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La chronique des arts et de la curiosité — 1872

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No. 5 (7 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26567#0001
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1872. — N° 5.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

7 Janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE DIMANCHE MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CD R LO SITE.

L’année 1871 n’emporte que nos malédictions,
et les impressions douloureuses qu’elle laisse
dans nos cœurs sont écrites à jamais pour l’his-
toire dans l’imagerie populaire. Pas un journal
illustré n’a omis d’en marquer la date par un
dessin destiné à fixer le souvenir et le but de nos
haines. Cachons désormais cette lugubre année
sous un manteau de deuil et ne songeons plus
qu’à reconquérir, par notre énergie et des tra-
vaux sans relâche, le premier rang auquel nous
avons droit!

Si les pertes pour l’art ne se peuvent comp-
ter qu’après les grands malheurs qui ont fondu
sur la France, elles sont bien grandes néan-
moins et demandent, elles aussi, d’énergiques
efforts pour être dignement réparées. A cet effet
rien ne doit être négligé, et les choses, futiles
en apparence, qui touchent aux premières im-
pressions du jeune âge, devront être étudiées
et mises en rapport avec le but qu’on se propose
d’atteindre.

Ces réflexions nous sont venues tout naturel-
lement à l’esprit dans nos promenades de la
semaine à travers la foire aux jouets qui encom-
bre en ce moment nos grands boulevards. Si,
d’une part, nous avons vu avec joie les petites
mains se tendre ardemment vers les chassepots,
les tambours et les sabres, nous avons eu, par
contre, le regret de constater le manque presque
absolu de ces joujoux qui peuvent instruire
en même temps qu’amuser. À part les applica-
tions du jeu de dés à l’histoire de France et

les cartes géographiques découpées, à part l’in-
dispensable poupée pour les petites filles, les
jouets sont bêtes, trop chers, bien plus faits
pour répondre à la vanité des parents que pour
satisfaire l’ardente curiosité de l’enfance. Les
lourds et vilain?' joujoux de Nuremberg sont
bons pour de grossières natures et n’excitent
même pas l’enfant à les casser pour voir ce qu’il
y a dedans! Les nôtres, qu’une incroyable habi-
leté dans le tour de main rend attrayants malgré
leur futilité, ne rendent aucun des services que
nous pourrions réclamer d’eux.

El il serait si simple de les construire en vue
d’exciter utilement tous les efforts d’observation
auxquels se livre sans peine une jeune intelli-
gence! Comment n’a-t-on pas songé, par exem-
ple, à donner les notions rudimentaires, mais
exactes, de l’architecture, à l’aide de pièces de
bois blanc, établies à aussi bon compte que ces
mauvais spécimens de fenêtres ornées de verres
coloriés et ces cubes uniformes et sans destina-
tion? Est-il donc si déraisonnable et si difficile
d’inspirer au plus jeune enfant le sentiment de la
construction en lui faisant manier les divers mem-
bres de l’architecture qu’il apprendrait à la fois à
nommer exactement? El comment n’avons-nous
pas, pour concourir à ce résultat, des albums à
bon marché faits dans le goût et avec le soin de
l’Art pour tous et destinés à meubler le cerveau
dei’enfant de souvenirs précieux, imposés sans
les chagrins de l’étude et propres au contraire à
en développer le goût? Assurément celui qui s’in-
génierait à créer de pareils auxiliaires pour l’in-
struction rendrait un service réel. Et il ferait à
la fois une bonne affaire; car nous tous, nous
l’avons cherché le jouet instructif, intelligemment
conçu et à bon marché !

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