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LA CHRONIQUE DES ARTS
qu'en 1900 il y aura des mardis payants à
Chantilly, en plus des samedis. Les recettes
de ces journées seront, comme celles des
samedis, attribuées intégralement à la Caisse
de secours des blessés des armées de terre et
de mer.
-j.** Un incendie a éclaté récemment au
Musée de Saint-Germain. Contrairement à ce
qui a été annoncé d'abord, les pertes se bor-
nent à un petit nombre de moulages, de re-
productions galvanoplastiques et de poteries
l'ranques déjà détériorées. La remarquable
série de moules que possède le musée, dé-
posée dans les sous-sols des ateliers, est
i ntacte.
M. Georges Averof, le riche Hellène qui
vient de mourir, était surtout connu en dehors
des limites du monde grec par sa magnifique
donation pour la reconstitution du Stade an-
tique, qui a permis la célébration, à Athènes,
il y a quatre ans, des Jeux olympiques.
Parmi les legs inscrits dans son testament,
on relève les suivants : un million pour l'achè-
vement de la réfection du Stade ; un million à
l'école des Arts et Métiers, fondée par lui ; un
demi-million au Conservatoire do musique
d'Athènes.
Les Prix de Rome
l'architecture
Le sujet du concours était le suivant:
« Un hôtel pour le siège central d'une banque
d'État. Le terrain est isolé de toutes parts. Des
cours intérieures, des atriums séparent les corps
de bâtiments destinés aux différents services, qui
comprennent la caisse principale, la caisse des
dépôts de titres et des avances. L'immeuble a deux
étages. La dimension du terrain est de 35.000
mètres ».
L'Académie des Beaux-Arts a jugé, le 7 août,
ce concours et décerné les récompenses sui-
vantes :
Grand prix. — M. Garnier (Tony), élève de
MM. Blondel et Scellier de Gisors.
Premier second grand prix. — M. Firot (Henri),
élève de M. Moyaux.
Deuxième second grand prix. — M. Sélès (Eu-
gène), élève de MM. Pauline et Sortais.
-^<sss>-a-«—«»--
Dons aux Musées
La baronne Xathaniel de Rothschild, qui
possédait une admirable collection de tableaux
et d'objets d'art, a disposé des pièces capi-
tales en laveur des musées. Nous nous bor-
nons aujourd'hui à mentionner la répartition
suivante, inscrite dans les dernières volontés
de la défunte :
Le Musée du Louvre reçoit la toile la plus
précieuse de la galerie, la Laitière, de Greuze.
Cette couvre fera, croyons-nous, pâlir la cé-
lèbre Cruche cassée.
Le Louvre reçoit encore douze peintures de
primitifs italiens, parmi lesquels plusieurs
sont attribuées à Sandro Bolticelli.
Vingt aquarelles de Jules Jacquemart sont
aussi réservées au même Musée.
Le Musée Carnavalet hérite d'un délicieux
Nattier, le portrait de Mmc Geoffrin et du por-
trait de Lucile, la compagne de Camille Des-
moulins, par Boilly.
Le Musée de Cluny reçoit toute la collection
des coffrets anciens en cuir et en maroquin
que la baronne Xathaniel avait réunie avec
tant de recherches, et tous les objets des
xv° et xvi° siècles qui ornaient l'abbaye de
Vaux de Cernay, etc.
Quant au musée des Arts décoratifs, il aura
désormais la collection si complète et si rare
des bijoux anciens des xvi° et xvii» siècles.
Enfin, le Conservatoire reçoit une collection
d'instruments de musique anciens.
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Au Musée du Louvre
La conservation des Antiquités grecques et ro-
maines du Louvre vient de réunir dans une
même salle la collection des statues acrolilhes
et des sculptures en pierre dure et en marbre de
couleur jusque-là éparse dans les différentes
salles du musée des Antiques. Il n'a été fait
d'exception que pour certains bustes qu'on n'au-
rait pu distraire sans inconvénient des séries
iconographiques, tels que les portraits dits des
deux Philippe se détachant en haut relief de co-
lonnes de porphyre. Ces sculptures se trouvent
heureusement rassemblées dans le vestibule dit
des Prisonniers barbares, situé au rez-de-chaussée,
sous l'escalier Daru.
Mentionnons parmi les monuments de cette
salle : une Rome assise, en porphyre, avec la
tête et les pieds en bronze doré, entrée dans les
collections royales sous Louis XIV, par le legs
Mazarin ; un prisonnier barbare et un lion acquis
avec d'autres antiques de la collection Albani,
par Louis XVIII; le buste d'un prêtre isiaque à
la tête rasée; une grande urne en porphyre sup-
portée par quatre griffons ailés; deux statues co-
lossales de barbares, à droite et à gaucho des
prisonniers de la collection Albani; la statue de
vieux pêcheur africain avec des yeux en émail et
que l'on prit pendant plusieurs siècles pour un
Sénèquo; des colonnes antiques, provenant de la
basilique de Saint-Denis, où elles passaient pour
avoir été rapportées par saint Louis au retour de
la Croisade.
Il serait à désirer que ces modèles réveillassent
chez nos statuaires le goût des marbres de cou-
leur qui, dans certains cas, sont d'une application
si décorative.
Voici les détails que Le Temps nous apporte
sur les travaux d'agrandissement du Louvre
auxquels notre Propos du Jour est consacré :
« Tout le premier étage de la partie du palais
qui, entre la grande galerie et le pavillon de Flore,
LA CHRONIQUE DES ARTS
qu'en 1900 il y aura des mardis payants à
Chantilly, en plus des samedis. Les recettes
de ces journées seront, comme celles des
samedis, attribuées intégralement à la Caisse
de secours des blessés des armées de terre et
de mer.
-j.** Un incendie a éclaté récemment au
Musée de Saint-Germain. Contrairement à ce
qui a été annoncé d'abord, les pertes se bor-
nent à un petit nombre de moulages, de re-
productions galvanoplastiques et de poteries
l'ranques déjà détériorées. La remarquable
série de moules que possède le musée, dé-
posée dans les sous-sols des ateliers, est
i ntacte.
M. Georges Averof, le riche Hellène qui
vient de mourir, était surtout connu en dehors
des limites du monde grec par sa magnifique
donation pour la reconstitution du Stade an-
tique, qui a permis la célébration, à Athènes,
il y a quatre ans, des Jeux olympiques.
Parmi les legs inscrits dans son testament,
on relève les suivants : un million pour l'achè-
vement de la réfection du Stade ; un million à
l'école des Arts et Métiers, fondée par lui ; un
demi-million au Conservatoire do musique
d'Athènes.
Les Prix de Rome
l'architecture
Le sujet du concours était le suivant:
« Un hôtel pour le siège central d'une banque
d'État. Le terrain est isolé de toutes parts. Des
cours intérieures, des atriums séparent les corps
de bâtiments destinés aux différents services, qui
comprennent la caisse principale, la caisse des
dépôts de titres et des avances. L'immeuble a deux
étages. La dimension du terrain est de 35.000
mètres ».
L'Académie des Beaux-Arts a jugé, le 7 août,
ce concours et décerné les récompenses sui-
vantes :
Grand prix. — M. Garnier (Tony), élève de
MM. Blondel et Scellier de Gisors.
Premier second grand prix. — M. Firot (Henri),
élève de M. Moyaux.
Deuxième second grand prix. — M. Sélès (Eu-
gène), élève de MM. Pauline et Sortais.
-^<sss>-a-«—«»--
Dons aux Musées
La baronne Xathaniel de Rothschild, qui
possédait une admirable collection de tableaux
et d'objets d'art, a disposé des pièces capi-
tales en laveur des musées. Nous nous bor-
nons aujourd'hui à mentionner la répartition
suivante, inscrite dans les dernières volontés
de la défunte :
Le Musée du Louvre reçoit la toile la plus
précieuse de la galerie, la Laitière, de Greuze.
Cette couvre fera, croyons-nous, pâlir la cé-
lèbre Cruche cassée.
Le Louvre reçoit encore douze peintures de
primitifs italiens, parmi lesquels plusieurs
sont attribuées à Sandro Bolticelli.
Vingt aquarelles de Jules Jacquemart sont
aussi réservées au même Musée.
Le Musée Carnavalet hérite d'un délicieux
Nattier, le portrait de Mmc Geoffrin et du por-
trait de Lucile, la compagne de Camille Des-
moulins, par Boilly.
Le Musée de Cluny reçoit toute la collection
des coffrets anciens en cuir et en maroquin
que la baronne Xathaniel avait réunie avec
tant de recherches, et tous les objets des
xv° et xvi° siècles qui ornaient l'abbaye de
Vaux de Cernay, etc.
Quant au musée des Arts décoratifs, il aura
désormais la collection si complète et si rare
des bijoux anciens des xvi° et xvii» siècles.
Enfin, le Conservatoire reçoit une collection
d'instruments de musique anciens.
-^—^"-■<>-i'i^*Tï-£y~ ■—>-
Au Musée du Louvre
La conservation des Antiquités grecques et ro-
maines du Louvre vient de réunir dans une
même salle la collection des statues acrolilhes
et des sculptures en pierre dure et en marbre de
couleur jusque-là éparse dans les différentes
salles du musée des Antiques. Il n'a été fait
d'exception que pour certains bustes qu'on n'au-
rait pu distraire sans inconvénient des séries
iconographiques, tels que les portraits dits des
deux Philippe se détachant en haut relief de co-
lonnes de porphyre. Ces sculptures se trouvent
heureusement rassemblées dans le vestibule dit
des Prisonniers barbares, situé au rez-de-chaussée,
sous l'escalier Daru.
Mentionnons parmi les monuments de cette
salle : une Rome assise, en porphyre, avec la
tête et les pieds en bronze doré, entrée dans les
collections royales sous Louis XIV, par le legs
Mazarin ; un prisonnier barbare et un lion acquis
avec d'autres antiques de la collection Albani,
par Louis XVIII; le buste d'un prêtre isiaque à
la tête rasée; une grande urne en porphyre sup-
portée par quatre griffons ailés; deux statues co-
lossales de barbares, à droite et à gaucho des
prisonniers de la collection Albani; la statue de
vieux pêcheur africain avec des yeux en émail et
que l'on prit pendant plusieurs siècles pour un
Sénèquo; des colonnes antiques, provenant de la
basilique de Saint-Denis, où elles passaient pour
avoir été rapportées par saint Louis au retour de
la Croisade.
Il serait à désirer que ces modèles réveillassent
chez nos statuaires le goût des marbres de cou-
leur qui, dans certains cas, sont d'une application
si décorative.
Voici les détails que Le Temps nous apporte
sur les travaux d'agrandissement du Louvre
auxquels notre Propos du Jour est consacré :
« Tout le premier étage de la partie du palais
qui, entre la grande galerie et le pavillon de Flore,