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en costume de chevalier de Saint-Michel. » Or, le Livret
du Salon de 1771, où fut exposé le portrait donné par
Mme Roslin à l’Académie le ier septembre 1770, porte
l’indication suivante : « Le portrait de M. Pigalle, adjoint
à recteur, en habit de chevalier de l’ordre de Saint-
Michel. » Que Pigalle se soit fait peindre à la fois par
Alexis Loir et par Mme Roslin en costume de chevalier de
l’ordre de Saint-Michel, voilà qui, tout d’abord, paraît
bien invraisemblable. Mais si on arrive à prouver : 1° que
le tableau exposé au Louvre provient des collections de
l’Académie; 2° qu’une erreur d’attribution s’est certaine-
ment produite à une date déterminée, il deviendra évi-
dent que le portrait de Pigalle est vraiment l’œuvre de
Mme Roslin.
M. Gaston Brière a bien voulu me faire savoir que l’in-
ventaire des dessins du Louvre n’indiquait aucune prove-
nance, mais ne faisait non plus aucune mention d’achat,
et donc que le portrait de Pigalle devait être un héritage
de l’Académie.
D’autre part, dans l’inventaire des Magasins de Ver-
sailles, publié aux pages 120 et. suivantes des Collections
de l’Académie, on lit en tête : « Ces portraits apparte-
naient à l’ancienne Académie royale de peinture et de
sculpture et étaient placés dans les salles d’assemblée. »
Dans la liste des œuvres, on lit, en regard du n° 420, qui
est le numéro de l’inventaire dressé lors de la suppres-
sion de l’Académie, le 19 frimaire an II : « Loir (des
Gobelins)... M. Belle, peintre des Gobelins au pastel », et,
immédiatement au-dessous, sans numéro d’inventaire :
« Loir (des Gobelins)... M. Pigalle, sculpteur. » Alexis
Loir, qui avait un logement aux Gobelins, comme nous
l’apprend une pièce d’archives1, avait en effet donné pour
sa réception à l’Académie en 1779 le portrait de Clément
Belle, professeur à l’Académie depuis 1765 et cité à
diverses reprises comme dessinateur dans le Répertoire
détaillé des tapisseries des Gobelins... de M. Gerspach.
Mais jamais il n’avait offert à cette Compagnie de por-
1. Archives nationales, O1 1910.
1920
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en costume de chevalier de Saint-Michel. » Or, le Livret
du Salon de 1771, où fut exposé le portrait donné par
Mme Roslin à l’Académie le ier septembre 1770, porte
l’indication suivante : « Le portrait de M. Pigalle, adjoint
à recteur, en habit de chevalier de l’ordre de Saint-
Michel. » Que Pigalle se soit fait peindre à la fois par
Alexis Loir et par Mme Roslin en costume de chevalier de
l’ordre de Saint-Michel, voilà qui, tout d’abord, paraît
bien invraisemblable. Mais si on arrive à prouver : 1° que
le tableau exposé au Louvre provient des collections de
l’Académie; 2° qu’une erreur d’attribution s’est certaine-
ment produite à une date déterminée, il deviendra évi-
dent que le portrait de Pigalle est vraiment l’œuvre de
Mme Roslin.
M. Gaston Brière a bien voulu me faire savoir que l’in-
ventaire des dessins du Louvre n’indiquait aucune prove-
nance, mais ne faisait non plus aucune mention d’achat,
et donc que le portrait de Pigalle devait être un héritage
de l’Académie.
D’autre part, dans l’inventaire des Magasins de Ver-
sailles, publié aux pages 120 et. suivantes des Collections
de l’Académie, on lit en tête : « Ces portraits apparte-
naient à l’ancienne Académie royale de peinture et de
sculpture et étaient placés dans les salles d’assemblée. »
Dans la liste des œuvres, on lit, en regard du n° 420, qui
est le numéro de l’inventaire dressé lors de la suppres-
sion de l’Académie, le 19 frimaire an II : « Loir (des
Gobelins)... M. Belle, peintre des Gobelins au pastel », et,
immédiatement au-dessous, sans numéro d’inventaire :
« Loir (des Gobelins)... M. Pigalle, sculpteur. » Alexis
Loir, qui avait un logement aux Gobelins, comme nous
l’apprend une pièce d’archives1, avait en effet donné pour
sa réception à l’Académie en 1779 le portrait de Clément
Belle, professeur à l’Académie depuis 1765 et cité à
diverses reprises comme dessinateur dans le Répertoire
détaillé des tapisseries des Gobelins... de M. Gerspach.
Mais jamais il n’avait offert à cette Compagnie de por-
1. Archives nationales, O1 1910.
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