ET DE LA CURIOSITE
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est en saillie sur la place du Carrousel, a été di-
visé en quatre travées, l'une perpendiculaire à la
grande galerie et formant vestibule de la salle
proprement dite des États ; les trois autres, salle
des États et ses deux annexes latérales, dans
l'axe de la grande galerie parallèle à la Seine.
_ « Les deux annexes latérales de la salle des
États sont subdivisées chacune en sept peliios
salles prenant jour directement par des fenêtres
ouvertes sur le quai et sur la place du Carrousel,
tandis que la salle des États et la grande sal'.e-
vostibulo qui la précède sont éclairées par le
haut.
« Dans cette dernière seront exposées les œu-
vres dos deux grands élèves de Rubens : van
Dyck et Jordaëns.
« La salle des États est toute entière réservée
aux Rubens de la galerie des Médicis.
« Enfin, les quatorze petites salles annexes re-
cevront tous les petits tableaux de l'école hollan-
daise.
« A l'heure présente, les petites salles et le
vestibule entièrement terminés n'attendent plus
que leurs parquets et une couche de peinture.
Leur décoration est à dessein fort simple.
« Dans la salle des Étals, au contraire, comme
les Rubens feront corps avec les murailles, les
cadres seront très riches et le décor sera com-
plété par un rappel de vieil or dans la voussure
du. plafond. On étudie eu ce moment sur place le
cadre des Rubens et on pose les staffs de la
voussure.
« Avant deux mois, l'ensemble de la décoration
sera achevé et, si l'on prend tout au plus deux
ou trois mois encore pour les derniers apprêts
des quatorze petites salles et du vestibule, l'ins-
tallation des toiles pourrait être commencée en
décembre, au plus tard en janvier.
« Cette installation sera conduite de façon que
l'inauguration de la salle des États et de ses
annexes puisse coïncider avec l'ouverture de
l'Exposition Universelle.
n C'est, d'ailleurs, tout un remaniement du
Louvre qu'entraîne cet agrandissement en atten-
dant celui que l'on espère ; la salle Lacaze, no-
tamment, en sera entièrement désorganisée. Les
hollandais qu'elle contient allant aux quatorze
nouvel! s petites salles, ses toiles françaises et
italiennes lui seront enlevées aussi pour être
transférées dans les salles franç lises el italiennes.
On la réserverait alors à l'exposition des o;uvres
des grands peintres français du commencement
du siècle. »
Les nouvelles Installations
DU MUSÉE DE VERSAILLES
La Chronique a annoncé, dans son dernier nu-
méro, que de nouveaux remaniements venaient
d'être faits par M. de Nolhac dans les collections
du musée de Versailles. Voici quelques rensei-
gnements précis sur ces intéressantes modifica-
tions.
Quatre salles nouvelles viennent d'être ouvertes
au public ; trois d'entre elles sont consacrées à
l'époque de Louis XV, et une à celle de la Révo-
lution.
Les trois premières sont situées au rez-de-
chaussée du corps central du château; leurs fe-
nêtres s'ouvrent au midi sur le parterre de
l'Orangerie. Elles font partie de l'ancien apparte-
ment du Dauphin, fils de Louis XV, et de sa
femme Marie-Josôphe de Saxe, pour lesquels
toute cette partie du rez-de-chaussée fut entière-
ment décorée à neuf en 1747. Lors do la création
du musée, elles furent consacrées aux portraits
des maréchaux du moyen âge et de la Renais-
sance, et, pour y placer ces œuvres, dont la valeur
iconographique était aussi nulle que l'intérêt
d'art, on arracha en grande partie leurs boiso-
ries, qui devaient être remarquables, à en juger
par ce qui en a été épargné. Dans ces salles,
auxquelles un essai de restauration par l'archi-
tecte du château a rendu quelque chose de leur
caractère primitif, ont été placées quelques-unes
des plus remarquables peintures du xvin" siècle
que possède le musée. Il y a d'abord les célèbres
portraits de Mesdames, filles de Louis XV, par
Nattier : Mn° Infante, M<™ Henriette, M<™ Adé-
laïde, M'" Victoire, M<™ Sophie, M"" Louise,
toiles sans prix aujourd'hui, remises en valeur,
il y a peu d'années, par l'administration nou-
velle, et présentées maintenant d'une façon défini-
tive. On trouve ensuite les portraits de M. Le-
normand de Tournehem et de M. de Marigny,
par Tocqué ; de l'Infante, fiancée à Louis X V,
par Belle; de Doucher, par Roslin ; celui de la
Duchesse d'Orléans, femme de Philippe-Égalité,
par Mm" Vigée-Lebrun, etc. Pour achever de don-
ner un caractère d'unité à ces salles, dont l'une
au moin?, la petite bibliothèque, a conservé
presque au complet sa décoration de boiseries et
d'armoires vitrées, plusieurs bustes de Lemoyne
et de Houdon et une terre-cuite de l'atelier de
Pigalle y ont été exposés, ainsi que des meubles
de l'époque de Louis XV. Quatre dessus do porte,
peints par Oudry, y ont également repris les
places qu'ils devaient occuper autrefois. Ces
trois salles, faisant suite à deux autres qui sont
arrangées de la même façon depuis plusieurs
années, permettent de se rendre compte de l'effet
que produiront les collections du xvni* siècle
que possè'de le musée, quand elles seront toutes
réunies dans l'appartement du Dauphin, dont
plusieurs salles restent encore à aménager.
La plupart des œuvres que nous venons de ci-
ter sont bien connues, et, seul, leur nouvel ar-
rangement intéresse nos lecteurs. Il n'en est pas
de même de celles qui composent la salle de la
Révolution, qui vient d'être organisée dans
l'attique Ghimay. Nous y signalerons d'abord
plusieurs acquisitions des dernières années : les
portraits de Manuel, le procureur de la Com-
mune, et de Méhul, par Ducreux ; celui de Con-
dorcet, par un élève de Grtuze; une grande
aquarelle de Byron, représentant la fête de la
Fédération, que nous montre également une jo-
lie toile do Hubert-Robert et un dessin de
Duplessi-Bertaux ; le portrait de M"' Récamier,
par M"'0 Morin, peint sous le Directoire. Parmi
les œuvres que le musée possédait déjà, mais
auxquelles leur dispersion enlevait une grande
partie de leur intérêt, signalons: un portrait
équestre de Louis XVI portant la cocarde na-
tionale, par Carteaux en 1791 ; la Journée du 10
Août par Duplessi Berlaux, toile exposée au
Salon de 1793 ; une vue du Jardin des Tuileries
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est en saillie sur la place du Carrousel, a été di-
visé en quatre travées, l'une perpendiculaire à la
grande galerie et formant vestibule de la salle
proprement dite des États ; les trois autres, salle
des États et ses deux annexes latérales, dans
l'axe de la grande galerie parallèle à la Seine.
_ « Les deux annexes latérales de la salle des
États sont subdivisées chacune en sept peliios
salles prenant jour directement par des fenêtres
ouvertes sur le quai et sur la place du Carrousel,
tandis que la salle des États et la grande sal'.e-
vostibulo qui la précède sont éclairées par le
haut.
« Dans cette dernière seront exposées les œu-
vres dos deux grands élèves de Rubens : van
Dyck et Jordaëns.
« La salle des États est toute entière réservée
aux Rubens de la galerie des Médicis.
« Enfin, les quatorze petites salles annexes re-
cevront tous les petits tableaux de l'école hollan-
daise.
« A l'heure présente, les petites salles et le
vestibule entièrement terminés n'attendent plus
que leurs parquets et une couche de peinture.
Leur décoration est à dessein fort simple.
« Dans la salle des Étals, au contraire, comme
les Rubens feront corps avec les murailles, les
cadres seront très riches et le décor sera com-
plété par un rappel de vieil or dans la voussure
du. plafond. On étudie eu ce moment sur place le
cadre des Rubens et on pose les staffs de la
voussure.
« Avant deux mois, l'ensemble de la décoration
sera achevé et, si l'on prend tout au plus deux
ou trois mois encore pour les derniers apprêts
des quatorze petites salles et du vestibule, l'ins-
tallation des toiles pourrait être commencée en
décembre, au plus tard en janvier.
« Cette installation sera conduite de façon que
l'inauguration de la salle des États et de ses
annexes puisse coïncider avec l'ouverture de
l'Exposition Universelle.
n C'est, d'ailleurs, tout un remaniement du
Louvre qu'entraîne cet agrandissement en atten-
dant celui que l'on espère ; la salle Lacaze, no-
tamment, en sera entièrement désorganisée. Les
hollandais qu'elle contient allant aux quatorze
nouvel! s petites salles, ses toiles françaises et
italiennes lui seront enlevées aussi pour être
transférées dans les salles franç lises el italiennes.
On la réserverait alors à l'exposition des o;uvres
des grands peintres français du commencement
du siècle. »
Les nouvelles Installations
DU MUSÉE DE VERSAILLES
La Chronique a annoncé, dans son dernier nu-
méro, que de nouveaux remaniements venaient
d'être faits par M. de Nolhac dans les collections
du musée de Versailles. Voici quelques rensei-
gnements précis sur ces intéressantes modifica-
tions.
Quatre salles nouvelles viennent d'être ouvertes
au public ; trois d'entre elles sont consacrées à
l'époque de Louis XV, et une à celle de la Révo-
lution.
Les trois premières sont situées au rez-de-
chaussée du corps central du château; leurs fe-
nêtres s'ouvrent au midi sur le parterre de
l'Orangerie. Elles font partie de l'ancien apparte-
ment du Dauphin, fils de Louis XV, et de sa
femme Marie-Josôphe de Saxe, pour lesquels
toute cette partie du rez-de-chaussée fut entière-
ment décorée à neuf en 1747. Lors do la création
du musée, elles furent consacrées aux portraits
des maréchaux du moyen âge et de la Renais-
sance, et, pour y placer ces œuvres, dont la valeur
iconographique était aussi nulle que l'intérêt
d'art, on arracha en grande partie leurs boiso-
ries, qui devaient être remarquables, à en juger
par ce qui en a été épargné. Dans ces salles,
auxquelles un essai de restauration par l'archi-
tecte du château a rendu quelque chose de leur
caractère primitif, ont été placées quelques-unes
des plus remarquables peintures du xvin" siècle
que possède le musée. Il y a d'abord les célèbres
portraits de Mesdames, filles de Louis XV, par
Nattier : Mn° Infante, M<™ Henriette, M<™ Adé-
laïde, M'" Victoire, M<™ Sophie, M"" Louise,
toiles sans prix aujourd'hui, remises en valeur,
il y a peu d'années, par l'administration nou-
velle, et présentées maintenant d'une façon défini-
tive. On trouve ensuite les portraits de M. Le-
normand de Tournehem et de M. de Marigny,
par Tocqué ; de l'Infante, fiancée à Louis X V,
par Belle; de Doucher, par Roslin ; celui de la
Duchesse d'Orléans, femme de Philippe-Égalité,
par Mm" Vigée-Lebrun, etc. Pour achever de don-
ner un caractère d'unité à ces salles, dont l'une
au moin?, la petite bibliothèque, a conservé
presque au complet sa décoration de boiseries et
d'armoires vitrées, plusieurs bustes de Lemoyne
et de Houdon et une terre-cuite de l'atelier de
Pigalle y ont été exposés, ainsi que des meubles
de l'époque de Louis XV. Quatre dessus do porte,
peints par Oudry, y ont également repris les
places qu'ils devaient occuper autrefois. Ces
trois salles, faisant suite à deux autres qui sont
arrangées de la même façon depuis plusieurs
années, permettent de se rendre compte de l'effet
que produiront les collections du xvni* siècle
que possè'de le musée, quand elles seront toutes
réunies dans l'appartement du Dauphin, dont
plusieurs salles restent encore à aménager.
La plupart des œuvres que nous venons de ci-
ter sont bien connues, et, seul, leur nouvel ar-
rangement intéresse nos lecteurs. Il n'en est pas
de même de celles qui composent la salle de la
Révolution, qui vient d'être organisée dans
l'attique Ghimay. Nous y signalerons d'abord
plusieurs acquisitions des dernières années : les
portraits de Manuel, le procureur de la Com-
mune, et de Méhul, par Ducreux ; celui de Con-
dorcet, par un élève de Grtuze; une grande
aquarelle de Byron, représentant la fête de la
Fédération, que nous montre également une jo-
lie toile do Hubert-Robert et un dessin de
Duplessi-Bertaux ; le portrait de M"' Récamier,
par M"'0 Morin, peint sous le Directoire. Parmi
les œuvres que le musée possédait déjà, mais
auxquelles leur dispersion enlevait une grande
partie de leur intérêt, signalons: un portrait
équestre de Louis XVI portant la cocarde na-
tionale, par Carteaux en 1791 ; la Journée du 10
Août par Duplessi Berlaux, toile exposée au
Salon de 1793 ; une vue du Jardin des Tuileries