DOI Heft:
Nr. 161 (2 décembre)
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ET DE LA CURIOSITÉ.
275
un chiffre de 300,000 fr., et de Bordeaux, et do
Lyon! Nous sommes bien plus modestes dans
l’Est. J’ai retrouvé la physionomie de nos Expo-
sitions tracée très-spirituellement dans le compte
rendu de l’Exposition de Rouen par M. Darcel.
Enfin, vaille que vaille, nous continuerons, je
l’espère, à vivre. Veuillez recevoir, cher monsieur
Burty, l’assurance de tous mes sentiments affec-
tueux.
Ch. Cournault.
P. S. — La vente des dessins du cabinet de
Falconet doit avoir lieu le 10 décembre par le
ministère de M. Delbergue-Cormont. Je vous re-
commande de signaler les deux délicieuses minia-
tures de Fragonard, les dessins de Boucher qui
n’ont pas vu le jour depuis cent ans, les dessins
très rares de Falconet faits avec un brio et d’une
couleur inconnue aux sculpteurs. Ne manquez
pas de voir ces curieux portefeuilles.
EXPOSITION DES BEAUX-ARTS
A LILLE
COMPTE RENDU.
L’assemblée générale de la Société des Amis
des Arts de Lille a eu lieu récemment, sous la
présidence du préfet du Nord. Un discours de
M. Flamen, le maire de la Ville a justement
complimenté les membres de l’Association dont
le dévouement a créé cette grande Association.
M. Revnart, à son tour, a remercié la municipa-
lité des protections de tout genre qu’elle avait
accordées. Bref, tout le monde a eu son mot ai-
mable, sauf la presse, dont le concours a été, ce
nous semble, aussi actif qu’intelligent et désin-
téressé avant, pendant et après cette remarqua-
ble Exposition.
Voici le compte rendu du secrétaire M. EIou-
doy.
« Messieurs,
« Avant de vous présenter le compte rendu
spécial des opérations delà Société des Amis des
Arts, nous avons cru convenable de consigner
dans un rapport succinct quelques chiffres inté-
ressants qui, pour la publicité et pour nos ar-
chives, constateront le succès sans précédent de
l’Exposition qui vient de se fermer.
« Les seize salons de notre Exposition renfer-
maient, y compris quelques toiles d’élite arrivées
trop tard pour être cataloguées, 1,703 tableaux,
dessins ou objets d’art, tous convenablement pla-
cés et éclairés, dans un bâtiment spécialement
construit pour la circonstance, sur les plans et
sous la direction deM. Contamine, architecte. —
Pendant deux mois, du 20 juillet au 20 septem-
| bre, l’Exposition a reçu 49,034 visiteurs gra-
tuits, et 16,154 visiteurs payants; ne figurent
point dans ce chiffre les nombreux sociétaires
qui n’ont point cessé de se presser dans nos ga-
leries. En présence de ces résultats, on peut,
croyons nous, affirmer que jamais argent dépensé
pour une fête publique, ne l’a été d’une façon
plus utile et plus agréable à la population lil-
loise.
« Un autre sujet de satisfaction pour nous tous,
Messieurs, c’est le nombre important d’objets
d’art qui vont rester parmi nous.
« Ainsi notre Musée, par l’emploi du crédit
généreusement voté par le Conseil municipal, va
s’enrichir de huit tableaux remarquables. Ce sont :
10 la jeune fille dans les bois, par Anker;
2° un Sacrifice à Neptune, par Lecomte-Dunouy;
ces deux tableaux ont été honorés de la médaille
à l’Exposition de Paris de 1866; 3° les Ruines
du château, de Guildo, par Blin, médaillé pour
la seconde fois en 1866, ei qui n’a survécu
que quelques jours à son succès. 4° les Bords
de l’Oise, de Daubignv ; 5° la Servante bre-
tonne, d’Eug. Leroux ; 6° VImprovisatore, de
Brandon; 7° la Vénus d’Amaury-Duval, à
laquelle la Société des Sciences et des Arts de
Lille a décerné la médaille d’or; 8’’ et enfin la
Plantation d’un Calvaire, un des plus magnifi-
ques tableaux de J. Breton, qui est presque notre
concitoyen. Ce tableau appartenait à M. Tsaac
Pereire, qui a consenti, sur nos instances, à le
céder au Musée de Lille.
« En nous félicitant de ces acquisitions, nous
devons aussi remercier les artistes qui, pour
avoir l’honneur de figurer dans notre Musée,
ont consenti à des réductions de prix assez im-
portantes pour nous permettre d’étendre la liste
de nos acquisitions.
« A ces achats destinés au Musée, nous devons
ajouter le tableau de M. Carolus Duran « l’As-
sassiné », honoré de la médaille à l’Exposition
de Paris, et que le Gouvernement a acheté de
l’artiste pour l’offrir au Musée de sa ville natale.
« Quant aux acquisitions particulières, nous
ne pouvons en donner ici la liste, heureusement
trop longue; elle sera imprimée avec celle des
acquisitions du Musée et de la Société des Amis
des Arts, et distribuée à tous les artistes qui ont
pris part à notre Exposition. Mais, sans énumé-
ration, ce que nous pouvons vous dire, c’est que
les acquisitions particulières comprennent 225
tableaux ou objets d’art, pour une valeur de plus
de 182,000 fr., soit pour chaque objet une valeur
moyenne de 800 fr. environ. Ces chiffres ont une
275
un chiffre de 300,000 fr., et de Bordeaux, et do
Lyon! Nous sommes bien plus modestes dans
l’Est. J’ai retrouvé la physionomie de nos Expo-
sitions tracée très-spirituellement dans le compte
rendu de l’Exposition de Rouen par M. Darcel.
Enfin, vaille que vaille, nous continuerons, je
l’espère, à vivre. Veuillez recevoir, cher monsieur
Burty, l’assurance de tous mes sentiments affec-
tueux.
Ch. Cournault.
P. S. — La vente des dessins du cabinet de
Falconet doit avoir lieu le 10 décembre par le
ministère de M. Delbergue-Cormont. Je vous re-
commande de signaler les deux délicieuses minia-
tures de Fragonard, les dessins de Boucher qui
n’ont pas vu le jour depuis cent ans, les dessins
très rares de Falconet faits avec un brio et d’une
couleur inconnue aux sculpteurs. Ne manquez
pas de voir ces curieux portefeuilles.
EXPOSITION DES BEAUX-ARTS
A LILLE
COMPTE RENDU.
L’assemblée générale de la Société des Amis
des Arts de Lille a eu lieu récemment, sous la
présidence du préfet du Nord. Un discours de
M. Flamen, le maire de la Ville a justement
complimenté les membres de l’Association dont
le dévouement a créé cette grande Association.
M. Revnart, à son tour, a remercié la municipa-
lité des protections de tout genre qu’elle avait
accordées. Bref, tout le monde a eu son mot ai-
mable, sauf la presse, dont le concours a été, ce
nous semble, aussi actif qu’intelligent et désin-
téressé avant, pendant et après cette remarqua-
ble Exposition.
Voici le compte rendu du secrétaire M. EIou-
doy.
« Messieurs,
« Avant de vous présenter le compte rendu
spécial des opérations delà Société des Amis des
Arts, nous avons cru convenable de consigner
dans un rapport succinct quelques chiffres inté-
ressants qui, pour la publicité et pour nos ar-
chives, constateront le succès sans précédent de
l’Exposition qui vient de se fermer.
« Les seize salons de notre Exposition renfer-
maient, y compris quelques toiles d’élite arrivées
trop tard pour être cataloguées, 1,703 tableaux,
dessins ou objets d’art, tous convenablement pla-
cés et éclairés, dans un bâtiment spécialement
construit pour la circonstance, sur les plans et
sous la direction deM. Contamine, architecte. —
Pendant deux mois, du 20 juillet au 20 septem-
| bre, l’Exposition a reçu 49,034 visiteurs gra-
tuits, et 16,154 visiteurs payants; ne figurent
point dans ce chiffre les nombreux sociétaires
qui n’ont point cessé de se presser dans nos ga-
leries. En présence de ces résultats, on peut,
croyons nous, affirmer que jamais argent dépensé
pour une fête publique, ne l’a été d’une façon
plus utile et plus agréable à la population lil-
loise.
« Un autre sujet de satisfaction pour nous tous,
Messieurs, c’est le nombre important d’objets
d’art qui vont rester parmi nous.
« Ainsi notre Musée, par l’emploi du crédit
généreusement voté par le Conseil municipal, va
s’enrichir de huit tableaux remarquables. Ce sont :
10 la jeune fille dans les bois, par Anker;
2° un Sacrifice à Neptune, par Lecomte-Dunouy;
ces deux tableaux ont été honorés de la médaille
à l’Exposition de Paris de 1866; 3° les Ruines
du château, de Guildo, par Blin, médaillé pour
la seconde fois en 1866, ei qui n’a survécu
que quelques jours à son succès. 4° les Bords
de l’Oise, de Daubignv ; 5° la Servante bre-
tonne, d’Eug. Leroux ; 6° VImprovisatore, de
Brandon; 7° la Vénus d’Amaury-Duval, à
laquelle la Société des Sciences et des Arts de
Lille a décerné la médaille d’or; 8’’ et enfin la
Plantation d’un Calvaire, un des plus magnifi-
ques tableaux de J. Breton, qui est presque notre
concitoyen. Ce tableau appartenait à M. Tsaac
Pereire, qui a consenti, sur nos instances, à le
céder au Musée de Lille.
« En nous félicitant de ces acquisitions, nous
devons aussi remercier les artistes qui, pour
avoir l’honneur de figurer dans notre Musée,
ont consenti à des réductions de prix assez im-
portantes pour nous permettre d’étendre la liste
de nos acquisitions.
« A ces achats destinés au Musée, nous devons
ajouter le tableau de M. Carolus Duran « l’As-
sassiné », honoré de la médaille à l’Exposition
de Paris, et que le Gouvernement a acheté de
l’artiste pour l’offrir au Musée de sa ville natale.
« Quant aux acquisitions particulières, nous
ne pouvons en donner ici la liste, heureusement
trop longue; elle sera imprimée avec celle des
acquisitions du Musée et de la Société des Amis
des Arts, et distribuée à tous les artistes qui ont
pris part à notre Exposition. Mais, sans énumé-
ration, ce que nous pouvons vous dire, c’est que
les acquisitions particulières comprennent 225
tableaux ou objets d’art, pour une valeur de plus
de 182,000 fr., soit pour chaque objet une valeur
moyenne de 800 fr. environ. Ces chiffres ont une