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Mais c’est, par-dessus tout, l’Orient musulman qui semble avoir recueilli les pré-
férences du collectionneur, et qui s’impose avec toute la richesse de ses arts décoratifs :
verres émaillés et lampes de mosquée, céramique primitive et récemment exhumée
de la Mésopotamie et de la Perse, faïences venues des fouilles de Rakka, de Rhagès
ou de Sultanabad, qui devancent notre Occident glorifié par une coupe rarissime
de Sainl-Porchaire, miniatures persanes et plus tard indo-persanes, ou se peint
toute l’évolution d’une technique et d’une civilisation, fines étoffes et merveilleux
tapis, joie des yeux, comme le tapis de prière, lissé d’argent, du xvic siècle qui
provient de la collection Albert Goupil1, et qui rivalise d’harmonie colorée avec les
plus splendides tapisseries flamandes où se distinguent une tenture tissée d’or et de
soie, représentant la Glorification du Christ, et la grande bande que M. Gaston Mi-
geon nomme « la plus extraordinaire » pièce rhénane ou suisse du xve siècle. Où vont
passer tant de chefs-d’œuvre qui racontaient silencieusement la méthode aujourd’hui
rétrospective et désuète de l’amateur fervent?
RAYMOND BOUTER
t. Y. Gazette des Beaux-Arts, 1885, t. Il, p. 3o6.
BOL EN FAÏENCE DE RHAGÈS
X 11 Ie SIÈCLE
Mais c’est, par-dessus tout, l’Orient musulman qui semble avoir recueilli les pré-
férences du collectionneur, et qui s’impose avec toute la richesse de ses arts décoratifs :
verres émaillés et lampes de mosquée, céramique primitive et récemment exhumée
de la Mésopotamie et de la Perse, faïences venues des fouilles de Rakka, de Rhagès
ou de Sultanabad, qui devancent notre Occident glorifié par une coupe rarissime
de Sainl-Porchaire, miniatures persanes et plus tard indo-persanes, ou se peint
toute l’évolution d’une technique et d’une civilisation, fines étoffes et merveilleux
tapis, joie des yeux, comme le tapis de prière, lissé d’argent, du xvic siècle qui
provient de la collection Albert Goupil1, et qui rivalise d’harmonie colorée avec les
plus splendides tapisseries flamandes où se distinguent une tenture tissée d’or et de
soie, représentant la Glorification du Christ, et la grande bande que M. Gaston Mi-
geon nomme « la plus extraordinaire » pièce rhénane ou suisse du xve siècle. Où vont
passer tant de chefs-d’œuvre qui racontaient silencieusement la méthode aujourd’hui
rétrospective et désuète de l’amateur fervent?
RAYMOND BOUTER
t. Y. Gazette des Beaux-Arts, 1885, t. Il, p. 3o6.
BOL EN FAÏENCE DE RHAGÈS
X 11 Ie SIÈCLE