DOI Heft:
Nr. 9 (15 Mai)
DOI Artikel:Les Collections de M. Engel-Gros
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un petit portrait d’un jeune valet du roi d’Angleterre Henry VIII, par Hans Holbein
le Jeune ; et, dans une étude récemment parue, l’ancien conservateur du Musée
de Bâle, le savant professeur Paul Ganz vient de rapprocher la physionomie de cet
inconnu, coiffé d’un bonnet rouge et vêtu de noir sur fond bleu-vert, de deux autres
petits portraits sur panneaux ronds, datés, ceux-là, de 1534, et depuis longtemps
conservés dans les anciennes collections impériales de Vienne : le Dr Ganz y voit les
traits de John Parker et de sa femme, Suzanne Horehout, la fdle de maître Gérard
Horebout, l’enlumineur gantois devenu miniaturiste à la cour anglaise et dont parle
le voyageur Albert Durer à son passage au printemps de i&2i dans la ville d’Anvers.
Nous serions donc en présence de Luc Horebout, son fds, qui fut son continuateur
et l’ami de Holbein.
Aux écoles du Nord appar-
tiennent deux autres por-
traits : celui de Philippe le
Beau, par un peintre flamand
de la fin du xvc siècle, et celui
d’une donatrice où quelques-
uns retrouvent le regard de
son épouse, Jeanne la Folle ;
ensuite une Vierge de Thierry
Bouts, une Vierge au livre,
de style brugeois, attribuée
à Jean Prévost, et deux cu-
rieuses peintures : une
Naissance de saint Jean-
Baptiste, de l’école de Souabe,
et la Parabole de Lazare et
du Mauvais Biche, qui semble
appartenir à l’école de Bo-
hême de la même époque.
La noble Italie est encore
mieux représentée par plu-
sieurs de ces c Primitifs » que Séroux. d’Agincourt et le chevalier Artaud de Montor,
traducteur de Dante, ont remis en honneur au début du siècle dernier : du mysté-
rieux quattrocento siennois, c’est un fragment de prédelle, Adam et Eve chassés du
Paradis par un ange, que G. Frizzoni rapproche ingénieusement d’un Jugement de
Paris de notre Louvre, ouvrage avéré de Girolamo di Benvenuto (1/170-1524)- De
la suave école ombrienne, c’est un Repas, naïve illustration de la vie de saint Domi-
nique, qui ferait songer à Bartolommeo Caporali, devancier du Pérugin ; plus tard, au
début du xvie siècle, c’est un tondo mythologique, attribué à Matteo Balducci, Diane
et Actéon. Citons encore une Adoration des Mages, qui rappelle la manière de
Parentino de Vicence, deux portraits d’hommes dans un même cadre, profils sévères
attribués au Bramantino de Milan, mais, avant tout, un harmonieux devant de cas-
PORTRAIT D’HOMME, PAR HOLBEIN LE JEUNE
(Collection de M. Engel-Gros.)
un petit portrait d’un jeune valet du roi d’Angleterre Henry VIII, par Hans Holbein
le Jeune ; et, dans une étude récemment parue, l’ancien conservateur du Musée
de Bâle, le savant professeur Paul Ganz vient de rapprocher la physionomie de cet
inconnu, coiffé d’un bonnet rouge et vêtu de noir sur fond bleu-vert, de deux autres
petits portraits sur panneaux ronds, datés, ceux-là, de 1534, et depuis longtemps
conservés dans les anciennes collections impériales de Vienne : le Dr Ganz y voit les
traits de John Parker et de sa femme, Suzanne Horehout, la fdle de maître Gérard
Horebout, l’enlumineur gantois devenu miniaturiste à la cour anglaise et dont parle
le voyageur Albert Durer à son passage au printemps de i&2i dans la ville d’Anvers.
Nous serions donc en présence de Luc Horebout, son fds, qui fut son continuateur
et l’ami de Holbein.
Aux écoles du Nord appar-
tiennent deux autres por-
traits : celui de Philippe le
Beau, par un peintre flamand
de la fin du xvc siècle, et celui
d’une donatrice où quelques-
uns retrouvent le regard de
son épouse, Jeanne la Folle ;
ensuite une Vierge de Thierry
Bouts, une Vierge au livre,
de style brugeois, attribuée
à Jean Prévost, et deux cu-
rieuses peintures : une
Naissance de saint Jean-
Baptiste, de l’école de Souabe,
et la Parabole de Lazare et
du Mauvais Biche, qui semble
appartenir à l’école de Bo-
hême de la même époque.
La noble Italie est encore
mieux représentée par plu-
sieurs de ces c Primitifs » que Séroux. d’Agincourt et le chevalier Artaud de Montor,
traducteur de Dante, ont remis en honneur au début du siècle dernier : du mysté-
rieux quattrocento siennois, c’est un fragment de prédelle, Adam et Eve chassés du
Paradis par un ange, que G. Frizzoni rapproche ingénieusement d’un Jugement de
Paris de notre Louvre, ouvrage avéré de Girolamo di Benvenuto (1/170-1524)- De
la suave école ombrienne, c’est un Repas, naïve illustration de la vie de saint Domi-
nique, qui ferait songer à Bartolommeo Caporali, devancier du Pérugin ; plus tard, au
début du xvie siècle, c’est un tondo mythologique, attribué à Matteo Balducci, Diane
et Actéon. Citons encore une Adoration des Mages, qui rappelle la manière de
Parentino de Vicence, deux portraits d’hommes dans un même cadre, profils sévères
attribués au Bramantino de Milan, mais, avant tout, un harmonieux devant de cas-
PORTRAIT D’HOMME, PAR HOLBEIN LE JEUNE
(Collection de M. Engel-Gros.)