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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Héron de Villefosse, Antoine: L’Apollon d’Entrains
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0013

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— 5 —

L’APOLLON D’ENTRAINS.

(planche 2.)

Dans la deuxième livraison de la Gazette archéologique de 187 5
(p. 37), à propos de la figure de bronze d’Apollon, découverte dans les
fouilles du Vieii-Evreux et conservée au musée cTEvreux, M. F. Le-
normant a fait remarquer que les images de ce dieu paraissaient avoir
tenu un rang important parmi les sujets favoris des artistes de l’école
gallo-grecque. L’extension de son culte chez nos pères en donne la
raison. Sans placer l’Apollon d’Entrains au nombre des œuvres pro-
duites par cette école, il faut le signaler comme une des représenta-
tions les plus intéressantes de ce dieu sorties jusqu’ici du sol de la
Gaule. Les dimensions colossales et la pose de cette statue la recom-
maùdent particulièrement à l’attention; le lieu lui-même de la trou-
vaille est situé au nord-est de la Loire, dans une région où il est rare
de découvrir des morceaux de sculpture antique de cette impor-
tance (1).

Le monument dont j’ai donné, dans la Revue archéologique (2), une
description prise de visu au mois de novembre dernier, appartient à

(1) Le Musée du Louvre a acquis en 1852 une
grande figure de la Fortune, en bronze, découverte
à Sain-puits (Yonne), village très-voisin d’Entrains.
Cette figure, d’un assez bon style, a été entière-
ment recouverte dans l’antiquité de plaques d’ar-
gent, fixées sans doute au marteau de bois ; c’est
un curieux spécimen de l’industrie des anciens
(A. de Longpérier, Notice des bronzes du Louvre,
n° 478). M. de Longpérier, dans une note insérée
au Bulletin de la Société des Antiquaires (1859,
p. 98, Statues de divinités avec ornements ajoidés
après coup), a cité plusieurs exemples de faits ana-
logues. La plus petite des deux statuettes en
bronze du Jupiter gaulois découvertes à Vienne, il
y a quelques années, présente des traces évidentes
d’un semblable revêtement, mais cette opération n’a
altéré en aucune manière la beauté des formes et a
laissé toute leur finesse aux traits et aux draperies.

(2) N° de janvier 1876, p. 37. Cette statue a été
découverte au mois de septembre 1875, dans un
marais situé à l’extrémité du cimetière d’Entrains
(Nièvre), localité marquée par des vestiges assez
nombreux d’antiquités et dont tous les débris épi-
graphiques sont groupés dans l’article de la Revue
archéologique. Exécutée dans une pierre .calcaire
blanche qui paraît provenir de Chevigny, près
d’Entrains, elle est de proportion colossale. Bien
que la partie inférieure manque, elle a, dans l’état
actuel, 2m,65 de hauteur. Il y a quelque chose de
lourd dans la façon dont cer tains détails sont trai-
tés, et l’ensemble offre bien des parties choquantes;
on sent cependant que la pierre a été taillée par
une main exercée. C’est l’art romain tel que le
comprenaient nos ancêtres du nord et du centre
de la Gaule.
 
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