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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

DOI article:
Ledrain, Eugène: [Les monuments égyptiens connus sous le nom de Cippes d'Horus et les intailles talismaniques des Phéniciens (vignettes)]
DOI article:
Mansell, C.- W.: [Observations sur les intailles talismaniques phéniciennes (vignettes)]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0044

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— 38 —

sentant une mouche était un amulette qui préservait ou guérissait de la piqûre
moustiques.

E. LEDRAIN.

des

J’adhère entièrement à la docte et ingénieuse explication que M. l’abbé Ledrain
propose pour l’intaille de travail phénicien (ou punique, car lorsqu’il s’agit des
monuments de la Sardaigne il faut toujours admettre que leurs auteurs ont dû
être des Phéniciens occidentaux) représentant la figure d’une mouche. Je le fais
d’autant plus volontiers, que la destination talismanique attribuée par le savant
ecclésiastique à cette gemme ne contredit en aucune façon, je le.crois du moins,
les observations qu’elle m’avait suggérées.

En effet, il est évident que le texte si curieux de la stèle de Metternich, tel que le
traduit M. l’abbé Ledrain, et la comparaison avec les représentations égyptiennes
d'Horus sur les crocodiles jettent un jour capital sur l’intention qui a fait graver notre
intaille et d’autres analogues. Mais la parité n’est pas complète entre les deux classes
de monuments, provenant les uns des Égyptiens, les autres des Chananéens. Entre
elles il y a une différence très-importante, et dont mon savant contradicteur ne me
paraît pas tenir assez de compte.

Dans les représentations d'Horus sur les crocodiles, le dieu dompte et réduit à
l’impuissance les animaux malfaisants contre lesquels cette image est un phylactère
préservateur. Ce sont pour lui des adversaires dont il triomphe ; ce ne sont pas ses
animaux à lui, ceux qui prennent place parmi ses emblèmes et dont il revêt la
figure.

Au contraire, dans le cas de notre gemme phénicienne, la figure d’une mouche
est un amulette contre la piqûre des mouches et moustiques. Mais, en même temps,
la mouche est l’animal sacré, la forme que revêt Baal-Zeboub, le Seigneur-Mouche,
un des grands dieux de la religion phénico-palestinienne. Ceci nous amène à la
question soulevée jadis par Selden (1), puis par Ch. Lenormant (2) et tout récem-
ment reprise par M. Clermont-Ganneau (3), de l’identité du Zeus Myiodès ou « à
forme de mouche » de Clément d’Alexandrie (4) avec le Zeus Apomyios, « celui
qui éloigne les mouches », adoré à Olympie (b), ainsi que de la parenté de ce dieu de
la Grèce avec le Baal-Zeboub do la Palestine (6). Pline (7) mentionne un dieu adoré

^1) De dits Syris, Syntagm. 2, p. 302 et s.

(2) Trésor de numismatique, Nouv. gai. mythol.,

p. 60.

(3) Journal asiatique, août-septembre 1877. —
M. Clermont-Ganneau n’hésite pas à voir une im-
portation phénicienne dans le Zeus Apomyios d’O-
lympie.

(4) Protrept., p. 24, éd. Potter.

(o) Pausan., V, 14, 2.

(6) On a reconnu le Zeus Apomyios dans une in-
taille du Cabinet de Stosch, aujourd’hui à Berlin,
où l’on voit la tête de Zeus laurée, et au-dessous
deux mouches. Winckelmann, Mon. ined., 12;
Catal. de Stosch, cl. II, n° 78; Ch. Lenormant,
Nouv. gai. mythol., pl. vin, n° 15.

(7) Hist. nat., X, 28.
 
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