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ORNEMENTS DES VITRAUX PEINTS. 97
tëressant de rapprocher des premiers, ne sont que des spécimens d'une collection nombreuse
que nous nous promettons d offrir prochainement au public, dans 1 intérêt de notre art chré-
tien renaissant.
La planche IX offre des intérieurs de pilastres appartenant à la porte extérieure du tran-
sept septentrional, dans la cathédrale de Bâle, travail du xi* siècle. On trouvera dans la plan-
che X de nouveaux intérieurs de pilastres, dessinés à Arles, dans le cloître de Saint-Trophime;
je les attribue aux dernières années du xif siècle.
.1 ai recueilli au bord de la planche X et dans la planche XI, un choix de tailloirs, d'archi-
voltes ou de corniches Heu ries, modèle pour la plupart de la belle ornementation du style
ogival primiûf, en vigueur sous Philippe-Auguste et jusqu'à la première croisade de saint
Louis. L ornement A de la planche X rappelle seul le roman. Je l'ai pris sur un tailloir de
chapiteau dans le Musée de Toulouse. Les autres ornements proviennent de Strasbourg, de
Vezelai, de Laon, de Cluny et d'Angers.
Les trois dernières planches Xïl, XHI et XIV produisent des clefs de voûtes du xiif siècle,
prises à la cathédrale du Mans, à S. Gatien et à S. Julien de Tours. Le trop petit nombre d or-
nements qu'il nous a été donné de réunir dans toutes ces planches suffira pour faire suivre,
dans leur marche parallèle, la peinture et la sculpture d'ornementation. Si nous devons sur-
tout à la peinture sur verre de connaître, dans leur étendue, les ressources de l'art ogival, ce
n'est pas, on peut en juger, que ses produits soient en eux-mêmes supérieurs à ceux de la
sculpture, mais uniquement à cause du développement de ses œuvres, de la variété et du
jeu des compartiments, du système des fonds en mosaïque ou en grisaille, et enfin, du pres-
tige de la couleur. Plus les trésors de beauté de notre ancien art seront connus et compris,
plus on sentira en Europe le besoin de régénérer, en puisant à cette source, l'art reli-
gieux abâtardi. Il nen est pas de l'architecture comme de la peinture ou de la sculpture,
qui ont un type immuable dans la nature vivante. L'architecture, de toute nécessité, s'appuie
sur des conventions en même temps que sur des nécessités et des convenances ; rompre avec
le passé lui est impossible. C'est là quelle prend inévitablement son point d'appui pour
avancer, cest-à-dire, pour obéir à la loi de l'activité humaine, qui veut que chaque géné-
ration soit elle-même et produise dans ses édifices une expression de son savoir et de ses
tendances. Au lieu de demander ce point d'appui à des civilisations, brillantes sans doute,
mais de principes si différents de la nôtre, n est-il pas raisonnable de le choisir de préférence
sur notre sol national, dans notre histoire chrétienne, au moment où notre race a fait de
plus grandes choses dans le monde? Je parle dun point d appui ou point de départ; car
je ne suppose pas que l'imagination poétique entende laisser couper ses ailes et s empri-
sonner à jamais dans une forme donnée. Si le beau absolu est immuable comme le viai, le
beau relatif est soumis aux transformations du temps, des pensées et des goûts. Diriger ces
 
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