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LE DIEU LUNE DÉLIVRÉ DE L’ATTAQUE DES MAUVAIS ESPRITS
CYLINDRE ASSYRIEN.
Les progrès immenses que les études de l’assyriologie ont réalisés dans les dix
dernières années, progrès qui chaque jour se développent par une marche continue
en dépit de tous les obstacles, permettent dès aujourd’hui la création d’une bran-
che nouvelle de la science archéologique, l’étude véritablement scientifique des
monuments figurés de l’art babylonien et assyrien. Le champ à explorer est ici
d’une richesse merveilleuse ; les monuments abondent, et chaque année on en
voit apparaître de nouveaux et d’intéressants, par suite des trouvailles incessantes
dont les contrées arrosées par l’Euphrate et le Tigre sont le théâtre. Les cylindres
gravés de pierre dure de la Chaldée, de la Rabylonie et de l’Assyrie, sont à eux
seuls une mine presque inépuisable de représentations religieuses et mytholo-
giques, dont la variété et la singularité ont depuis longtemps piqué la curiosité
des savants. Mais, tant que les textes cunéiformes demeuraient lettre close, toute
base sérieuse et réellement acceptable a manqué pour les essais d’interprétation.
Il n’en est plus de même aujourd’hui. Grâce au génie pénétrant des Hincks, des
Rawlinson et des Oppert, grâce à la persévérance des efforts de ceux qui ont suivi
ces maîtres dans la voie qu’ils avaient si heureusement ouverte, la mystérieuse
écriture de la civilisation ouphratique a livré ses secrets. On est maître de la langue
sémitique de Ninive et do Rabylone, à laquelle on est convenu de donner le nom
plus ou moins exact d'assyrien; on a même déjà des connaissances assez étendues
sur la langue, d’une tout autre famille, certainement agglutinative et probablement
apparentée aux idiomes altaïques, que parlait le peuple antique qui a précédé les
Sémites à Rabylone et en Chaldée et légué à ceux-ci sa culture déjà fort riche ;
c’est celle que l’on appelle accadienne ou sumérienne, le premier nom étant plus
généralement adopté. Ce ne sont pas seulement les grandes inscriptions monu-
LE DIEU LUNE DÉLIVRÉ DE L’ATTAQUE DES MAUVAIS ESPRITS
CYLINDRE ASSYRIEN.
Les progrès immenses que les études de l’assyriologie ont réalisés dans les dix
dernières années, progrès qui chaque jour se développent par une marche continue
en dépit de tous les obstacles, permettent dès aujourd’hui la création d’une bran-
che nouvelle de la science archéologique, l’étude véritablement scientifique des
monuments figurés de l’art babylonien et assyrien. Le champ à explorer est ici
d’une richesse merveilleuse ; les monuments abondent, et chaque année on en
voit apparaître de nouveaux et d’intéressants, par suite des trouvailles incessantes
dont les contrées arrosées par l’Euphrate et le Tigre sont le théâtre. Les cylindres
gravés de pierre dure de la Chaldée, de la Rabylonie et de l’Assyrie, sont à eux
seuls une mine presque inépuisable de représentations religieuses et mytholo-
giques, dont la variété et la singularité ont depuis longtemps piqué la curiosité
des savants. Mais, tant que les textes cunéiformes demeuraient lettre close, toute
base sérieuse et réellement acceptable a manqué pour les essais d’interprétation.
Il n’en est plus de même aujourd’hui. Grâce au génie pénétrant des Hincks, des
Rawlinson et des Oppert, grâce à la persévérance des efforts de ceux qui ont suivi
ces maîtres dans la voie qu’ils avaient si heureusement ouverte, la mystérieuse
écriture de la civilisation ouphratique a livré ses secrets. On est maître de la langue
sémitique de Ninive et do Rabylone, à laquelle on est convenu de donner le nom
plus ou moins exact d'assyrien; on a même déjà des connaissances assez étendues
sur la langue, d’une tout autre famille, certainement agglutinative et probablement
apparentée aux idiomes altaïques, que parlait le peuple antique qui a précédé les
Sémites à Rabylone et en Chaldée et légué à ceux-ci sa culture déjà fort riche ;
c’est celle que l’on appelle accadienne ou sumérienne, le premier nom étant plus
généralement adopté. Ce ne sont pas seulement les grandes inscriptions monu-