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CHRONIQUE DES ARTS.

me semble, fondre cela dans quelques divi-
sions générales.

Quoi qu’il en soit de ce jugement, le livre
est bien fait, par son texte et par ses illus-
trations coloriées, pour intéresser les gens
du monde, les instruire, les rendre respec-
tueux des arts de nos ancêtres. Tel était le
but de M. Paul Lacroix, un des premiers
écrivains qui, au moment du romantisme,
se soient bravement jetés dans l’étude de ces
époques alors si obscures. Ce but est atteint
par le chemin qu’a choisi l’auteur. Cette
édition n’est certainement pas la dernière
que nous annoncerons de ce beau livre.

Ph. Burty.

LES MERVEILLES DE LA PEINTURE ET DE
LA SCULPTURE

Par M. Louis Viardot.

M. Louis Viardot vient d’ajouter deux vo-
lumes à la Bibliothèque des Merveilles, que
publie la librairie Hachette sous la direction
de M. Édouard Charton. Ce sont les Mer-
veilles de la sculpture et le tome deuxième
des Merveilles de la peinture.

Les Merveilles de la sculpture sont divisées
en deux livres : la sculpture antique, c’est-
à-dire égyptienne, assyrienne, étrusque,
grecque et romaine;, — la sculpture mo-
derne, c’est-à-dire italienne, espagnole, alle-
mande, flamande, anglaise et française.

Soixante-deux bois rappellent aux yeux
les chefs-d’œuvre consacrés ou les mor-
ceaux de choix récemment découverts. Par-
fois même ce sont des morceaux d’ensem-
ble, tels que la salle du musée de Dijon où
ont été recueillis les tombeaux des ducs de
Bourgogne. Le chapitre consacré à la sculp-
ture espagnole est curieux. Sauf l’Iconogra-
phie espagnole, que son prix élevé a rendue
inabordable, nous n’avons guère de docu-
ments sur ces monuments.

Cette histoire va jusqu’à nos jours. C’est
justice, et la France surtout a tout à gagner
à se rendre fière des artistes qui actuelle-
ment manient encore le ciseau et la râpe.
M. Louis Viardot a choisi le Fronton du
Panthéon de David d’Angers et la Marseil-
laise de Rude.

Ces volumes, de prix si modeste, sont
destinés à passer dans toutes les mains,
dans celles de l’homme du monde qui
monte en wagon et de l’ouvrier qui se re-
pose et lit le soir, dans celles du professeur
qui doit avoir des connaissances générales
et du jeune homme qui parcourt les mu-
sées. Ils disent beaucoup en peu de mots.
Ceux de M. Louis Viardot se distinguent
par une chaleur, une générosité d’âme rare
dans ces temps.

Ph. B.

LE PALAIS D’ÉTÉ, PRÈS PÉKING.

Récemment un Français qui voyageait en
Chine a voulu visiter le Palais d’Été. Voici
quelle fut son impression à l’aspect des
ruines, qui correspondent à ce que forme-
raient chez nous les ruines de la Bibliothè-
que impériale, du Louvre et du Garde-Meuble
réunis.

a Tels sont les fruits de la guerre !

« Après un déjeuner sur l’herbe, nous
laissâmes à nos Chinois la garde de nos che-
vaux, et nous nous dirigeâmes à pied vers
la porte du palais.

« La porte naturellement était fermée.
Nous nous mettons à parlementer. Nous
offrons de l’argent, Rien. Impossible d’être
persuasifs. On ne nous écoute même pas.
La porte reste close avec l’insistance la plus
décourageante.

« Rien de mieux à faire que de quitter cet
huis inhospitalier.

« Nous suivons le mur beaucoup plus loin,
et une! deux! en avant la gymnastique!
Nous grimpons, nous escaladons et nous
sautons de Fautre côté. Mais il y avait trois

murs. Nous les sautons tous les trois avec
un merveilleux ensemble; enfin nous voilà
dans le parc.

«C’est alors que nous avons compris pour- .
quoi on ne nous avait point ouvert. De toutes
ces splendeurs, de toutes ces merveilles, de
toutes ces pagodes éblouissantes et palais
rêvés, il ne reste plus littéralement que
faïences brisées, briques rouges, vertes et
jaunes, qui jonchent le sol. Les lacs, les
pièces d’eau, les canaux reflètent tristement
ces ruines.

« Nous nous sommes promenés jusqu’à
quatre heures dans ce parc qui devait être
si admirable, et nous n’avons rien trouvé
intact dans toute notre inspection, si ce n’est
une sorte de temple ou monument tout à
fait et entièrement en bronze, quelque chose
comme un gigantesque et prestigieux bi-
belot d’étagère, dont la solidité aura défié
* les destructeurs. Ce bronze est ciselé; con-
tourné, avec un art infini, enrichi de bas-
reliefs, de figures fantastiques et d’impossi-
bles animaux. C’est une merveille, et cela
donne quelque idée de ce que devait être
tout le reste.

«Dois-je le dire? en face de tous ces désas-
tres, nous avions le cœur véritablement
serré, et lorsque, après avoir franchi de
nouveau les trois murs derrière lesquels
nous regagnâmes nos boys et nos chevaux,
en reprenant notre galop vers Péking, nous
ne pouvions nous empêcher de dire :

«Comment faire croire ici qu’il y a eu des
fatalités en tout cela, et que ceux qui ont
inutilement semé ces ruines ne sont vérita-
blement pas des barbares? » X.

UNE BRODERIE DU XVIe SIÈCLE.

On n’a pas oublié, sans doute, lisons-
nous dans le Salut public, le corporalier en
broderie soie et or de Pierre Vigier, daté de
1621, une des pièces les plus intéressantes
du cabinet Laforge', pièce que les ama-
teurs se disputèrent chaudement à la vente
de cette belle collection et qui fut, en défi-
nitive, adjugée pour 2,600 francs au musée
archéologique de notre ville, où elle est ex-
posée dans la salle Lambert.

Un morceau du même genre, aussi rare
que curieux, admirablement conservé, moins
important comme dimension que le corpo-
ralier en question, mais d’un travail anté-
rieur et d’un mérite artistique supérieur,
selon nous, vient d’être acheté par la com-
mission du musée d’art et d’industrie. Le
sujet de ce tableau, car il s’agit d’un vrai
tableau, exécuté non pas avec les pinceaux
du peintre, mais avec l’aiguille du brodeur,
ce qui constitue une difficulté d’exécution
qui ajoute sensiblement au mérite de l’œu-
vre, le sujet, disons-nous, représente la
scène de VEcce Homo. Trois figures seule-
ment : le Christ sanglant et couronné d’é-
pines, Ponce Pilate et un soldat, se déta-
chant sur un fond d’architecture, \foilà toute
la composition. Dire l’expression, le modelé,
la finesse d’exécution de ce petit chef-d’œu-
vre (il n’a que 0m,30 de haut), ce nous
semble impossible!

11 faut voir, d’ailleurs, ce remarquable
ouvrage de brodeure (brodûre, broderie)
pour avoir une idée exacte de la perfection
inouïe et de la singulière beauté des pein-
tures à l’aiguille dont les maîtres brodeurs
du Moyen âge et de la Renaissance, grands
ouvriers de fil d’or et de soye, enrichissaient
les palais, les châteaux et les églises.

A quel artiste attribuer cette œuvre d’une
admirable conservation ? La question n’est
pas facile à résoudre. Cependant, si nous
avions un nom à mettre au bas de ce beau
travail, nous n’hésiterions pas à inscrire ce-
lui de Jehan Perrault, d’Àmboise, qui vivait
dans la seconde moitié du xvie siècle, bro-
deur fort habile, renommé pour ses ta-
bleaux à l’aiguillé. Au reste, le nom de
l’auteur importe peu quand l’œuvre se re-

commande d’elle-même à l’attention, et c’est
le cas de la pièce que nous signalons à nos
lecteurs, en remerciant tout à la fois l’in-
telligent conservateur du Musée de l’avoir
dépistée et proposée à la commission de la
Chambre de commerce, et celle-ci d’en avoir
fait l’acquisition.

Z.

EXPOSITION DE BORDEAUX.

La Société des Amis des arts ouvrira sa
dix-neuvième exposition le lep mars 1870.

Art. 1er. — Les ouvrages de peinture, de
sculpture, architecture, gravure, dessin et
lithographie que leurs auteurs désirent ex-
poser devront être remis , du 1er au 10 fé-
vrier 1870, au siège de la Société, terrasse
du Jardin-Public (entrée des tableaux et
caisses, impasse des Tanneries). La Société
se réserve le droit de ne pas placer les ou-
vrages remis après le 10 février. Chaque ou-
vrage devra être accompagné d’un bulletin
contenant l’explication du sujet, le nom et
l’adresse de l’auteur, le lieu de sa naissance,
le nom de son maître et les récompenses ou
distinctions qu’il a obtenues. Un jury d’exa-
men prononce le rejet ou l’admission des
ouvrages présentés.

Art. 2, — Les frais de transport, aller et
retour, seront supportés par la Société,
mais seulement pour les ouvrages des ar-
tistes invités par elle. Les caisses devront
être expédiées par le roulage ordinaire ou
par la petite vitesse des chemins de fer.
Elles devront être fermées par des clous à
vis ; elles ne devront pas avoir plus de deux
mètres de hauteur ni de largeur; celles qui
contiendront des ouvrages de sculpture ne
devront pas peser plus de 200 kilogrammes.

Art. 3. — Les ouvrages envoyés de Paris,
et par des artistes invités par la Société, de-
vront être remis, sans être emballés, du
10 au 20 janvier, chez M. Toussaint, rue
du Dragon, 12. Le bulletin exigé par
l’art. 1er sera remis en double exemplaire à
M. Toussaint.

Art. fi. — Ne pourront être reçus :

Les objets de sculpture dépassant un
mètre de hauteur ;

Les tableaux ou dessins sans cadres ;

Les tableaux ou dessins ayant des cadres
de forme ronde ou ovale ou à pans coupés,
à moins qu’ils ne soient assujettis sur des
planches dorées de forme rectangulaire ;

Les copies, à moins qu’elles ne reprodui-
sent un ouvrage dans un genre différent ;

Les ouvrages de sculpture, gravure ou
lithographie livrés au commerce.

Art. 5. — La Société ne répond que des
accidents provenant de son fait.

Art. 6. — Les ouvrages qui ne seront pas
envoyés par leurs auteurs ne pourront être
exposés qu’avec l’autorisation des auteurs,
ou sous la responsabilité de leurs proprié-
taires dont le nom sera indiqué au livret.

EXPOSITIONS PROCHAINES.

Bordeaux. — Ouverture de l’exposition de
la Société des Amis des arts le 1er mars;
délai de réception le 10 février.

Bourges.—Ex position en projet pour 1870.
M. Ancillon, rue des Arènes, 63, à Bourges,
est chargé de recueillir les adhésions (5 fr.
chaque action, donnant droit à une carte
d’entrée et à un numéro de loterie.)

Pau. — Ouverture de l’exposition le
25 janvier; délai de réception le 5 janvier.
(Voir la Chronique du 12 décembre).

Rome. — Exposition d’objets d’art servant
au culte catholique, du 1er février 1870 au
1er mai suivant; réception du 15 décembre
au 15 .janvier prochain; frais de transport
et d’installation à la charge des exposants,
sous franchise des droits d’importation et
d’exportation; emplacement gratuit.

Vichy. — Exposition en projet pour 1870,
pendant la saison des eaux.

■ CONCOURS.

Anvers. •— Concours de sculpture, d’ar-
chilecture classique, d’architecture ogivale
et de décoration sculpturale, ouvert à l’oc-
casion de l’Exposition nationale de 1870, en
faveur des artistes belges ou domiciliés en
Belgique. (Voir Chronique des Arts du 8 août.)

Metz. — Concours de l’Académie impé-
riale pour 1870. — Beaux-Arts: 1° Histoire
de l’art dans le pays messin ; 2° Biographie
des artistes messins. — Archéologie : 1° Dic-
tionnaire archéologique du département de
la Moselle ou de l’un de ses arrondisse-
ments ; 2° Description, avec plans, de ce qui
reste des anciens édifices ayant appartenu
aux abbayes de bénédictins du département
de la Moselle. — (En dehors de ces ques-
tions, tout travail archéologique général ou
local, relatif au département, sera pris en
considération.) — Les mémoires doivent
être adressés, avant le 1er mars 1870, au se-
crétariat de l’Académie, où tous renseigne-
ments seront donnés.

Paris.—Académie des Beaux-Arts : 1° Con-
cours remis.— Prix Bordin : Étudier les dif-
férences et les analogies entre l’architecture
grecque et l’architecture romaine. Ce con-
cours sera clos le 15 juin 1870.

Pour les renseignements, s’adresser au se-
crétariat de l’Institut, et voir la Chronique
des Arts des 20 décembre et 3 janvier.

CONCOURS D’ARCHITECTURE.

La Société libre des Beaux-Arts, comité
central, ouvre un Concours d’architecture,
qui sera clos le 15 avril 1870, terme de ri-
gueur pour l’envoi des ouvrages.

Les concurrents devront envoyer un pro-
jet d’un édifice destiné aux réunions de
douze Sociétés savantes ou artistiques, édi-
fice qu’on suppose devoir être élevé aux
Champs-Elysées.

Cet édifice se composerait:

1° De douze salles de séances, une pour
chaque Société, avec une annexe pour les
archives, annexe pouvant servir aux réu-
nions des Commissions ;

2° D’une salle des solennités et des fêtes,
pouvant contenir au moins 1,500 personnes,
avec musée commun aux douze Sociétés,
avec galeries d’expositions et foyer d’ar-
tistes ;

3° D’un logement pour l’agent général de
ces Sociétés;

k° D’une loge pour le concierge et de
vastes magasins pour le matériel.

Les dessins à fournir par les concurrents
sont :

1° Les divers plans à l’échelle de 0 m,005;

2° Élévation latérale, coupes longitudinale
et transversale, à l’échelle de 0m,01 ;

3° Élévation principale, à l’échelle de
0m,02.

Les projets resteront la propriété des au-
teurs ; ils ne porteront qu’une devise, qui
sera reproduite sur l’enveloppe d’un pli
cacheté, renfermant le nom et l’adresse du
concurrent.

Ils devront être adressés franco à M. P.-
B. Fournier, président de la Société, rue
Galilée, 57 (Champs-Élysées), et collés sur
un châssis, en vue de l’exposition publique
des ouvrages envoyés au concours.

Un jury formé pour les deux tiers des
membres de la Société, et pour un tiers
d’artistes choisis hors de ses rangs, dési-
gnera les œuvres dignes d’être récompen-
sées.

Les membres de la Société peuvent
concourir, mais ils ne pourront être à la
fois concurrents et membres du jury.

Les récompenses consisteront en deux
prix et des mentions.

1° Prix de S. A. I. la princesse Mathilde
(médaille d’or) ;

2° Prix Alexandre du Bois (cent francs et
la médaille d’argent de la Société);
 
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