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N° i

1921.

B.UREAUX : I06, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

15 janvier.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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Le Numéro : x franc

PROPOS DU JOUR

A considérer l’Hôtel des ventes, « tel qu’il
se comporte» aujourd’hui, on se prend
à douter de l'importance du commerce
des objets d'art et de la curiosité à
Paris. Comment ! c’est en cette bâtisse malpropre,
petite et peu sûre, que se traitent de si grosses
affaires! A dire vrai, elle est indigne en tous
points de ce négoce, de l’imporfante corporation
des commissaires- priseurs, et de Paris.

Sans doute, périodiquement, on parle de
reconstruire « l'Hôtel ». De très vastes projets
ont été élaborés, si vastes que l’on doute de pou-
voir jamais les mettre à exécution. Il y a là,
cependant, une véritable nécessité, et il faudra
bien que les intéressés se résignent aux sacrifices
indispensables, sacrifices qui ne semblent pas hors
de proportion, du reste, avec l’ampleur de leurs
affaires et de leurs gains.

On nous dira que les grandes ventes d’art ont
lieu en général dans des galeries particulières,
que, par conséquent, la question d’art intervient
à peine dans le problème de l’Hôtel Drouot; et
du moment qu’il s’agit surtout d’encans de peu
de splendeur, pas n’est besoin de locaux moins
misérables. Ce serait là un point de vue fort
erroné, car si les ventes fameuses ne se font pas
à l'Hôtel, c'est précisément parce qu’elles n’y
trouvent ni l’espace ni le confort désirables. Et
puis il y a une infinité de ventes moins célèbres,
qui ont bien l’Hôtel pour théâtre et se rapportent
à l’art dans ses manifestations les plus diverses.
Pour celles-ci, une meilleure répartition des sal-
les, de l’espace, des dégagements, des dépôts, des
locaux d’exposition, des bureaux, sont necessaires,
comme aussi un service de surveillance appro-
prié. 11 est incontestable que l’Hôtel faisant par-
tie, si l’on peut s’exprimer ainsi, du matériel

propre au négoce artistique, doit répondre aux
exigences de celui-ci. Et il est non moins incon-
testable que ces exigences sont autrement grandes
qu’en 1851, époque à laquelle fut construit l’édi-
fice actuel avec ses dix-huit salles.

La question peut être envisagée encore sous
un autre aspect. Les architectes n’ont point de si
fréquentes occasions de construire des édifices
publics qu’il ne faille saisir celle de concevoir et
d’exécuter un Hôtel des ventes moderne, parfai-
tement disposé pour l'entrepôt, l’exposition,
l’expertise, la vente des marchandises les plus
diverses, avec possibilités d’agrandissement dans
un délai plus ou moins rapproché. Il pourrait y
avoir là l’occasion d’un concours d’un extrême
intérêt — à condition que le programme en soit
publiquement discuté — et qui, par la force des
choses, comporterait maints problèmes d’urba-
nisme: celui de l’emplacement tout d’abord,
avec ses voies d’accès, car il n’est peut-être pas
indispensable que l’Hôtel soit reconstruit au même
endroit. Des opérations immobilières importantes
seront la conséquence du projet, dont il n’est pas
exagéré de dire qu’il entraînera la transformation
du quartier choisi. Ce point de vue de l’empla-
cement, au surplus, est d’une grande importance :
la force de l’habitude est telle qu’on envisagerait
peut-être malaisément le transfert en un autre
quartier. Il en est peu, il est vrai, de plus central,
du moins n’en aperçoit-on pas d’à peu près dis-
ponible ; et il est évident, d’autre part, qu’on ne
peut s’en aller aux fortifications. Quoi qu’il en
soit, la question de l'Hôtel des ventes est de celle
qui se placeront, en ces prochaines années, au
premier rang de l’actualité. Il est bon de recher-
cher et d’étudier sans plus attendre toutes les
solutions qu’elle comporte.
 
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