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dame ne rappellent nullement ceux, bien connus, de
Mme de Maintenons mais, en outre, on ne voit point pour
quelle raison Mme de Maintenon se serait fait peindre
tenant un enfant de France en lisière, — détail qui suffi-
rait à préciser qu’il s’agit ici du portrait d’une gou-
vernanteL
Il faut remarquer aussi que ce portrait de femme a été
visiblement soigné par le peintre, et dans ce tableau où
figurent de si hauts personnages, on admirera que cette
femme occupe, non pas la première place, mais une place
qui ne retient pas moins l’attention que le grand roi, son
fils et son petit-fils. On peut donc en conclure avec cer-
titude que l’œuvre a été commandée par cette dame, —
que nous savons être la duchesse de Ventadour, — en
vue de fixer le souvenir de ses fonctions de gouvernante
des enfants de France, et ce à une date où elle s’est trou-
vée à la cour avec quatre générations de la famille royale
en ligne directe.
« Cette toile, dit le catalogue Wallace, a, dans sa gra-
vité, quelque chose de l’aspect d’une peinture de souvenir
et peut bien avoir été peinte après la mort de quelqu’un
des personnages représentés. » Il est possible; et même, si
l’on identifie l’enfant avec le futur Louis XV, on est obligé
par les dates d’admettre qu’il en est ainsi. Mais cette der-
nière hypothèse n’est pas absolument nécessaire, et l’on
peut proposer une autre identification, à mon sens pré-
férable, qui permettrait de croire que la peinture a été
exécutée du vivant même de tous les personnages repré-
sentés : dans ce cas, l’enfant serait, non pas le duc d’An-
jou, mais son frère aîné le duc de Bretagne.
V
i. Sur une estampe populaire publiée par N. Guérard et
représentant le Roy Louis XV, sur la grande gallerie de Vin-
cenne, faisant faire l’exercice aux gardes-françoises et suisses
à l'entrée du parc, — estampe postérieure à 1715, d’après la
lettre, — on voit le petit roi, en habit à la française, coiffé du
tricorne et tenant sa canne de la main droite, debout près d’un
balcon; il est tenu en lisière par une femme debout à sa droite,
vue de profil, coiffée d’une fontange sur laquelle est jeté un
voile; au-dessous de cette figure, on lit : Madame de Venta-
dou (sic).
dame ne rappellent nullement ceux, bien connus, de
Mme de Maintenons mais, en outre, on ne voit point pour
quelle raison Mme de Maintenon se serait fait peindre
tenant un enfant de France en lisière, — détail qui suffi-
rait à préciser qu’il s’agit ici du portrait d’une gou-
vernanteL
Il faut remarquer aussi que ce portrait de femme a été
visiblement soigné par le peintre, et dans ce tableau où
figurent de si hauts personnages, on admirera que cette
femme occupe, non pas la première place, mais une place
qui ne retient pas moins l’attention que le grand roi, son
fils et son petit-fils. On peut donc en conclure avec cer-
titude que l’œuvre a été commandée par cette dame, —
que nous savons être la duchesse de Ventadour, — en
vue de fixer le souvenir de ses fonctions de gouvernante
des enfants de France, et ce à une date où elle s’est trou-
vée à la cour avec quatre générations de la famille royale
en ligne directe.
« Cette toile, dit le catalogue Wallace, a, dans sa gra-
vité, quelque chose de l’aspect d’une peinture de souvenir
et peut bien avoir été peinte après la mort de quelqu’un
des personnages représentés. » Il est possible; et même, si
l’on identifie l’enfant avec le futur Louis XV, on est obligé
par les dates d’admettre qu’il en est ainsi. Mais cette der-
nière hypothèse n’est pas absolument nécessaire, et l’on
peut proposer une autre identification, à mon sens pré-
férable, qui permettrait de croire que la peinture a été
exécutée du vivant même de tous les personnages repré-
sentés : dans ce cas, l’enfant serait, non pas le duc d’An-
jou, mais son frère aîné le duc de Bretagne.
V
i. Sur une estampe populaire publiée par N. Guérard et
représentant le Roy Louis XV, sur la grande gallerie de Vin-
cenne, faisant faire l’exercice aux gardes-françoises et suisses
à l'entrée du parc, — estampe postérieure à 1715, d’après la
lettre, — on voit le petit roi, en habit à la française, coiffé du
tricorne et tenant sa canne de la main droite, debout près d’un
balcon; il est tenu en lisière par une femme debout à sa droite,
vue de profil, coiffée d’une fontange sur laquelle est jeté un
voile; au-dessous de cette figure, on lit : Madame de Venta-
dou (sic).