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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0140
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APPAREIL DIGESTIF.

purement splanchniques qu'il doit aux plexus ganglionnaires
formés par la jonction, dans sa texture, de nombreuses anasto-
moses des rameaux du grand sympathique avec plusieurs nerfs
mixtes. Ces fonctions et ces phénomènes montrent du même
coup la liaison sympathique du pharynx avec l'appareil digestil
et avec l'appareil cérébro-spinal.

i° La partie gutturale du pharynx, celle précisément dont
l'appareil nerveux offre une structure ganglionaire, est le siège
exclusif de la soif, surnommée par cela même le sens pharyn-
gien. 2° Le pharynx partage avec l'isthme du gosier la faculté
de percevoir certaines saveurs, en particulier les saveurs acres ,
et, en général, toutes celles des substances irritantes vénéneuses,

offensives pour l'appareil digestif, et dont la sensibilité du pha-
rynx repousse l'ingestion et provoque l'expulsion par le vomis-
sement. 3° Le pharynx est aussi le siège d'une très vive sensi-
bilité tactile , à-la-fois cérébro-spinale et splanchnique, c'est-à-
dire à-la-fois perçue par le cerveau, et entraînant du même
même coup de vives perturbations dans les appareils viscéraux.
4° Enfin, cet organe témoigne , dans beaucoup de circon-
stances , d'une foule de phénomènes spasmodiques en rapport
avec les fonctions de l'un et l'autre des deux systèmes nerveux
qu'il réunit : tels sont les sentimens de constriction, de stran-
gulation, la boule hystérique, les spasmes convulsifs du téta-
nos et de l'hydrophobie.

DE L'OESOPHAGE,

Définition. ~\?œsopliage ( oiffoyâyoç des Grecs, de °iw je porte
et ipayEiv manger; œsophagus, gula des latins), la dernière des
cavités ingestives, est un simple conduit musculo - membra-
neux, intermédiaire du pharynx à l'estomac, et dont la
fonction spéciale, comme son nom l'indique, est de transporter
de l'une à l'autre de ces cavités, les alimens et les boissons. Il
commence à la partie inférieure de la région cervicale, où il
fait suite à l'extrémité inférieure du pharynx, au niveau de
la quatrième ou de la cinquième vertèbre cervicale, descend
de haut en bas dans la cavité thoracique, pénètre dans l'ab-
domen en traversant le diaphragme, et va s'aboucher dans
l'estomac au niveau de la dixième vertèbre dorsale.

Situation , direction. Situé sur le plan moyen , où il s'appuie
sur la portion cervico-thoracique du rachis, sa direction, dans
le trajet qu'il parcourt, est à-peu-près rectiligne et verticale
dans son ensemble. Mais elle subit de nombreuses variations,
si on le considère dans ses diverses parties ; ainsi à sa naissance ,
dans le point où il continue le pharynx, l'œsophage est placé sur
la ligne médiane, jusqu'à la partie inférieure du larynx. Au-des-
sous de cet organe il se dévie légèrement à gauche, de manière
à dépasser de quelques millimètres la trachée artère dans ce
sens: cette déviation continue jusqu'à son entrée dans la poi-
trine. Là il se rapproche un peu de la ligne médiane, mais
comme ce rapprochement est moins grand que l'éloignement
qu'il avait subi, il s'ensuit qu'il continue encore à obliquer
à gauche jusqu'au voisinage de la racine des bronches, En ce
point il se porte un peu à droite et revient sur la ligne mé-
diane , où il reste jusqu'auprès de la partie inférieure du thorax;
puis il s'incline de nouveau à gauche au-dessus du diaphragme,
le traverse et décrit une courbe vers l'hypocondre gauche pour
aller gagner le cardia, le lieu de son abouchement dans l'es-
tomac. Cette particularité ne doit pas être oubliée lorsqu'on
est obligé de faire pénétrer des instrumens de la bouche dans
l'œsophage. Il en est de même de l'inclinaison que ce canal af-
fecte du côté gauche au-dessous du larynx. Comme cette dis-
position est une cause fréquente d'arrêt des corps étrangers
dans la partie supérieure de l'œsophage , en même temps que
la déviation à gauche de ce canal le rend plus accessible par

l'extérieur, cette double circonstance a conduit les chirurgiens
à pratiquer en ce lieu l'opération de l'œsophagotomie.

Configuration, dimensions. La forme de l'œsophage varie
dans ses deux états d'action ou de repos. En lui même il consiste
dans un canal membraneux qui devient naturellement cylin-
droïde, de proche en proche, de haut en bas, avec la descente
du bol alimentaire dont il est le conducteur dans l'acte de la dé-
glutition , Mais , dans son état de vacuité, qui est le plus ordi-
dinaire, ce canal contracté , revenu sur lui-même , vide d'air
et aplati sur la colonne vertébrale par la pression des organes
voisins, se présente sous forme d'un cordon rubané, plus ou
moins dur et résistant, dont l'accolement de ses parois en deux
feuillets efface temporairement la cavité intérieure.

Les dimensions de l'œsophage ne peuvent être indiquées que
d'une manière générale, car sous le rapport individuel, elles
varient beaucoup. i° Sa longueur est limitée en haut par la qua-
trième ou la cinquième vertèbre cervicale, et en bas par la
dixième vertèbre dorsale. 2° Sa largeur n'est pas partout la
même. En moyenne elle est de a5 millimètres. Le canal est
plus étroit dans sa portion cervicale que dans ses autres ré-
gions, circonstance qui, avec sa déviation à gauche, explique
la difficulté du cathétérisme et l'arrêt des corps étrangers,
plus fréquent dans la zone cervicale inférieure de l'œsophage
que dans les autres parties de son étendue. Ce canal, au con-
traire , s'élargit graduellement en entonnoir, dans son tiers in-
férieur, pour s'aboucher dans l'estomac, dont le sépare l'orifice
contractile intermédiaire du cardia. Comme les parois de l'œso-
phage sont assez élastiques, ses dimensions peuvent acquérir
une certaine augmentation , tant en longueur qu'en largeur. On
a vu, en effet, des corps arrondis et lisses d'un diamètre beau-
coup plus considérable que le sien, une bille de billard , par
exemple , le traverser et parvenir dans l'estomac. Toute dilata-
tion considérable de ce genre, qui survient brusquement, est
accompagnée d'une douleur très vive causée par la distention des
cordons et des plexus œsophagiens des nerfs pneumo-gastriques.
Comme pour tous les tissus c'est le contraire qui arrive lorsque
la dilatation , ayant été très lente, a laissé aux nerfs le temps de
 
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