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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1920

DOI Artikel:
Réau, Louis: Le tombeau de Mme La Live de Jully à Saint-Roch
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.19305#0259

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qu’on reconnaît très bien sur le dessin, bien qu’il soit
assez sommairement indiqué par quelques traits de plume,
et le petit bas-relief en bronze représentant le Temps
fauchant au lever de l’Aurore une rose à peine éclose.

Ce document, d’une indiscutable véracité, réduit donc
à néant l’hypothèse du critique allemand Hildebrandt,
qui prétend dans sa monographie de Falconet1 que ce
bas-relief faisait partie d’un autre monument que le tom-
beau de Mme de la Live.

La composition de ce tombeau, qui nous est ainsi ren-
due dans son intégralité, n’offre rien de très original ni
dans le choix de ses éléments, ni dans leur ordonnance.
Au-dessous du profil de Mme de la Live, inscrit dans un
médaillon ovale que de souples guirlandes de feuillage
relient aux angles du sarcophage, un petit Amour pleure,
le coude appuyé sur une urne, entre deux cassolettes
d’où s’échappent des volutes d’encens; sa main droite
laisse retomber sa torche éteinte. L’idée de la mort pré-
maturée de la jeune femme est exprimée par l’allégorie
de la rose à peine entr’ouverte fauchée par le Temps au
lever de l’Aurore. L’inscription funéraire se déroule entre
les deux consoles qui supportent le sarcophage.

Le type du tombeau où le défunt n’est représenté qu’en
médaillon remonte aux premières années du xvne siècle.
Le petit génie ailé, avec son flambeau renversé qui sym-
bolise la mort, est un des poncifs de la sculpture funé-
raire. Quant au motif de l’urne cinéraire et des cassolettes
fumantes, c’est une réminiscence banale de l’incinération
antique et de l’encens des funérailles.

Par le style, ce monument se rapproche beaucoup plus
de la tradition baroque que de l’idéal classique qui com-
mençait à peine à s’affirmer en 1753. Ces cassolettes et
ces nuages de fumée en marbre se retrouvent dans la
décoration essentiellement berninesque des deux cha-
pelles de la Vierge et du Calvaire, dont Falconet devait,
quelques années plus tard, assumer la direction.

Nous ne prétendons pas que la découverte de ce des-

1. Hildebrandt, Leben, Werke und Schriften des Bildhauers
Falconet. Strasbourg, 1908.
 
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