DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.18362#0367
STRABISME. xvi]
distance de l'arcade orbitaire externe, si le strabisme était di- Enfin un fait semblable a été vu sur le vivant par M. Baudens.
vergent. Que si, au contraire, l'œil tourne sur son axe vertical Dansun cas de récidive, vingt jours après l'opération, ce chirurgien
pour suivre le bout du doigt, ou seulement témoigne de quelque ayant été contraint de couper une seconde fois le muscle droit su-
tendance à commencer ce mouvement, c'est une preuve assurée périeur remarqua, « cpie cette greffe était placée sur un point plus
ou qu'il reste une portion tendineuse du muscle qui n'a pas été reculé que dans l'état normal. »
coupée, ou que l'un des muscles voisins concourait à la déviation.
Un seul filament oublié suffit, suivant M. Baudens, pour faire 3° accidens qui ont rapport a l'opération.
manquer immédiatement le bénéfice de l'opération et amener une
récidive en laissant le muscle, toujours fixé par ses deux extrémités, i° Ecchymose. L'infiltration sanguine dans le tissu cellulaire
en mesure de se cicatriser dans le même état de rétraction que la lâche qui unit la conjonctive à la sclérotique, est un fait assez
section incomplète n'a pas fait cesser. Une autre cause aussi peut commun, surtout dans les procédés où cette membrane n'est pas
se rencontrer, qui a été vue et signalée parle même chirurgien, largement ouverte. On y remédie par une pression légère qui
c'est l'existence d'un petit faisceau tendineux détaché de l'un des évacue le sang, au besoin par une piqûre ou contre-ouverture et
bords du tendon principal, dont il est séparé par un intervalle par des lotions légèrement styptiques. Abandonnée à elle-même ,
celluleux, et qui s'insère isolément à un ou deux millimètres de l'ecchymose se résout en i5 ou 20 jours,
distance. Aussitôt que l'insuffisance de la section est reconnue, il
faut rechercher avec soin dans la plaie pour saisir et couper la 0." Hémorrhagie. Ordinairement il ne s'écoule pas une petite
bride que l'on peut croire faire obstacle ; mais si l'on ne trouve cuillerée de sang. Néanmoins on cite quelques cas malheureux
rien et que le muscle soit complètement rétracté, il faut, par un d'hémorrhagie consécutive. Le plus grave serait celui arrivé à M.
examen attentif des mouvemens de l'oeil, tâcher de reconnaître S. Lane sur un enfant de onze ans, après la section du droit interne,
celui ou ceux des muscles qui peuvent encore concourir à la Des hémorrhagies se succédèrent avec une telle abondance que ce
déviation. Seulement on ne doit pas trop se hâter de pratiquer chirurgien aurait été obligé de pratiquer la transfusion de cinq
une ou plusieurs autres sections pour des motifs qui seront expo- onces et demie de sang, après laquelle le petit malade aurait guéri,
sés plus loin.
3° Inflammation. Cet accident est plus commun, mais bien rare
1" modifications anatomiques prouvf.is par l autopsie. . . . .... , ,
encore, puisque sur plusieurs milliers d opères, on ne rapporte
Pour une opération encore aussi nouvelle on ne devrait pas que les deux cas publiés par M. Verhaeghe où l'œil aitété perdu
s'attendre à ce qu'il existât déjà des preuves nécroscopiques des par cette cause. H est étonnant même que les cas d'ophthalnhe
résultats de l'opération. Cependant on possède deux cas examinés n'aient pas été plus nombreux, avec l'impossibilité de donner des
et publiés par MM. Hewez à Londres et Bouvier à Paris, de soins vigilans à un si grand nombre d'opérés qui se sont succédés
dissection, à l'autopsie, de deux yeux opérés du strabisme du vi- pendant quelque temps, et dont la plupart ne revenaient pas
vaut des malades, morts peu de temps après par toute autre cause, voirie chirurgien et ne prenaient par eux-mêmes aucune pré-
et déplus des faits de vivisections pratiquées par M. Ainussat caution. Cette considération est l'un des argumens les plus forts
sur le cheval et le mouton. Ces opérations et vivisections donnent en faveur de l'innocuité de la myotomie oculaire.
des faits entièrement univoques, de sorte que, à la naissance du
strabisme, la théorie anatomico-physiologique de son mode de 4° Névralgie. Je ne trouve que dans M. Dufresse-Chassaigne
guérison se trouve immédiatement constituée. l'aveu d'un cas de névralgie sus-orbitaire survenue après la section
Voici le premier fait : des muscles droits externe, supérieur et inférieur. 11 est proba-
Georges Clarke , âgé de 3o ans, entre à l'hôpital St-Georges, ble que cet accident doit être arrivé plusieurs fois à d'autres
division Babington , portant un ulcère et affecté en outre de stra- chirurgiens ; mais toutefois le silence du public à cet égard prouve
bisme divergent à l'œil gauche, qui est. opéré le icrdécembre i8Zjo. qu'il n'est pas commun.
Après deux ou trois semaines, le strabisme se reproduit légère-
ment. Le malade meurt d'une pneumonie le 1 " janvier 18/ji. A 5° Granulations. Bouigeons charnus. Laissons parler à ce
l'autopsie, l'œil ayant été soigneusement disséqué, le muscle droit sujet M. Baudens (p. 5i).
externe est complètement divisé à la naissance de son tendon. « Au bout de quinze jours il reste quelquefois dans le lien
Ce faisceau charnu s'était rétractée de neuf lignes (18 millimè- correspondant à la cicatrice, une granulation rouge, de la gros-
tres), en arrière de la section , mais est resté toujours attaché au seur d'un grain de groseille. Quand elle ne se flétrit pas sponta-
globe de l'œil par une forte bande de tissu cellulaire. Cette bande, nément, nous l'enlevons d'un coup de ciseau, et le plus sou-
large de trois lignes et longue de six, est fixée au globe oculaire à vent sans recourir à l'érigne.
a lignes environ derrière la ligne de section tendineuse. La résis- « On a prétendu qu'en se resservant, cette granulation formait
tance est telle que l'on peut tirer dessus sans la déchirer. L'auteur une cicatrice coarctée, et que cette cicatrice amenait infaillible-
de l'observation pense que cette bande est formée par le tissu cel- ment des récidives, si on ne se hâtait de couper de bonne heure
lulaire flasque qui unit le muscle au globe de l'œil. Pour nous, le bourgeon ; cette crainte nous a engagé à couper la granulation
en d'autres termes, ce tissu n'est que la gaine cellulaire fournie à au bout de quelques jours de développement. Cette petite opéra-
chacun des muscles de l'œil par la mince aponévrose oculaire de tion nous a présenté des difficultés; d'une part, parce que la
M. Bonnet, de Lyon. base en était large, proéminente, et de l'autre, parce que se lais-
11 n'y a rien à ajouter à ce premier fait, que celui communiqué sant aisément déchirer sous l'érigne, il était difficile de la fixer,
par M. Bouvier à M. Amussat, et les résultats des vivisections de ce « Depuis que nous avons renoncé à cette pratique, nous atten-
dernier ne font que reproduire exactement, comme on peut s'en dons que le bourgeon soit rétréci à sa base, qu'il présente un vé-
assurer par les dessins pris sur la nature (Pl. A, fig. 13,14, 15, 16). ritable collet ou pédicule, et, d'un coup de ciseaux porté sur ce
distance de l'arcade orbitaire externe, si le strabisme était di- Enfin un fait semblable a été vu sur le vivant par M. Baudens.
vergent. Que si, au contraire, l'œil tourne sur son axe vertical Dansun cas de récidive, vingt jours après l'opération, ce chirurgien
pour suivre le bout du doigt, ou seulement témoigne de quelque ayant été contraint de couper une seconde fois le muscle droit su-
tendance à commencer ce mouvement, c'est une preuve assurée périeur remarqua, « cpie cette greffe était placée sur un point plus
ou qu'il reste une portion tendineuse du muscle qui n'a pas été reculé que dans l'état normal. »
coupée, ou que l'un des muscles voisins concourait à la déviation.
Un seul filament oublié suffit, suivant M. Baudens, pour faire 3° accidens qui ont rapport a l'opération.
manquer immédiatement le bénéfice de l'opération et amener une
récidive en laissant le muscle, toujours fixé par ses deux extrémités, i° Ecchymose. L'infiltration sanguine dans le tissu cellulaire
en mesure de se cicatriser dans le même état de rétraction que la lâche qui unit la conjonctive à la sclérotique, est un fait assez
section incomplète n'a pas fait cesser. Une autre cause aussi peut commun, surtout dans les procédés où cette membrane n'est pas
se rencontrer, qui a été vue et signalée parle même chirurgien, largement ouverte. On y remédie par une pression légère qui
c'est l'existence d'un petit faisceau tendineux détaché de l'un des évacue le sang, au besoin par une piqûre ou contre-ouverture et
bords du tendon principal, dont il est séparé par un intervalle par des lotions légèrement styptiques. Abandonnée à elle-même ,
celluleux, et qui s'insère isolément à un ou deux millimètres de l'ecchymose se résout en i5 ou 20 jours,
distance. Aussitôt que l'insuffisance de la section est reconnue, il
faut rechercher avec soin dans la plaie pour saisir et couper la 0." Hémorrhagie. Ordinairement il ne s'écoule pas une petite
bride que l'on peut croire faire obstacle ; mais si l'on ne trouve cuillerée de sang. Néanmoins on cite quelques cas malheureux
rien et que le muscle soit complètement rétracté, il faut, par un d'hémorrhagie consécutive. Le plus grave serait celui arrivé à M.
examen attentif des mouvemens de l'oeil, tâcher de reconnaître S. Lane sur un enfant de onze ans, après la section du droit interne,
celui ou ceux des muscles qui peuvent encore concourir à la Des hémorrhagies se succédèrent avec une telle abondance que ce
déviation. Seulement on ne doit pas trop se hâter de pratiquer chirurgien aurait été obligé de pratiquer la transfusion de cinq
une ou plusieurs autres sections pour des motifs qui seront expo- onces et demie de sang, après laquelle le petit malade aurait guéri,
sés plus loin.
3° Inflammation. Cet accident est plus commun, mais bien rare
1" modifications anatomiques prouvf.is par l autopsie. . . . .... , ,
encore, puisque sur plusieurs milliers d opères, on ne rapporte
Pour une opération encore aussi nouvelle on ne devrait pas que les deux cas publiés par M. Verhaeghe où l'œil aitété perdu
s'attendre à ce qu'il existât déjà des preuves nécroscopiques des par cette cause. H est étonnant même que les cas d'ophthalnhe
résultats de l'opération. Cependant on possède deux cas examinés n'aient pas été plus nombreux, avec l'impossibilité de donner des
et publiés par MM. Hewez à Londres et Bouvier à Paris, de soins vigilans à un si grand nombre d'opérés qui se sont succédés
dissection, à l'autopsie, de deux yeux opérés du strabisme du vi- pendant quelque temps, et dont la plupart ne revenaient pas
vaut des malades, morts peu de temps après par toute autre cause, voirie chirurgien et ne prenaient par eux-mêmes aucune pré-
et déplus des faits de vivisections pratiquées par M. Ainussat caution. Cette considération est l'un des argumens les plus forts
sur le cheval et le mouton. Ces opérations et vivisections donnent en faveur de l'innocuité de la myotomie oculaire.
des faits entièrement univoques, de sorte que, à la naissance du
strabisme, la théorie anatomico-physiologique de son mode de 4° Névralgie. Je ne trouve que dans M. Dufresse-Chassaigne
guérison se trouve immédiatement constituée. l'aveu d'un cas de névralgie sus-orbitaire survenue après la section
Voici le premier fait : des muscles droits externe, supérieur et inférieur. 11 est proba-
Georges Clarke , âgé de 3o ans, entre à l'hôpital St-Georges, ble que cet accident doit être arrivé plusieurs fois à d'autres
division Babington , portant un ulcère et affecté en outre de stra- chirurgiens ; mais toutefois le silence du public à cet égard prouve
bisme divergent à l'œil gauche, qui est. opéré le icrdécembre i8Zjo. qu'il n'est pas commun.
Après deux ou trois semaines, le strabisme se reproduit légère-
ment. Le malade meurt d'une pneumonie le 1 " janvier 18/ji. A 5° Granulations. Bouigeons charnus. Laissons parler à ce
l'autopsie, l'œil ayant été soigneusement disséqué, le muscle droit sujet M. Baudens (p. 5i).
externe est complètement divisé à la naissance de son tendon. « Au bout de quinze jours il reste quelquefois dans le lien
Ce faisceau charnu s'était rétractée de neuf lignes (18 millimè- correspondant à la cicatrice, une granulation rouge, de la gros-
tres), en arrière de la section , mais est resté toujours attaché au seur d'un grain de groseille. Quand elle ne se flétrit pas sponta-
globe de l'œil par une forte bande de tissu cellulaire. Cette bande, nément, nous l'enlevons d'un coup de ciseau, et le plus sou-
large de trois lignes et longue de six, est fixée au globe oculaire à vent sans recourir à l'érigne.
a lignes environ derrière la ligne de section tendineuse. La résis- « On a prétendu qu'en se resservant, cette granulation formait
tance est telle que l'on peut tirer dessus sans la déchirer. L'auteur une cicatrice coarctée, et que cette cicatrice amenait infaillible-
de l'observation pense que cette bande est formée par le tissu cel- ment des récidives, si on ne se hâtait de couper de bonne heure
lulaire flasque qui unit le muscle au globe de l'œil. Pour nous, le bourgeon ; cette crainte nous a engagé à couper la granulation
en d'autres termes, ce tissu n'est que la gaine cellulaire fournie à au bout de quelques jours de développement. Cette petite opéra-
chacun des muscles de l'œil par la mince aponévrose oculaire de tion nous a présenté des difficultés; d'une part, parce que la
M. Bonnet, de Lyon. base en était large, proéminente, et de l'autre, parce que se lais-
11 n'y a rien à ajouter à ce premier fait, que celui communiqué sant aisément déchirer sous l'érigne, il était difficile de la fixer,
par M. Bouvier à M. Amussat, et les résultats des vivisections de ce « Depuis que nous avons renoncé à cette pratique, nous atten-
dernier ne font que reproduire exactement, comme on peut s'en dons que le bourgeon soit rétréci à sa base, qu'il présente un vé-
assurer par les dessins pris sur la nature (Pl. A, fig. 13,14, 15, 16). ritable collet ou pédicule, et, d'un coup de ciseaux porté sur ce