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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 5, Text): Anatomie descriptive et physiologique: organes de la digestion, de la dépuration urinaire et de la génération, embryotomie — Paris, 1839

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https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0121
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GLANDES ANNEXES DE

LA CAVITÉ BUCCALE.

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muqueuse revêt la cavité de l'amygdale, passe sur la face interne
de cette glande, pénètre par les trous dont elle est criblée pour
tapisser les petits bassinets dont ils sont les orifices, et enfin
s'insinue, au moins par son épithélium, des petits bassinets de
l'amygdale à l'intérieur des conduits excréteurs qui viennent
s'y ouvrir. Enfin, au-dessous de l'amygdale la muqueuse de la
bouche se continue avec celles de la base de la langue et du
pharynx.

A la face inférieure de la cavité orale, la muqueuse descend
en arrière des alvéoles, tapisse la face postérieure du corps de la
mâchoire, se répand sur la paroi inférieure de la bouche, et
parvient à la tige inférieure de la langue sur laquelle elle se
réfléchit de bas en haut pour, au-delà , contourner ses bords et
sa pointe et tapisser sa face dorsale , où nous l'avons décrite en
détail sous le nom de membrane tégumentaire. De cette disposi-
tion résulte, sous la langue, un vaste espace circonscrit par
l'enceinte demi-elliptique de la mâchoire inférieure que rem-
plissent, pour la majeure partie, les deux muscles génio-glosses.
Ses parois sont formées en haut par la face inférieure de la lan-
gue ; sur les côtés par l'enceinte demi-elliptique de l'arcade
gingivo-dentaire inférieure ; en bas par les muscles génio-hyo-
glosses et les glandes sublinguales des deux côtés que tapisse la
muqueuse. Cette dernière paroi constitue proprement \e, plancher
sous-lingual. L'espace de même nom est réduit à une simple
fissure lorsque la langue abaissée, repose sur son plancher, de
manière que les deux surfaces muqueuses sont appliquées l'une
sur l'autre et humectées seulement, plutôt cpie séparées, par une
couche intermédiaire de salive. Mais lorsque la langue, en se
soulevant, se détache de son plancher musculaire, l'espace sous-
lingual inscrit, d'un côté à l'autre, autour de la tige en gerbe
des génio-glosses, une large et haute gouttière demi-elliptique,
dont le fond est formé en arrière et de chaque côté par la saillie
des muscles mylo-glosses. Dans son trajet sur le plancher lingual,
la muqueuse offre à considérer : i° sur la ligne médiane un
repli saillant qui s'étend depuis la symphyse de la mâchoire , où
il s'insère, jusqu'auprès de la pointe de la langue. Il est déter-
miné par la réflexion de la muqueuse autour du bord supérieur
des muscles génio-glosses qui est compris dans son épaisseur.
Ce repli que nous connaissons déjà , n'est autre que le filet ou
frein de la langue, ainsi nommé parce qu'il sert à borner les
mouvemens de cet organe. Des deux côtés du frein sont les ori-
fices des canaux de Warthon. Leur contour est indiqué par un
petit bourrelet de la muqueuse, qui se réfléchit par les orifices
des canaux pour se continuer avec leur tunique interne. 2° Sur
les côtés de la gouttière sous-linguale, la muqueuse revêt en
arrière les muscles mylo ethyo-glosseset l'extrémité de la glande
sous-maxillaire; en avant, les glandes sublinguales qui forment
au-dessous d'elle deux saillies plus ou moins considérables, et se
continue avec leurs conduits excréteurs. Enfin, en dedans elle ta-
pisse toute la face inférieure de la langue jusqu'à sa pointe,
contourne ses bords et gagne sa face supérieure qu'elle recouvre
en entier jusque vers sa base. En arrière, au contour de la por-
tion pharyngienne de la langue, la muqueuse buccale affecte
des rapports et un trajet très variés suivant la forme des surfaces
qu'elle revêt. Sur les côtés, entre la ligne de base de la langue
et l'extrémité des deux lignes du V lingual, elle remonte sur
les piliers du voile du palais et tapisse dans leur intervalle l'a-
mygdale et son excavation, pour se continuer en haut et en
avant avec la muqueuse palatine. L'arc palatin du pilier posté-

rieur forme la limite de la muqueuse buccale qui, au-delà , se
continue avec celle du pharynx.

Mais c'est au milieu de la base de la langue que cette mem-
brane offre les particularités les plus remarquables. En ce point
la langue et l'épiglotte adhèrent l'une à l'autre par trois liens
mutuels, un médian et deux latéraux, que nous avons eu déjà
l'occasion de signaler sous le nom de replis glosso-èpiglottiques.
Ce nom de replis, qui leur a été donné, semblerait indiquer
qu'ils ne sont formés que par un adossement de la muqueuse à
elle-même, mais en réalité ce sont trois liens fibreux ou trois
ligamens falciformes, intermédiaires de la base de l'épiglotte à
celle de la langue, et sur lesquelles la muqueuse ne fait que se
réfléchir. Leur direction est verticale. Tous trois, étroits à l'épi-
glotte , s'épanouissent en rayonnant à la surface de la langue,
où ils se mêlent à son aponévrose et au tissu jaune de sa base.
Le médian, le plus épais, forme un large épanouissement an-
téro-postérieur; les latéraux, plus minces, sont un peu obli-
ques. La membrane tégumentaire de la langue se réfléchit de
l'un à l'autre et se continue au-delà avec la muqueuse laryngo-
pharyngée, c'est-à-dire au milieu avec la membrane qui revêt
l'épiglotte; et sur les côtés avec les gouttières qui forment la
transition de la base de la langue au pharynx. Des trois
saillies falciformes, produites par les replis glosso-épiglottiques ,
résultent deux fossettes assez profondes entre la base de la langue
et l'épiglotte, et qui sont importantes à connaître, parce que
souvent des petits corps étrangers aigus, tels que des esquilles
d'os, s'y arrêtent pendant la déglutition.

Sur les parois latérales delà bouche, la membrane muqueuse,
prise à la commissure des lèvres, va tapisser la surface interne
des joues et se réfléchit dans l'intérieur du canal de Sténon qui
vient s'y ouvrir. En arrière, elle contourne la saillie formée par
le muscle ptérygoïdien interne, et glisse au-delà sans interrup-
tion sur le pilier antérieur adjacent du voile du palais. En haut
et en bas, elle passe des joues sur la face externe des arcades
alvéolo-dentaires, en formant sur les deux lignes de réflexion
les deux gouttières latérales de la cavité vestibulaire. En arrière,
elle contourne la saillie du muscle ptérygoïdien interne, qui fait
le fond de cette cavité, et glisse en dedans, sans interruption,
sur le pilier antérieur adjacent du voile du palais où elle s'unit
à la muqueuse de la langue et de la soupape palatine, à l'extré-
mité de laquelle nous l'avons vue se continuer en haut avec la
muqueuse nasale et sur les côtés avec celle du pharynx.

STRUCTURE DE LA MEMBRANE MUQUEUSE BUCCALE.

Cette membrane, intermédiaire entre la peau et les muqueuses
splanchniques, présente dans son ensemble une texture mixte
qui participe de l'une et des autres. Elle offre donc, par cela
même, des caractères qui lui sont propres. Mais, en outre,
comme elle tapisse des parties très différentes de structure et de
fonctions, elle offre sur chacune d'elles des modifications qui
la diversifient sur tous les points.

On a voulu distinguer jusqu'à présent la muqueuse buccale
par de prétendus caractères spéciaux qui appartiennent à beau-
coup d'autres muqueuses. Tels sont : i° la présence de glandules
sous-jacentes en grand nombre qui se retrouve aussi bien dans
les muqueuses nasale, pharyngienne, et dans presque toute l'é-
tendue du canal digestif. 2° Le renforcement de certaines por-
tions de la muqueuse buccale par un tissu fibreux qui n'est
 
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