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N° 17.

1921.

BUREAUX: I06, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

31 octobre.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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Le Numéro : i franc

PROPOS DU JOUR

Un projet ou, tout au moins, une idée fort
intéressante avait été mise'en circula-
tion il y a quelque temps. Le Salon
des artistes décorateurs, trop étroite-
ment logé au Pavillon de Marsan, se serait trans-
porté au Grand-Palais où la Société des artistes
français l’aurait accueilli avec d’autant plus de
plaisir que, précisément, elle songeait elle-même
à donner une importance beaucoup plus grande
à sa section des arts décoratifs. Et la Chronique
approuva grandement ce dessein propice aux inté-
rêts généraux de l’art comme à la préparation de
l’Exposition internationale de 1924. Or, voici
que. l’on apprend, par un communiqué de la
Société des artistes décorateurs, que « tout' est
rompu ».

Il faut regretter qu’une entente n’ait pu s’éta-
blir, — elle semblait de réalisation assez aisée
pourtant — et que toutes les difficultés possibles
n’aient pas. été aplanies en considération de ce
fait d’utilité générale que le Salon des artistes
décorateurs, comprimé à l’excès dans des murail-
les qui ne sont point extensibles, ne saurait se
développer. Toujours intéressant, souvent remar-
quable, il n’en était pas moins voué à une sorte
de stagnation et demeurait l’apanage d’exposants
à peu près toujours les mêmes.

Certes, leur place y est marquée en traits trop
éclatants pour qu’on puisse envisager un Salon
où ils ne seraient pas, mais on voudrait que leur
entourage où, à la vérité, se révèlent bien sou-
vent leurs pairs, que cet entourage s’étendît beau-
coup, se modifiât sans cesse. Dans l’état actuel
des choses, le Grand-Palais seul,- et le concours
des Artistes français, permettaient ce développe-
ment. Quelles raisons sont venues s’y opposer?
Y a-t-il eu des questions de personnes, les Déco-
rateurs, ou tels d’entre eux, ne préfèrent-ils pas
éviter une extension dans laquelle ils se trouve-

raient peut-être un peu noyés? Nous ne savons.
Faut-il supposer encore que la conception de
l’art décoratif enfin élargi et promu à la dignité
d’art social n’a point encore pénétré chez les
Artistes décorateurs trop enclins à l’œuvre de
luxe et à créer 1' « objet d’art » de grand prix?
Quoi qu’il en soit, la décision est prise, et c’est
au Pavillon de Marsan que le Salon de 1922 aura
lieu. Nous y reverrons donc cet entassement dont
la. Chronique s’est plainte à plusieurs reprises
déjà, ces « ensembles » se faisant tort les uns
aux autres par leur extrême contigüité, et ce
nombre d’exposants insignifiant au regard du rôle
que les arts appliqués jouent dès aujourd’hui
parmi nous.

Il faut souhaiter que la Société des artistes
français ne soit pas découragée en ses velléités
d’accroissement et que, poursuivant son dessein,
elle organise l’an prochain une très ample section
d’art décoratif. Ce dessein apparaît comme plus
indispensable que jamais, car maintenant que
l’Exposition internationale de 1924 est dotée d’un
commissaire général décidé et bien au fait de sa
mission, les industriels à leur tour s’animent, se
préparent, et ils sentent l’absolue nécessité d’une
ou deux expositions préliminaires, sortes de répé-
titions générales, dont l’étranger aussi connaît le
besoin. Sollicitons donc des Artistes français
l’ouverture très large de leur section d’art déco-
ratif en 1922.

Nous faisions allusion au nouveau commissaire
général. C’est M. le sénateur Fernand David. La
Fédération des sociétés françaises d’art appliqué
a eu l’occasion de le voir récemment et de rece-
voir de sa bouche les assurances les plus nettes
quant à l’organisation de l’Ëxposition interna-
tionale, à son caractère exclusivement moderne,
à son emplacement à Paris. L’Exposition est
certainement en de bonnes mains. Et le Parle-
ment qui aura bientôt à établir la justification
financière de l’œuvre aura en M. Fernand David
le guide et le commentateur qu’il fallait.
 
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