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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0122
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APPAREIL DIGESTIF.

autre qu'un épaississement accidentel du derme, et se trouve
également sur beaucoup d'autres points comme on l'observe,
cliez l'homme et les animaux, partout où la muqueuse, sujette à
des fonctions dynamiques, a besoin d'être fortifiée.

Les véritables caractères distinctifs de la muqueuse buccale ,
sont dans les différences qu'elle présente sur les surfaces diverses
qu'elle tapisse; différences si grandes qu'elles réunissent dans un
étroit espace toutes les variétés de texture que peuvent offrir
les membranes muqueuses. Ces différences affectent les trois
couches de la muqueuse, mais se prononcent plus particulière-
ment par le derme et par l'appareil nerveux.

La membrane muqueuse des lèvres et des joues, qui fait suite
à la peau, est dense, serrée, fortement adhérente aux muscles
sous-jacens. C'est celle qui fait la transition la plus évidente avec
le tégument externe et donne le mieux l'idée d'une peau amin-
cie. A la langue, nous avons vu combien la texture du derme et
des papilles, dans la membrane tégumentaire, devenue ici une
surface dynamique et doublement sensitive, modifie considéra-
blement la donnée générale de la membrane cutanée. Il en est
de même à la voûte palatine, et surtout aux gencives que la
condition d'une grande résistance transforme en un tissu spécial.
Au contraire la muqueuse est d'une extrême minceur à la face
inférieure de la langue et sur le plancher lingual. Elle est mince
aussi et devient très molle sur le voile du palais, où ses pro-
priétés commencent à se rapprocher de celles de la muqueuse
nasale de la surface opposée.

Des trois couches de la muqueuse, l'épithélium, pavimenteux
dans toute la cavité buccale, est plus épais sur les surfaces
d'écrasement, la langue, la voûte palatine, les gencives; plus
mince sur les autres surfaces. C'est un doute de savoir si la mu-
queuse en masse se continue par les orifices de toute sorte pour
tapisser, sans modifications de sa nature, les canaux excréteurs
des trois grosses glandes salivaires, les myriades de petits canaux
des glanduleset la face interne des follicules mucipares. Mais dès
aujourd'hui il est prouvé par l'observation microscopique que
l'épithélium, sinon la muqueuse elle-même, tapisse tous les con-
duits qui débouchent sur cette membrane, et se prolonge ons
tous leurs canaux arborisés jusqu'aux utricules sécrétoires.

Nous connaissons déjà les différences d'épaisseur du derme,
mais non celles de sa texture. Or ce point me parait l'un des
plus importans. Dans les observations que j'ai poursuivies sur le
mode de terminaison des nervules dans les organes creux du
tube digestif, j'ai long-temps cherché, au microscope, sous quelle
forme l'élément nerveux arrivait à la surface muqueuse propre-
ment dite, c'est-à-dire au corps vasculo-vésiculaire sous-épithé-
lial, dit le réseau muqueux de Malpighi. La membrane mu-
queuse buccale, à ce qu'il m'a paru, est propre à donner la solu-
tion de ce problème. En poursuivant sous le microscope les filets
nerveux du trijumeau, qui vont aux glandules labiales ( nerf
mentonnier ) et buccales ( filets buccaux ), on en voit émerger
de nombreux nervules qui se rendent directement dans la mu-
queuse. Sur une pièce qui a long-temps macéré dans l'eau aci-
dulée avec l'acide azotique, il apparaît manifestement que ces
nervules se rendent dans un réseau fibreux sous-muqueux de
même apparence , qui n'est autre évidemment que le derme de
la muqueuse. Ce réseau est composé de filamens de même vo-
lume que les nervules ( i/ioà 1/20 de millimètre), non pas, à
ce qu'il semble, entre-croisés, mais plutôt confondus ou anasto-
mosés, très rapprochés les uns des autres et interceptant des
fentes linéaires très étroites. Or quelle est la nature de ces fila-
mens ? Sont-ils simplement fibreux, ou bien ne sont-ils eux-
mêmes en majeure partie que des nervules dont les enveloppes
névrilématiques formeraient du même coup le squelette fibreux
du derme? C'est cette seconde interprétation qui me paraît la
plus probable d'après la conformité de texture qu'elle offrirait
avec l'appareil nerveux des séreuses. Toutefois comme le fait ici
est loin d'avoir la même évidence, je ne le présente que comme
une probabilité fondée sur l'analogie de conformation et d'as-
pect. Je continuerai, du reste, ces observations sur toutes les
surfaces muqueuses; mais quel que soit le volume de l'appareil
nerveux, j'en ai vu assez déjà pour être convaincu que ce sont
les filamens du derme qui lui servent de support et d'enveloppe.
C'est l'un de ces nombreux exemples de l'harmonie des deux
systèmes nerveux et fibreux sur laquelle j'appellerai l'attention,
comme sur l'un des points les plus intéressans de l'histologie,
en terminant le système nerveux (t. m).

DU PHARYNX.

Définition, situation. Le pharynx (yôpuyÇ, gosier, arrière-
bouche), la seconde des cavités ingestives, organe essentiel de la
déglutition et auxiliaire de la respiration et de la phonation,
constitue un sac musculo-membraneux infundibuliforme ,
mobile, dilatable et contractile. Situé sur le plan moyen , en
majeure partie sous la dépendance du système nerveux cérébro-
spinal, et, par cela même, régulièrement symétrique dans le
deux moitiés qui le composent, le pharynx append aux émi-
nences osseuses de la base du crâne, et s'applique dans sa hau-
teur au-devant de la portion cervicale du rachis et en arrière de
l'isthme du gosier, de la base de la langue et du larynx. Placé
sur le double parcours des voies digestives et respiratoires, dont
il établit en commun la continuité , il forme le vestibule inter-
médiaire, d'une part de la cavité buccale à l'œsophage, et de
l'autre part, des fosses nasales au larynx; et par un double trajet,

entrecroisé en X, suivant son axe vertical, il donne passage alter-
nativement , au bol alimentaire et aux boissons pour le tube di-
gestif, et à l'air atmosphérique pour le tube respiratoire.

Étendue, dimensions, capacité. Le pharynx qui forme l'entrée
des appareils aérien et alimentaire, commence dès son extrémité
supérieure à prendre la forme canaliculée des voies respira-
toires et digestives, et se convertit graduellement à cette forme
de haut en bas par son rétrécissement en entonnoir jusqu'à son
extrémité inférieure, où il s'abouche avec le larynx, au-delà du-
quel, devenu cylindrique, il se continue avec l'œsophage. Ainsi
l'étendue la plus grande du pharynx est parallèle à l'axe du cou,
c'est-à-dire verticale dans l'homme, oblique ou transversale chez
les quadrupèdes. La largeur du pharynx est encore assez consi-
dérable en travers, où les organes trouvent un espace pour se
dilater latéralement entre les parties molles vers les grands sil-
 
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