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La chronique des arts et de la curiosité — 1872

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No. 18 (7 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26567#0158
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206

LA CHRONIQUE DES ARTS

part des sacrifices; que c’est, en un mot, une
combinaison désavantageuse pour le public et
pour l’entreprise.

J’en conviens : aussi ne suis-je point d’avis
de supprimer l’entrée libre, mais de réserver un
jour, un seul jour payant. Quand il s’agit d’expo-
sitions suivies de ventes fructueuses, quand des
bénéfices particuliers sont assurés dans une pro-
portion fabuleuse, quelle atteinte croit-on porter
à ces expositions en les faisant servir en môme
temps l’intérêt général? On met en avant le
principe de l’égalité. L’égalité! Mais ne sommes-
nous pas le peuple qui en parle le plus pour
en faire le moins?Jugez-en parles jours d’expo-
sitions privées à l’hôtel Drouot, pour lesquelles
le tout Paris s’arrache la carte d’entrée 'privilé-
giée. Eh bien ! du moment où vous admettez des
catégories de visiteurs, n’entrez-vous pas dans
ce système que vous combattez quand on vous le
présente sous une autre forme?

Pour moi, je ne veux pas croire que cette curio-
sité ardente que nous avons admirée cet hiver
se tempère ou même disparaisse parce qu’elle
aura à payer, pour une œuvre généreuse, les
satisfactions qu’elle recherche lorsqu’elles lui sont
offertes gratuitement.

Je ne puis faire l’injure de dire à ces visiteurs
empressés qu’ils sont attirés seulement par
l’amour-propre qu’ils mettent à jouir d’un billet
de faveur. J’entends bien leur concéder le choix
de leur heure et de leur public ; mais je trouve
tout naturel qu’ils payent ce privilège et j’ai la
conviction qu’ils sont de mon avis.

L’exposition ouverte rue Le Peletier, au profit
de la délivrance parM. Durand-Ruel, va servir 'a
prouver si j’ai tort ou raison. À côté des jeunes
militants de l’école contemporaine, sont réunies
dans de belles salles des toiles inconnues de
Goya, Velasquez, Prud’hon, de Crome le paysa-
giste anglais, de Van Goyen, etc. Si ces œuvres,
si l’admirable réunion de vingt-cinq superbes
tableaux du plus grand de nos peintres modernes,
de l’illustre Delacroix, n’ont point le charme d’at-
tirer la foule, nous dirons, hélas ! que tous ceux
qui se sont écrasés dans les jours gratuits des
grandes expositions de cet hiver n’ont qu’un
entraînement de mode, de boii ton, mais nul
amour de l’art et bien peu de patriotisme vrai.

Annonçons l’apparition d’un bon livre. M. Di-
dier vient de réunir en un beau volume les tra-
vaux publiés par M. Charles Clément dans la
Gazette des Beaux-Arts sur Prud’hon. L’œuvre
a été complétée par son auteur qui l’a accompa-
gnée de trente belles gravures reproduisant les
tableaux les plus importants du peintre, quelques
rares pièces gravées par lui et des dessins capi-
taux.

Le succès obtenu par ces études lors de leur
première publication est la garantie de l’accueil
qui sera fait au livre. M. Charles Clément conti-
nue ses recherches sur les peintres modernes
français, et la Gazette publiera dans son prochain
numéro le commencement d’un travail impor-
tant sur Léopold Robert. M. Clément était l’ami
d’Aurèle Robert qui vient de mourir, et il a pu,
dans son intimité avec lui, puiser mille docu-
ments précieux et inconnus sur la vie de son
frère Léopold.

A. Louvrier de Lajolais.

VENTE

D’OBJETS D’ART ET DE CURIOSITÉS.

Commissaire-priseur : Me Charles Pillet.

Expert : M. Charles Mannheim.

(Vacation du 26 mars 1872.)

Coffre en bois sculpté du xvi® siècle. Le devant se
compose de deux panneaux à personnages et orne-
ments séparés par trois cariatides de femmes. 355 fr.

Fabrique de Gubbio. — Beau plat rond à décor à
reflets métalliques, rouge rubis et bleu nacré. Au
centre, tète de vieillard sur fond bleu. 1,000 fr.

Grande cruche en grès de Flandre émaillé gris et
bleu à ligures, fleurs et ornements en relief. 100 fr.

Pot en terre émaillée de Munich, à buste, fleurs et
ornements rehaussés d’or sur fond brun. Date de
1676. 78 fr.

Cacbe-pot à deux anses et à couvercle, en ancienne
faïence de Delft, décoré de fleurs et d’oiseaux en
émaux de couleurs de style chinois. 126 fr.

Beau plat rond en cuivre gravé, à figures et orne-
ments par Oratio Fortezza da Sedenico. Venise,
xvi0 siècle. 405 fr.

Plat en étain, par François Briot. Diam., 49 cent.
541 fr.

Deux chenets de la Un du règne de Louis XIII, en
cuivre, modèle à vase orné de guirlandes de fleurs
en relief. 620 fr.

Grande et belle tapisserie des Gobelins, représen-
tant les Forges de Vulcain. H., 2 m. 80 c.; 1., 4 m.
50 c. 1,520 fr.

Tapisserie des Gobelins, sujet mythologique. H., 2
m. 80 C.; 1., 3 m. 80 c. 2,040 fr.

Tapisserie du xvie siècle ; sujet tiré de l’histoire de
Scipion ; bordure à personnages et guirlandes de
fleurs. H. 3 m. 40 c.; 1., 3 m. 60 c. 990 fr.

Tapis persan velouté, fond amarante, à bordure
vert foncé. L., 4 m. 90 c.; 1. 2 m. 15 c. 800 fr.

Tapis p.ersan velouté, fond marron, à dessins
blancs. L., 3 m.; 1., 1 m. 70 c. 270 fr.
 
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