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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1920

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Vauthier, Gabriel: J.-N. Huyot, architecte de l'Arc de triomphe de l'Étoile
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https://doi.org/10.11588/diglit.19305#0024

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complète des monuments de la Nubie et, par la suite, tous
ceux de la haute et de la basse Égypte. Je pensais qu’un jour
on pourrait fixer avec certitude l’époque d’un ou de plusieurs
de ces noms, classer les autres. C’est effectivement ce qui
m’arriva lorsque je crus reconnaître sur un des édifices de
Philé le nom de Cléopâtre et sur celui de Duke celui de Pto-
lémée. Mais, lorsque je fus de retour à Paris, mon étonnement
fut grand de voir que M. Champollion avait fait un travail
particulier de ces cartouches, et quelle fut notre joie à l’un et
à l’autre de trouver un rapport exact entre les classifications
que j’avais faites des monuments en Égypte grecs et romains
et lorsque nous lûmes sur ces édifices les noms des rois
d’Égypte, ceux des empereurs grecs et romains; alors, ce qui
nous avait semblé impossible cessa même d’être douteux, et
nous pûmes facilement non seulement fixer l’époque de chaque
monument, mais e.ncore reconnaître des changements, les
additions successives faites à différentes époques par les diffé-
rents souverains de l’Égypte. Cette découverte devint pour
moi la manière certaine de faire l’histoire de l’architecture de
l’antiquité, et les rapports d’époques de conquêtes ou d’émi-
grations des peuples de l’antiquité comparés avec les monu-
ments ne me laissèrent plus aucun doute de l’origine de bien
des choses et de ce que les peuples avaient pu emprunter les
uns des autres dans la construction et dans la décoration de
leurs édifices.

A cette époque, où je voyageais en Égypte, j’appris que la
chaire de professeur à l’École royale des beaux-arts, ayant été
vacante par la mort de M. Dufourny, le ministre avait créé
pour moi la chaire de professeur historiographe. Alors mes
vues et mon activité redoublèrent sur les recherches des monu-
ments anciens et, après avoir exploré toute l’Égypte et la
Nubie, je retournai à Smyrne pour entreprendre un voyage
dans l’Asie, espérant aller aussi loin que mes moyens pécu-
niers (sic) me le permettraient, car c’était à mes frais et par le
seul désir d’être utile à l’école dont j’étais professeur que je
voyageais. Je ne me bornai plus à mon premier plan qui avait
d’abord été de recueillir tous les édifices et les villes dont
Vitruve parle dans son livre de Smyrne; je me dirigeai vers
Éphèse et, pendant un long séjour dans les ruines antiques,
que la peste qui régnait aux environs ne me permettait point
de quitter un moment, je reconnus toute l’enceinte des
murailles, le port, l’emplacement du temple, l’agora, le
théâtre, le stade et une infinité d’objets et de détails bien
curieux. J’ai mesuré tout et rapporté sur les lieux mêmes un
 
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