DOI Heft:
Notes et documents
DOI Artikel:Roy, Maurice: Anet, le chateau de Diane de Poitiers: nouveaux documents sur sa construction et sa décoration
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Depuis longtemps, Diane de Poitiers, tout en dési-
rant conserver l’ancien manoir des Brezé auquel l’at-
tachait l’impérissable souvenir de son mari, avait
formé des projets d’agrandissement et de décoration
artistique de son château d’Anet. Elle sut y intéres-
ser le second fils de François Ier, devenu bientôt le
dauphin Henri, qui était souvent attiré dans ce lieu
par la puissante influence que l’on sait. C’est là que,
dès le 24 avril 1531, avait été signé le contrat de ma-
riage du prince avec Catherine de Médicis. Un vaste
plan de réfection du château fut décidé de bonne
heure et certains travaux de restauration étaient déjà
entrepris quand parut le grand architecte Philibert
de Lorme. Celui-ci se trouva tout d’abord, comme il
le laisse entendre dans son livre d’Architecture, aux
prises avec des difficultés de plusieurs sortes : la con-
currence d’un autre architecte appelé avant lui, le
manque de place par suite de la proximité du vieux
manoir et des constructions déjà commencées. Mais
il eut heureusement bientôt une liberté d’action plus
entière, ainsi que le constate le passage suivant : « Il
fault aussi que l’architecte ayt la seule charge et le
crédit de faire ce qu’il vouldra, car, s’il a compagnon
ou autre qui l’observe ou qui se veuille mesler d’or-
donner, il ne sçauroit jamais rien faire qui vaille. Je
l’ay veu et expérimenté au chasteau d’Anet, ouquel
lieu pour me laisser faire ce que j’ay voulu en con-
duisant le bastiment neuf, je lui ay proprement acco-
modé la maison vieille qui estoit chose autant dif-
ficile et fâcheuse qu’il est impossible d’excogiter*. »
Nous pouvons placer l’arrivée de Philibert de
Lorme à Anet vers les années 1543 ou 1544 au P*us
tard. Car, depuis 1541, il s’occupait des travaux de
Saint-Maur-les-Fossés et, vraisemblablement, le car-
. Philibert de Lorme, Architecture.
Depuis longtemps, Diane de Poitiers, tout en dési-
rant conserver l’ancien manoir des Brezé auquel l’at-
tachait l’impérissable souvenir de son mari, avait
formé des projets d’agrandissement et de décoration
artistique de son château d’Anet. Elle sut y intéres-
ser le second fils de François Ier, devenu bientôt le
dauphin Henri, qui était souvent attiré dans ce lieu
par la puissante influence que l’on sait. C’est là que,
dès le 24 avril 1531, avait été signé le contrat de ma-
riage du prince avec Catherine de Médicis. Un vaste
plan de réfection du château fut décidé de bonne
heure et certains travaux de restauration étaient déjà
entrepris quand parut le grand architecte Philibert
de Lorme. Celui-ci se trouva tout d’abord, comme il
le laisse entendre dans son livre d’Architecture, aux
prises avec des difficultés de plusieurs sortes : la con-
currence d’un autre architecte appelé avant lui, le
manque de place par suite de la proximité du vieux
manoir et des constructions déjà commencées. Mais
il eut heureusement bientôt une liberté d’action plus
entière, ainsi que le constate le passage suivant : « Il
fault aussi que l’architecte ayt la seule charge et le
crédit de faire ce qu’il vouldra, car, s’il a compagnon
ou autre qui l’observe ou qui se veuille mesler d’or-
donner, il ne sçauroit jamais rien faire qui vaille. Je
l’ay veu et expérimenté au chasteau d’Anet, ouquel
lieu pour me laisser faire ce que j’ay voulu en con-
duisant le bastiment neuf, je lui ay proprement acco-
modé la maison vieille qui estoit chose autant dif-
ficile et fâcheuse qu’il est impossible d’excogiter*. »
Nous pouvons placer l’arrivée de Philibert de
Lorme à Anet vers les années 1543 ou 1544 au P*us
tard. Car, depuis 1541, il s’occupait des travaux de
Saint-Maur-les-Fossés et, vraisemblablement, le car-
. Philibert de Lorme, Architecture.