Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0203
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
RATE.

197

contribuait à annualiser les matières alimentaires et à favoriser
leur assimilation.

Valentin , en Allemagne, en France, MM. Bouchardat et
Sandras ont remarqué l'action que le suc pancréatique exerçait
sur la transformation de l'amidon en dextrine et en glucose. La
même propriété existe dans la salive mixte de l'homme, ainsi que
l'avait démontré antérieurement Leuch. Cette propriété qui fut
attribuée par M. Mialhe à une sorte de ferment, la diastase ani-
male, existant dans le suc pancréatique comme elle existait dans
la salive, semblait confirmer l'analogie que la chimie avait fait
trouver entre ces deux fluides.

Ce n'est qu'en 1848 que M. CL Bernard a fait connaître par des
expériences positives les propriétés du suc pancréatique et déter-
miné son rôledans les phénomènes de la digestion. Il a montré
que la propriété que possède le suc pancréatique de transformer
l'amidon en glucose, n'est nullement sa fonction essentielle puis-
qu'il la partage avec les fluides salivaireset même tous les liqui-
des alcalins de l'économie. Les usages spéciaux de ce liquide se
rapportent à la digestion des substances grasses neutres que ren-
ferment les alimens.

M. Bernard obtient le suc pancréatique en plaçant aussi rapi-
dement que possible un tube d'argent dans le conduit pancréa •
tique qu'il divise en dehors de l'intestin.

Il dislingue deux sortes de sucs pancréatiques, l'un que l'on
obtient dans les premiers temps de l'expérience, l'autre qui est
sécrété lorsque les symptômes inflammatoires que détermine
l'opération ont commencé à se montrer. Le premier de ces deux
liquides, qui seul possède des propriétés digestives, est un li-
quide incolore, limpide, visqueux, coulant lentement par grosses
gouttes perlées ou sirupeuses et devenant mousseux par l'agita-
tion. Ce fluide est sans odeur caractéristique; placé sur la
langue, il donne la sensation d'un liquide gluant, d'un goût
salé, analogue à la saveur du sérum du sang.

M. Cl. Bernard a constamment trouvé le suc pancréatique avec
une réaction franchement alcaline. Exposé à la chaleur, le suc
pancréatique se coagule en masse et se convertit en une matière
concrète, d'une grande blancheur. La coagulation est complète
comme si on avait opère avec du blanc d'oeuf. Cette matière du
suc pancréatique est également coagulée par l'acide azotique,
par l'acide sulfurique et l'acide chlorhydrique concentré. Les
selscencentrés, l'esprit de bois et l'alcool précipitent aussi d'une
manière complète la matière organique du suc pancréatique.
Les acides acétique, lactique et chlorhydrique étendus ne préci-
pitent pas cette matière; les alcalis ne produisent aucun précipité;
au contraire, ils dissolvent le précipité qu'ont formé la chaleur,
les acides a l'alcool.

L'analyse du suc pancréatique du chien donne les résultats
suivants : sur 1,000 parties

Eau.................... 900 76

Substances organiques.............. 90 38

Substances inorganiques............. 8 88

Les matières inorganiques contiennent :

Sulfate dépotasse................ 0 20

Sulfate de soude................ 0 10

Chlorure de sodium............... 7 36

Phosphate de soude............... 0 45

Soude. . .................. 0 32

Chaux...................• 0 22

Magnésie.................. 0 05

Oxide de fer................. 0 02

Le suc pancréatique est un liquide très-facilement altérable ;
T. v.

il se putréfie avec une très grande rapidité, et laisse alors déposer
des cristaux de sulfate de chaux en même temps que sa matière
organique se détruit et perd la propriété d'être coagulable.

M. Bernard a étudié l'action physiologique du suc pancréati-
que sur les matières grasses par des digestions artificielles et
aussi sur les animaux vivans. Lorsqu'on mélange un peu d'huile,
de beurre ou de suif avec une certaine quantité de suc pancréa-
tique et que l'on agite le mélange, on voit aussitôt se former une
belle émulsion qui persiste. Ce phénomène, qui a lieu même à la
température ordinaire, est favorisé par une douce chaleur. Le suc
pancréatique normal et obtenu dans de bonnes conditions, est le
seul liquide de l'économie qui possède cette propriété émulsive
remarquable. La bile, la salive, le suc gastrique, essayés de
la même manière, se mélangent par l'agitation avec les matières
grasses ; mais bientôt par le repos, il y a séparation complète de
la graisse qui vient à la surface du liquide.

En examinant cette action du suc pancréatique, M. Bernard
vit qu'il n'y a pas seulement émulsion, qu'il y aen outre modi-
fication chimique. Il s'opère un véritable dédoublement chimi-
que qui sépare l'acide gras et la glycérine. Cette modification ne
peut être produite par aucun autre fluide de l'économie, qu'il
soit alcalin ou acide. Cette activité du suc pancréatique est due
spécialement à la matière organique qu'il contient et non à l'alcali
auquel il doit sa réaction, ainsi que le prouve l'inactivité de la
salive et du suc pancréatique un peu vieilli, liquides pourtant
très-alcalins.

Relativement aux usages du suc pancréatique, dans l'animal
vivant, M. Bernard établit que ce suc est l'agent nécessaire pour
que les matières grasses des alimens puissent être émulsionnées
dans l'intestin et rendues absorbables par les vaisseaux chyli-
feres. Il fait voir que sur le lapin, où le conduit pancréatique
s'ouvre très loin de l'orifice pylorique, à 35 ou 4o cent., c'est
seulement au niveau de l'abouchement du conduit pancréatique
que les matières grasses commencent à être réactionnées, et que
les chylifères se développent. Par contre-épreuve, quand il a
détruit sur des chiens le pancréas en injectant des matières étran-
gères dans les conduits, on voit des matières grasses traverser
le canal intestinal sans subir la moindre digestion, passer en
nature dans les fèces. Enfin, les observations pathologiques
viennent encore démontrer que, dans les maladies du pancréas,
la présence des matières grasses non digérées dans les fèces cons-
titue un symptôme caractéristique de cette affection.

RATE.

La rate est un organe impair, considéré comme une glande
sanguine, c'est-à-dirt, dépourvue de conduits excréteurs.

Situation, forme et rapports.

Chez Yhomme, elle est située profondément, dans l'hypochon-
dre gauche, entre le grand cul-de-sac de l'estomac et les côtes.
Elle est dirigée verticalement au-devant et un peu au-dessus du
rein et de la capsule surrénale gauche. Elle se trouve renfermée
dans un espace circonscrit, supérieurement par le diaphragme,
inférieurement par le péritoine qui des parois de l'abdomen se
porte sur le colon et forme une espèce de cloison entre la partie
inférieure de l'abdomen et la portion où est située la rate. On lui
distingue deux bords, deux faces et deux extrémités.

5o
 
Annotationen