INTESTINS.
L'intestin (intestinum des Latins, Evrtpov des Grecs) est ainsi
appelé à canse de sa situation à l'intérieur du corps où il occupe
les deux tiers antéro-inférieurs de la grande cavité abdomino-
pelvienne. Chez l'homme et les animaux supérieurs , l'intestin
est un long conduit musculo-membraneux replié un grand
nombre de fois sur lui-même et situé dans la cavité abdominale,
constituant la partie inférieure du canal alimentaire ; il com-
mence à l'extrémité pylorique de l'estomac et se termine à
l'anus, son orifice inférieur. On a divisé l'intestin d'après son
calibre, en petit et en gros. Cette division fondée seulement sur
le calibre, suffirait pour établir une distinction convenable entre
les deux portions du tube intestinal. Mais elle s'appuie en outre
sur tant d'autres considérations de texture et surtout de fonc-
tions, que l'étude de ces deux portions de l'intestin doit se faire
isolément. Nous n'avons à nous occuper ici que de l'intestin
grêle qui termine la portion digestive du canal alimentaire.
DU PETIT INTESTIN OU INTESTIN GRELE.
L'intestin grêle {intestinum tenue) forme à peu près les quatre
cinquièmes de tout le canal intestinal. Il commence au pylore
et se termine au cœcum. Ainsi il est intermédiaire à l'estomac et
au gros intestin; on l'a divisé en trois portions secondaires
appelées duodénum, jéjunum et iléon ; les deux dernières por-
tions, le jéjunum et l'iléon, forment ensemble l'intestin grêle
proprement dit, de plusieurs anatomistes : Haller, Bichat et autres
qui considéraient le duodénum à part.
Sans présenter de différences notables avec la portion d'in-
testin qui lui succède, le duodénum offre des limites assez tran-
chées pour qu'il soit possible d'en faire une description parti-
culière; mais celles qui existent entre le jéjunum et l'iléon
étant tout-à-fait arbitraires, il est plus commode et plus conve-
nable de les comprendre dans une seule et même description.
Duodénum. — irc partie de l'intestin grêle.
Le duodénum {duodénum ventriculus, second ventricule,
de SwSzxa douze, et (Wt-uXov doigt) a été ainsi nommé parce qu'on
estime en général sa longueur à douze travers de doigt. D'après
Gallien , ce serait Hérophyle le premier qui lui aurait appliqué
ce nom. On distingue au duodénum trois portions. Lorsque les
parties sont dans leurs rapports naturels, on ne peut apercevoir
que la portion supérieure qui fait suite à l'estomac, parce que le
duodénum est situé profondément dans l'abdomen et recouvert
en partie par le colon transverse et par l'estomac. Pour le mettre
entièrement en évidence, il est nécessaire de renverser d'abord
le colon en bas, puis de relever l'estomac après avoir divisé les
T. v.
deux lames antérieures du grand épiploon qui s'insèrent à sa
grande courbure. Alors le duodénum se présente sous sa forme
irrégulièrement demi-circulaire, qui a quelque ressemblance
avec celle d'un fer à cheval ; sa convexité regarde en dehors, sa
concavité en dedans et un peu en haut, et circonscrit la grosse
extrémité du pancréas. Cet intestin, appliqué sur le rachis, est
profondément situé dans l'abdomen, dont il n'occupe aucune
région en particulier, mais plusieurs en même temps. Ainsi, il
s'étend de l'épigastre à Fhypoeondre droit, de l'hypocondre au
flanc droit, et de là à la région ombilicale et à l'épigastre, c'est-
à-dire qu'il se trouve à la fois situé dans les zones supérieure et
moyenne. Il est fixé dans cette position profonde : i° par le
péritoine qui le bride, comme nous le dirons en parlant de ses
rapports ; 3° par les vaisseaux mésentériques et par les plexus
nerveux qui l'accompagnent; 3° par le pancréas. Cette fixité est
telle, qu'on ne voit pas cet intestin se déplacer et entrer dans la
composition des hernies comme les autres viscères de la région
abdominale. Toutefois, il offre un peu de mobilité dans la por-
tion qui fait suite à l'estomac, aussi se trouve-t-il quelquefois
entraîné avec ce viscère dans les déplacemens qu'il subit.
Dimension du duodénum. — Sa longueur en situation normale
est, comme son nom l'indique, de douze travers de doigt qu'on
évalue à 8 ou 9 pouces (22 à 20 centimètres). Accolé contre
les vertèbres, cet intestin n'offre dans son état de vacuité qu'une
très faible épaisseur, environ 2 à 3 décimètres, mais il a plus
d'étendue en largeur. Cette dimension, du reste, est variable de
3 à 4 centimètres vers le pylore; elle en offre jusqu'à 6 ou 7 vers
la seconde courbure et se restreint à 3 centimètres ou 3 centi-
mètres 5 millimètres à l'embouchure du duodénum dans le jéju-
num marqué par un léger rétrécissement. Ainsi le duodénum ,
très inférieur en calibre, même à la petite tubérosité de l'esto-
mac, est cependant plus volumineux que la portion d'intestin
grêle qui lui succède. Dans son état de plénitude fonctionnelle,
il peut facilement acquérir une amplitude considérable, n'étant
pas entouré dans toute son étendue d'une tunique séreuse qui
s'oppose à son développement. C'est cette faculté extensible si
favorable à ses fonctions qui lui a fait donner le nom de second
ventricule ou second estomac.
Direction.— Elle mérite de fixer l'attention par les variations
qu'elle éprouve, car elle change deux fois d'une manière très
manifeste, ce qui a motivé la division du duodénum en trois
portions. D'abord cet intestin se dirige à peu près transversale-
ment en arrière et à droite. Parvenu au niveau du col de la vési-
cule du fiel, il change brusquement de direction, devient verti-
cal , et descend ainsi jusqu'à peu près au niveau de la troisième
vertèbre lombaire ; puis il se contourne insensiblement sur lui»
4r
L'intestin (intestinum des Latins, Evrtpov des Grecs) est ainsi
appelé à canse de sa situation à l'intérieur du corps où il occupe
les deux tiers antéro-inférieurs de la grande cavité abdomino-
pelvienne. Chez l'homme et les animaux supérieurs , l'intestin
est un long conduit musculo-membraneux replié un grand
nombre de fois sur lui-même et situé dans la cavité abdominale,
constituant la partie inférieure du canal alimentaire ; il com-
mence à l'extrémité pylorique de l'estomac et se termine à
l'anus, son orifice inférieur. On a divisé l'intestin d'après son
calibre, en petit et en gros. Cette division fondée seulement sur
le calibre, suffirait pour établir une distinction convenable entre
les deux portions du tube intestinal. Mais elle s'appuie en outre
sur tant d'autres considérations de texture et surtout de fonc-
tions, que l'étude de ces deux portions de l'intestin doit se faire
isolément. Nous n'avons à nous occuper ici que de l'intestin
grêle qui termine la portion digestive du canal alimentaire.
DU PETIT INTESTIN OU INTESTIN GRELE.
L'intestin grêle {intestinum tenue) forme à peu près les quatre
cinquièmes de tout le canal intestinal. Il commence au pylore
et se termine au cœcum. Ainsi il est intermédiaire à l'estomac et
au gros intestin; on l'a divisé en trois portions secondaires
appelées duodénum, jéjunum et iléon ; les deux dernières por-
tions, le jéjunum et l'iléon, forment ensemble l'intestin grêle
proprement dit, de plusieurs anatomistes : Haller, Bichat et autres
qui considéraient le duodénum à part.
Sans présenter de différences notables avec la portion d'in-
testin qui lui succède, le duodénum offre des limites assez tran-
chées pour qu'il soit possible d'en faire une description parti-
culière; mais celles qui existent entre le jéjunum et l'iléon
étant tout-à-fait arbitraires, il est plus commode et plus conve-
nable de les comprendre dans une seule et même description.
Duodénum. — irc partie de l'intestin grêle.
Le duodénum {duodénum ventriculus, second ventricule,
de SwSzxa douze, et (Wt-uXov doigt) a été ainsi nommé parce qu'on
estime en général sa longueur à douze travers de doigt. D'après
Gallien , ce serait Hérophyle le premier qui lui aurait appliqué
ce nom. On distingue au duodénum trois portions. Lorsque les
parties sont dans leurs rapports naturels, on ne peut apercevoir
que la portion supérieure qui fait suite à l'estomac, parce que le
duodénum est situé profondément dans l'abdomen et recouvert
en partie par le colon transverse et par l'estomac. Pour le mettre
entièrement en évidence, il est nécessaire de renverser d'abord
le colon en bas, puis de relever l'estomac après avoir divisé les
T. v.
deux lames antérieures du grand épiploon qui s'insèrent à sa
grande courbure. Alors le duodénum se présente sous sa forme
irrégulièrement demi-circulaire, qui a quelque ressemblance
avec celle d'un fer à cheval ; sa convexité regarde en dehors, sa
concavité en dedans et un peu en haut, et circonscrit la grosse
extrémité du pancréas. Cet intestin, appliqué sur le rachis, est
profondément situé dans l'abdomen, dont il n'occupe aucune
région en particulier, mais plusieurs en même temps. Ainsi, il
s'étend de l'épigastre à Fhypoeondre droit, de l'hypocondre au
flanc droit, et de là à la région ombilicale et à l'épigastre, c'est-
à-dire qu'il se trouve à la fois situé dans les zones supérieure et
moyenne. Il est fixé dans cette position profonde : i° par le
péritoine qui le bride, comme nous le dirons en parlant de ses
rapports ; 3° par les vaisseaux mésentériques et par les plexus
nerveux qui l'accompagnent; 3° par le pancréas. Cette fixité est
telle, qu'on ne voit pas cet intestin se déplacer et entrer dans la
composition des hernies comme les autres viscères de la région
abdominale. Toutefois, il offre un peu de mobilité dans la por-
tion qui fait suite à l'estomac, aussi se trouve-t-il quelquefois
entraîné avec ce viscère dans les déplacemens qu'il subit.
Dimension du duodénum. — Sa longueur en situation normale
est, comme son nom l'indique, de douze travers de doigt qu'on
évalue à 8 ou 9 pouces (22 à 20 centimètres). Accolé contre
les vertèbres, cet intestin n'offre dans son état de vacuité qu'une
très faible épaisseur, environ 2 à 3 décimètres, mais il a plus
d'étendue en largeur. Cette dimension, du reste, est variable de
3 à 4 centimètres vers le pylore; elle en offre jusqu'à 6 ou 7 vers
la seconde courbure et se restreint à 3 centimètres ou 3 centi-
mètres 5 millimètres à l'embouchure du duodénum dans le jéju-
num marqué par un léger rétrécissement. Ainsi le duodénum ,
très inférieur en calibre, même à la petite tubérosité de l'esto-
mac, est cependant plus volumineux que la portion d'intestin
grêle qui lui succède. Dans son état de plénitude fonctionnelle,
il peut facilement acquérir une amplitude considérable, n'étant
pas entouré dans toute son étendue d'une tunique séreuse qui
s'oppose à son développement. C'est cette faculté extensible si
favorable à ses fonctions qui lui a fait donner le nom de second
ventricule ou second estomac.
Direction.— Elle mérite de fixer l'attention par les variations
qu'elle éprouve, car elle change deux fois d'une manière très
manifeste, ce qui a motivé la division du duodénum en trois
portions. D'abord cet intestin se dirige à peu près transversale-
ment en arrière et à droite. Parvenu au niveau du col de la vési-
cule du fiel, il change brusquement de direction, devient verti-
cal , et descend ainsi jusqu'à peu près au niveau de la troisième
vertèbre lombaire ; puis il se contourne insensiblement sur lui»
4r