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La chronique des arts et de la curiosité — 1899

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Nr. 2 (14 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19754#0029
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ET DE LA CURIOSITÉ

19

que leur provenance. D'une part, on voit sur l'un
d'eux des coqs dont les Lêtes sont des portraits
déjeunes Florentins contemporains de ceux que
Masaccio a peints au Carminé ; d'autre part, deux
d'entre eux sont représentés dans des tableaux
du Maître de Flémalle, qui paraît n'avoir pas
travaillé après 1450. Toutes ces faïences ont, par
conséquent, été exécutées après 1425, et leur fa-
brication a dû. continuer jusque vers la fin du
xv" siècle.

M. Bode attribue au même atelier, mais en
les considérant comme d'une époque un peu
plus récente, des vases ornés d'écaillés qui pa-
raissent représenter des plumes de paon, et où
un émail jaune vient s'ajouter au bleu, au vert
et au violet, seuls usités dans les pièces anté-
rieures. Sur ce point, toutefois, il serait prudent
de ne pas se montrer trop aflirmatif.

La fabrique dite de Florence, sur laquelle nous
avons maintenant, grâce à M. Bode, un bon tra-
vail d'ensemble, est certainement l'une des plus
importantes du xve siècle; mais elle n'est pas la
seule qui ait fait des pièces a décor très stylisé,
où domine un émail bleu foncé; ses produits
semblent avoir été imités dans diver.-es villes.
C'est seulement quand on aura déterminé ces
différents centres de fabrication que l'on pourra
reconstituer l'histoire des faïences italiennes du
quattrocento, plus intéressantes, pour nous, que
celles du siècle suivant, dont l'exécution techni-
que est sans doute remarquable, mais dont
on ne saurait trop blâmer le principe décoratif :
les céramistes ne doivent pas avoir pour idéal
de rivaliser avec les peintres, ou de copier des
tableaux célèbres.

Jean-J. Marquet de Vasselot.

Kcenig Ludwig II und die Kunst, von Luise
von Kobell. — Mûnchen, Jos. Albert, 1898. —
In-8°, 492 p. avec 47 planches et nombr. ill.
dans le texte.

Figure mystérieuse et déjà légendaire, esprit
amoureux de songes, hostile à la réalité, aspirant
à l'impossible, le roi Louis II de Bavière tient
une place à part dans l'histoire des souverains.
A ses sujets, en particulier, il a inspiré une sorte
de culte où se confondent l'hommage au prince
supérieur à sa destinée, la commisération pour
l'homme désillusionné et malade, l'admiration pour
l'artiste. C'est ce dernier que célèbre et glorifie
l'ouvrage que voici. Le sujet était séduisant ; le
livre ne l'est pas moins. On y trouvera, avec l'his-
toire de ce malheureux prince et de ses rêves de
beauté, le récit de ce qu'il lui fut donné de réali-
ser et des productions artistiques sous son règne,
principalement la description détaillée de ces habi-
tations débordantes de richesse et d'œuvres d'art
de tout genre où il aima à se réfugier loin du
monde — le château rocaille de Linderhof avec sa
Grotte d'azur et son kiosque mauresque, le pom-
peux et trop luxueux palais de Horrenchiemsee,
le château de Hohenschwangau et ses décorations
par Sch'wiad, le burg féerique de Neuschwanstein
dans son grandiose paysage de montagnes et de
forêts le pîtit château de Berg, témoin de la su-
prême catastrophe — et rémunération de tous les
trésors artistiques qu'ils renferment. Une profu-
sion d'illustrations représentant ces innombra-

bles peintures, sculptures, objets d'art de toute
sorte, esquisses et décorations, etc., et plusieurs
portraits, parmi lesquels quelques-uns très cu-
rieux du roi à différentes époques de sa vie, con-
tribuent grandement à l'intérêt de cet ouvrage.

A. M.

NÉCROLOGIE

On nous annonce la mort de M. Ghabouillet,

conservateur honoraire du département des mé-
dailles antiques de la Bibliothèque Nationale,
décédé à l'âge de quatre-vingt-quatre ans.

M. Etienne Pagny, statuaire, est décédé à
Lyon.

Artiste de talent, très renommé à Lyon, il était
l'auteur du beau monument des Légions du
Rhône, placé à l'entrée du parc de la Tète-d'Or,
et l'auteur dos plaqaes commémoratives des morts
de 1870, inaugurés, il y a un mois, dans l'hôtel
de ville de Lyon.

On mande de New-York la mort d'un aquafor-
tiste français, élève de Gaucherel, M. Gustave
Mercier. S étant rendu en Amérique avec Paul
Rajon en 1887, il se fixa à New-York, où ses por-
traits d'après nature et ses reproductions de
tableaux modernes lui firent une réputation. Gus-
tave Mercier n'était âgé que de quarante-six ans.

M. Max Radiguet, le caricaturiste connu, est
mort à Brest. Il était âgé de quatre-vingt-trois
ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur
depuis soixante ans, ayant été décoré à la suite
d'une campagne faite par lui dans les mers du
Sud, sous les ordres de l'amiral Dumont-d'Urville.

On annonce la mort, à l'âge de quarante-sept ans,
du peintre Eugène Foroade, Jils de l'ancien
écrivain de la Revue des Deux-Mondes.

On annonce, de Milan, la mort de M. Giuseppe
Bertini, peintre de portraits et sujets histori-
ques, qui décora l'église grecque de Trieste.
M. Bertini, professeur â l'Académie de Milan, di-
recteur du musé Brera et du musée Poldi Pezzoli,
était commandeur de l'ordre de la Couronne
d'Italie. Il était né à Milan en 1825.

La ville de Moscou vient de perdre, en la per-
sonne de|M. Paul Tretiakoff, décédé le 16 dé-
cembre dernier à l'âge de 66 ans, un amateur qui
a beaucoup contribué à répandre en Russie le
goût des arts. M. Paul Tretiakoff, propriétaire,
avec son frère Serge Tretiakoff, ancien maire de
Moscou, des importantes manufactures de Kos-
troma, a consacré ses loiiirs, pendant quarante
ans, à la formation d'une galerie considérable,
transformée, depuis quelques années, en musée
national. Ce musée renferme 1.622 tableaux,
 
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