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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0061
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PORTION INGESTIVE DU CANAL ALIMENTAIRE.

DE LA BOUCHE ET DE SES ANNEXES

( Pl. 14, i5, 16).

DE LA BOUCHE EN GÉNÉRAL.

Définition , situation , divisions. On appelle en anatomie du
nom de bouche, non pas seulement, comme dans le langage or-
dinaire, l'orifice céphalique du canal digestif, mais bien la cavité
elle-même tout entière dont cet orifice cutané forme l'entrée.

La cavité buccale ou orale [cavumseu cavitas oris), qui ouvre
l'entrée des voies digestives, occupe, entre les deux mâchoires,
la partie inférieure de la face, au-dessous des fosses nasales. Ses
délimitations sont tracées par les parties qui la circonscrivent et
par celles qu'elle renferme; en haut, la voûte palatine ; en bas,
la langue et son plancher musculaire sous-jacent; latéralement
les joues ; en avant les lèvres, séparées par l'orifice cutané de la
bouche ; en arrière, le voile du palais et la base de la langue,
circonscrivant l'isthme du gosier par lequel la cavité buccale
ouvre dans celle du pharynx. A l'intérieur de la bouche font
saillie les arcades dentaires des deux os maxillaires, appliquées
l'une sur l'autre au repos, et formant une cloison solide qui par-
tage la cavité commune en deux portions : l'une extérieure, le
vestibule (vestibulum oris), située entre les arcades dentaires et
les parties molles d'enceinte^ les joues et les lèvres ; l'autre inté*
rieure, circonscrite par la voûte du palais et les arcades den-
taires, et renfermant la langue, ou la cavité orale proprement
dite.

Les parois de la bouche sont tapissées par une membrane
muqueuse commune, à laquelle s'adjoignent comme annexes ,
des glandes variées, salivaires et mucipares, qui versent leurs
produits à sa surface, dans la cavité orale. L'ensemble des
parois de cette cavité, ainsi composées de parties molles, con-
tractiles et très mobiles, de surfaces résistantes, de plans de
broiement et d'annexés glandulaires, forme un appareil très
complexe chargé de fonctions très différentes. Ainsi la cavité
buccale recevant les substances alimentaires, solides et liquides,
les boissons et l'air atmosphérique, est le siège de la mastication,
de la gustation, de l'insalivation, commence la déglutition et
sert, en outre, à la phonation, à l'articulation de la parole et
même facultativement à la respiration.

Direction. La cavité de la bouche chez l'homme est horizon-
tale, son axe ou son diamètre antéro-postérieur , croisant per-
pendiculairement la ligne verticale dans la station debout, Bichat
trouve dans cette direction, l'une des meilleures preuves dé-
monstratives de la destination de l'homme pour l'attitude bipède.
En effet, la forme rentrée de la bouche, si peu faite pour saisir
lesalimens par elle-même, et l'éloignement où est cette cavité du
sol, appellent l'auxiliaire et par conséquent l'indépendance du
membre thoracique comme organe de préhension. Chez les di-
verses espèces de quadrumanes où la station parcourt les degrés
intermédiaires du bipède au quadrupède, la cavité orale suit les
directions correspondantes, du plan horizontal à l'oblique et au
vertical. Chez les quadrupèdes mammifères, en général, la direc-

tion de l'axe buccal tient le milieu entre la ligne horizontale et
la ligne verticale; cette direction oblique dépend de l'inclinaison
générale de la tête> et celle-ci est commandée par l'obliquité
correspondante, de haut en bas et d'arrière en avant;, des con-
dyles de l'occipital. Enfin, chez la plupart des cétacés et des
reptiles, la bouche revient de nouveau à être dirigée horizonta-
lement, comme chez l'homme, mais par cette raison inverse que
c'est le tronc lui-même qui est horizontal et dont la tête, prolon-
gement de l'axe commun, ne fait que continuer la direction.

Configuration, dimensions. La cavité orale, chez l'homme, pré-
sente dans le sens de son axe antéro-postérieur, la forme d'un
ovale, dont la grosse extrémité en avant est inscrite en double
contour, à l'extérieur, par les lèvres et les joues , à l'intérieur
par les dents ; et dont la petite extrémité est formée par l'isthme
du gosier et la base de la langue. Cette cavité, destinée à renfer-
mer des substances étrangères, et dont par cela même les parois
sont extensibles, présente des dimensions très variables, depuis
son état de vacuité où ses parois sont en contact, jusqu'à son
état de plus grande dilatation. De ses trois diamètres, l'antéro-
postérieur, le plus fixe, mesure de 8 à 9 centimètres chez l'a-
dulte, et n'est susceptible que d'une légère augmentation par la
saillie des lèvres en avant, et le refoulement du voile du palais
en arrière. Le diamètre vertical au contraire est celui qui varie
dans les termes les plus éloignés. C'est lui qui mesure le degré
d'ouverture de la bouche depuis l'occlusion complète où il
n'existe pas, lorsque les arcades dentaires se correspondent, et
lorsque la langue touchant la voûte palatine remplit presque
toute la bouche, jusqu'à la dilatation la plus grande qu'elle
puisse acquérir par suite de l'écartement des mâchoires, porté
aussi loin que possible, et par l'abaissement de la langue. A me-
sure qu'augmente le degré d'ouverture, la forme de la bouche
change, et, à son plus grand écartement, elle prend celle d'une
pyramide quadrangulaire, dont les quatre parois correspondent
en travers aux joues, et de haut en bas, à la voûte palatine et à la
face supérieure de la langue, le sommet au voile du palais et la
base à l'orifice buccal plus ou moins distendu. C'est cet écarte-
ment vertical de 4 à 6 centimètres entre les incisives médianes des
deux mâchoires, et de 6 à 7 centimètres entre le milieu de la
voûte palatine et de la langue abaissée, qui mesure la dilatation
la plus exagérée de la bouche. Le diamètre transversal tient le
milieu entre les deux autres. Il peut aussi acquérir une étendue
assez considérable dans l'enceinte extérieure, par suite de la dis-
tension des joues, mais il est fixe dans l'enceinte intérieure, de 5
centimètres, formée par l'écartement des arcades alvéolaires entre
les dents molaires. En somme, la capacité absolue de la cavité
buccale dans sa plus grande ampliation, est à-peu-près celle d'un
œuf de poule. La bouche par conséquent est capable de recevoir
un volume de matières étrangères qui ne saurait trouver passage
dans le reste du tube alimentaire. C'est à cette disproportion que
correspond la mastication pour les alimens, et c'est à elle qu'est
dû l'arrêt dans le pharynx et l'œsophage de corps étrangers qui
 
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