APPAREIL DIGESTIF.
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même, se dirige transversalement à gauche, passe au-devant de
la colonne vertébrale qu'il embrasse, et se termine au-devant de
l'aorte au-dessous des vaisseaux mésentériques supérieurs qui le
croisent en devant où l'accolement des deux feuillets mésenté-
riques l'assujétissent. Dans ce trajet, la première portion forme
avec la seconde un angle obtus au niveau du col de la vésicule
biliaire, souvent on la trouve tachée en jaune sur le cadavre par
la bile qui transsude à travers cette vésicule. La seconde ne forme
point, comme on l'a dit, un angle droit avec la troisième, mais
s'y abouche par,une inflexion en quart de cercle (pl. 2§), d'où
il résulte une courbure plus douce et moins brusque que la
précédente. C'est à l'union de ces deux dernières parties qu'on
trouve en arrière l'embouchure des conduits cholédoque et pan-
créatique dans le duodénum (Voyez pl. 25, t. s.). Au niveau du
point où il se continue avec le jéjunum, existe un étranglement
qui établit la démarcation entre ces deux portions de l'intestin
grêle. Au dedans, le sillon d'étranglement se traduit par un
éperon qui fait saillie dans l'intérieur. Il est probable que les
courbures du duodénum ont pour but de ralentir le cours des
matières alimentaires dans son canal, pourqu'elles aient le temps
de s'y mélanger avec la bile pendant qu'elles le traversent.
Connexions. — La première portion est en rapport en haut
avec la face inférieure du foie, le col et une partie du corps de
la vésicule du fiel qui lui est quelquefois unie par de fausses
membranes. On l'a vu s'ouvrir dans cet intestin chez certains
sujets dont le canal cystique était oblitéré par des calculs bi-
liaires. En arrière, elle s'appuie contre le canal cholédoque,
contre les vaisseaux hépatiques et le feuillet postérieur de l'épi-
ploon gastro-hépatique. En avant, elle est encore en rapport
avec la face inférieure du foie et le feuillet antérieur de l'épi-
ploon gastro-hépaticpie. Sa longueur est de 5 à 6 centimètres.
La seconde portion est en rapport direct en arrière avec le
canal cholédoque, avec le bord concave du rein droit, et avec le
côté droit du corps des vertèbres. En avant, elle est recouverte
en partie par le feuillet supérieur du mésocolon transverse et
en partie par son feuillet inférieur, puis par l'arc du colon qui
croise sa direction et qui en est séparé par les feuillets précédens
de la séreuse. En dehors, elle répond au colon ascendant, et
en dedans, au pancréas; elle a 6 à 8 centimètres d'étendue
(V. pl. 3o, n° i).
La troisième portion est tapissée en avant par les deux feuil-
lets du mésocolon transverse dont le supérieur monte au-dessus
du duodénum et le sépare de l'estomac, tandis que l'inférieur
descend au-dessous pour rejoindre le mésentère. Dans le point
où cette portion s'unit avec le jéjunum, elle est étranglée par
le feuillet inférieur. En bas, elle repose sur ce feuillet; en haut,
elle répond au pancréas; en arrière, elle est appuyée sur la co-
lonne vertébrale dont elle est séparée par l'aorte, la veine cave
et les piliers du diaphragme. Sa longueur est de 7 à 8 centi-
mètres.
D'après les rapports que nous venons d'indiquer, on voit que
le duodénum n'est pas environné de toutes parts par le péri-
toine comme les autres intestins. Nous y reviendrons en parlant
de son organisation.
Surfacr interne. — Elle est tapissée par la membrane mu-
queuse qui fait suite à celle de l'estomac. Sa couleur est d'un
rouge variable, elle présente un grand nombre de replis circu-
laires ou en spirales placés les uns au-dessus des autres et très
rapprochés, c'est ce qu'on appelle les valvules conniventes qui
sont formées par la muqueuse seule, sans que les autres mem-
branes de l'intestin y participent en rien. Ces replis existent à
tous les âges, ils persistent soit que le duodénum soit distendu,
ou revenu sur lui-même, et ne dépendent point, comme dans
l'oesophage, de la contraction de la membrane musculeuse. On
en rencontre quelquefois qui sont dirigés obliquement et s'en-
trecoupent. Ces valvules ont pour usage : i" de retarder le trajet
des substances alimentaires pour favoriser leur pénétration par
la bile et le suc pancréatique ; 20 d'augmenter l'étendue de la
membrane muqueuse et par suite l'absorption du chyle. Nous
y reviendrons à l'occasion de la muqueuse de l'intestin grêle.
A l'union de la seconde et de la troisième portion du duodé-
num et sur son bord interne, se trouve l'orifice des canaux cho-
lédoque et pancréatique. Quelquefois ces deux canaux s'ouvrent
isolément dans l'intestin, dans le voisinage l'un de l'autre; mais
le plus souvent le canal pancréatique s'ouvre dans le cholédoque
tout près de l'intestin et tous deux s'abouchent par un orifice
commun dans l'intestin. Cet orifice se présente sous la forme
d'une ouverture allongée, entourée d'un tubercule saillant. Il
est le centre d'une petite valvule circulaire épaisse (pl. 25 bis,
fig. 4). Son abouchement sur la muqueuse duodénaleest mar-
qué par un pli de protection que l'on nomme le pli de Vater.
Supérieurement, le duodénum est limité par la face inférieure
de la valvule pylorique, percée à son centre d'un trou ovalaire
de haut en bas qui établit la communication entre l'estomac
et l'intestin. Inférieurement, lalignede démarcation qui sépare
le duodénum du jéjunum est marquée par les vaisseaux mé-
sentériques supérieurs; mais surtout par le demi-cercle inférieur
d'étranglement que nous avons signalé plus haut.
Structure générale du duodénum.
Le duodénum présente une structure analogue à celle de
l'estomac et des autres intestins; il en diffère seulement parla
manière dont la membrane péritonéale est disposée à sa surface
externe.
La tunique séreuse ne l'environne pas de toutes parts comme
les autres intestins. Sa première partie seule est comprise entre
les deux lames qui constituent l'épiploon gastro-épatique. Elles
se comportent à son égard comme pour l'estomac, c'est-à-dire
qu'elles tapissent sa face antérieure et sa face postérieure et lais-
sent à nu entre leur écartement sur son bord supérieur et sur son
bord inférieur, un espace large de quelques lignes analogue à
celui qui existe le long des courbures de la dilatation gastrique.
Les deux autres portions n'ont de rapport avec le péritoine
que par leur face antérieure; seulement la troisième portion
offre avec la séreuse des rapports un peu plus étendus que la
seconde. Ainsi, non-seulement la face antérieure, mais encore
les bords supérieurs et inférieurs sont tapissés par elle, mais sa
face postérieure, de même que celle de la portion verticale en
est complètement dépourvue; en sorte qu'en arrière le duodé-
num adhère intimement aux parties avec lesquelles il est en con-
tact. De cette différence de rapports, que la première et les deux
dernières portions présentent avec le péritoine, dépend la diffé-
rence de fixité qu'on observe entre elles. La première portion est
en effet aussi mobile que l'estomac, tandis que les deux autres
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même, se dirige transversalement à gauche, passe au-devant de
la colonne vertébrale qu'il embrasse, et se termine au-devant de
l'aorte au-dessous des vaisseaux mésentériques supérieurs qui le
croisent en devant où l'accolement des deux feuillets mésenté-
riques l'assujétissent. Dans ce trajet, la première portion forme
avec la seconde un angle obtus au niveau du col de la vésicule
biliaire, souvent on la trouve tachée en jaune sur le cadavre par
la bile qui transsude à travers cette vésicule. La seconde ne forme
point, comme on l'a dit, un angle droit avec la troisième, mais
s'y abouche par,une inflexion en quart de cercle (pl. 2§), d'où
il résulte une courbure plus douce et moins brusque que la
précédente. C'est à l'union de ces deux dernières parties qu'on
trouve en arrière l'embouchure des conduits cholédoque et pan-
créatique dans le duodénum (Voyez pl. 25, t. s.). Au niveau du
point où il se continue avec le jéjunum, existe un étranglement
qui établit la démarcation entre ces deux portions de l'intestin
grêle. Au dedans, le sillon d'étranglement se traduit par un
éperon qui fait saillie dans l'intérieur. Il est probable que les
courbures du duodénum ont pour but de ralentir le cours des
matières alimentaires dans son canal, pourqu'elles aient le temps
de s'y mélanger avec la bile pendant qu'elles le traversent.
Connexions. — La première portion est en rapport en haut
avec la face inférieure du foie, le col et une partie du corps de
la vésicule du fiel qui lui est quelquefois unie par de fausses
membranes. On l'a vu s'ouvrir dans cet intestin chez certains
sujets dont le canal cystique était oblitéré par des calculs bi-
liaires. En arrière, elle s'appuie contre le canal cholédoque,
contre les vaisseaux hépatiques et le feuillet postérieur de l'épi-
ploon gastro-hépatique. En avant, elle est encore en rapport
avec la face inférieure du foie et le feuillet antérieur de l'épi-
ploon gastro-hépaticpie. Sa longueur est de 5 à 6 centimètres.
La seconde portion est en rapport direct en arrière avec le
canal cholédoque, avec le bord concave du rein droit, et avec le
côté droit du corps des vertèbres. En avant, elle est recouverte
en partie par le feuillet supérieur du mésocolon transverse et
en partie par son feuillet inférieur, puis par l'arc du colon qui
croise sa direction et qui en est séparé par les feuillets précédens
de la séreuse. En dehors, elle répond au colon ascendant, et
en dedans, au pancréas; elle a 6 à 8 centimètres d'étendue
(V. pl. 3o, n° i).
La troisième portion est tapissée en avant par les deux feuil-
lets du mésocolon transverse dont le supérieur monte au-dessus
du duodénum et le sépare de l'estomac, tandis que l'inférieur
descend au-dessous pour rejoindre le mésentère. Dans le point
où cette portion s'unit avec le jéjunum, elle est étranglée par
le feuillet inférieur. En bas, elle repose sur ce feuillet; en haut,
elle répond au pancréas; en arrière, elle est appuyée sur la co-
lonne vertébrale dont elle est séparée par l'aorte, la veine cave
et les piliers du diaphragme. Sa longueur est de 7 à 8 centi-
mètres.
D'après les rapports que nous venons d'indiquer, on voit que
le duodénum n'est pas environné de toutes parts par le péri-
toine comme les autres intestins. Nous y reviendrons en parlant
de son organisation.
Surfacr interne. — Elle est tapissée par la membrane mu-
queuse qui fait suite à celle de l'estomac. Sa couleur est d'un
rouge variable, elle présente un grand nombre de replis circu-
laires ou en spirales placés les uns au-dessus des autres et très
rapprochés, c'est ce qu'on appelle les valvules conniventes qui
sont formées par la muqueuse seule, sans que les autres mem-
branes de l'intestin y participent en rien. Ces replis existent à
tous les âges, ils persistent soit que le duodénum soit distendu,
ou revenu sur lui-même, et ne dépendent point, comme dans
l'oesophage, de la contraction de la membrane musculeuse. On
en rencontre quelquefois qui sont dirigés obliquement et s'en-
trecoupent. Ces valvules ont pour usage : i" de retarder le trajet
des substances alimentaires pour favoriser leur pénétration par
la bile et le suc pancréatique ; 20 d'augmenter l'étendue de la
membrane muqueuse et par suite l'absorption du chyle. Nous
y reviendrons à l'occasion de la muqueuse de l'intestin grêle.
A l'union de la seconde et de la troisième portion du duodé-
num et sur son bord interne, se trouve l'orifice des canaux cho-
lédoque et pancréatique. Quelquefois ces deux canaux s'ouvrent
isolément dans l'intestin, dans le voisinage l'un de l'autre; mais
le plus souvent le canal pancréatique s'ouvre dans le cholédoque
tout près de l'intestin et tous deux s'abouchent par un orifice
commun dans l'intestin. Cet orifice se présente sous la forme
d'une ouverture allongée, entourée d'un tubercule saillant. Il
est le centre d'une petite valvule circulaire épaisse (pl. 25 bis,
fig. 4). Son abouchement sur la muqueuse duodénaleest mar-
qué par un pli de protection que l'on nomme le pli de Vater.
Supérieurement, le duodénum est limité par la face inférieure
de la valvule pylorique, percée à son centre d'un trou ovalaire
de haut en bas qui établit la communication entre l'estomac
et l'intestin. Inférieurement, lalignede démarcation qui sépare
le duodénum du jéjunum est marquée par les vaisseaux mé-
sentériques supérieurs; mais surtout par le demi-cercle inférieur
d'étranglement que nous avons signalé plus haut.
Structure générale du duodénum.
Le duodénum présente une structure analogue à celle de
l'estomac et des autres intestins; il en diffère seulement parla
manière dont la membrane péritonéale est disposée à sa surface
externe.
La tunique séreuse ne l'environne pas de toutes parts comme
les autres intestins. Sa première partie seule est comprise entre
les deux lames qui constituent l'épiploon gastro-épatique. Elles
se comportent à son égard comme pour l'estomac, c'est-à-dire
qu'elles tapissent sa face antérieure et sa face postérieure et lais-
sent à nu entre leur écartement sur son bord supérieur et sur son
bord inférieur, un espace large de quelques lignes analogue à
celui qui existe le long des courbures de la dilatation gastrique.
Les deux autres portions n'ont de rapport avec le péritoine
que par leur face antérieure; seulement la troisième portion
offre avec la séreuse des rapports un peu plus étendus que la
seconde. Ainsi, non-seulement la face antérieure, mais encore
les bords supérieurs et inférieurs sont tapissés par elle, mais sa
face postérieure, de même que celle de la portion verticale en
est complètement dépourvue; en sorte qu'en arrière le duodé-
num adhère intimement aux parties avec lesquelles il est en con-
tact. De cette différence de rapports, que la première et les deux
dernières portions présentent avec le péritoine, dépend la diffé-
rence de fixité qu'on observe entre elles. La première portion est
en effet aussi mobile que l'estomac, tandis que les deux autres