DOI article:
Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Aphrodite et Adonis
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0070
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APHRODITE ET ADONIS
( Planche 11. )
Les monuments qui représentent les amours à?Aphrodite et d’Ado-
nis ne sont pas rares. Les artistes anciens ont reproduit ce groupe
érotique de toutes les manières ; on le trouve modelé en terre cuite,
peint sur des vases d’argile, sculpté sur des sarcophages romains,
gravé sur les miroirs de métal de travail étrusque.
La terre cuite de notre planche 11 est une plaque sur laquelle le
groupe se détache en haut relief; cette plaque vient des fouilles de
Tanagra en Béotie, et c’est grâce à l’ohligeance bien connue de
M. Feuardent que nous pouvons en donner ici le dessin de la grandeur
originale. Ce petit monument offre quelques particularités qui méri-
tent de fixer l’attention des archéologues.
L’éphèhe , le buste nu, les jambes couvertes d’une ample draperie,
appuie sa tête sur celle de la déesse qu’il tient dans ses bras. Celle-ci,
vêtue d’une longue tunique, sans manches et sans ceinture, les jambes
nonchalamment croisées, lève le bras gauche comme pour atteindre
de sa main un des fruits pendus à la treille, dont l’ombre protège les
deux amants. Les traits de l’un et de l’autre sont empreints de mé-
lancolie et de tristesse. A gauche un Amour ailé et nu s’attache au
vêtement d’Adonis et semble avec les deux mains faire de grands
efforts pour l’attirer de son côté.
Rien dans ce groupe ne donne l’idée d’un art élevé ; rien ne rappelle
ces admirables terres cuites qui ont donné aux découvertes de Tanagra
une grande célébrité. L’ensemble est d’un effet agréable et gracieux ,
mais les traits des deux personnages sont vulgaires et communs, et les
détails sont exécutés avec négligence.
Remarquons d’abord la nature de la plante qui, formant treille,
abrite les deux amants. Dès le premier coup d’œil, on s’aperçoit que
ce n’est pas une vigne; c’est la cucurhite, telle que nous la voyons
dans les nombreuses peintures des catacombes , où est représenté le
APHRODITE ET ADONIS
( Planche 11. )
Les monuments qui représentent les amours à?Aphrodite et d’Ado-
nis ne sont pas rares. Les artistes anciens ont reproduit ce groupe
érotique de toutes les manières ; on le trouve modelé en terre cuite,
peint sur des vases d’argile, sculpté sur des sarcophages romains,
gravé sur les miroirs de métal de travail étrusque.
La terre cuite de notre planche 11 est une plaque sur laquelle le
groupe se détache en haut relief; cette plaque vient des fouilles de
Tanagra en Béotie, et c’est grâce à l’ohligeance bien connue de
M. Feuardent que nous pouvons en donner ici le dessin de la grandeur
originale. Ce petit monument offre quelques particularités qui méri-
tent de fixer l’attention des archéologues.
L’éphèhe , le buste nu, les jambes couvertes d’une ample draperie,
appuie sa tête sur celle de la déesse qu’il tient dans ses bras. Celle-ci,
vêtue d’une longue tunique, sans manches et sans ceinture, les jambes
nonchalamment croisées, lève le bras gauche comme pour atteindre
de sa main un des fruits pendus à la treille, dont l’ombre protège les
deux amants. Les traits de l’un et de l’autre sont empreints de mé-
lancolie et de tristesse. A gauche un Amour ailé et nu s’attache au
vêtement d’Adonis et semble avec les deux mains faire de grands
efforts pour l’attirer de son côté.
Rien dans ce groupe ne donne l’idée d’un art élevé ; rien ne rappelle
ces admirables terres cuites qui ont donné aux découvertes de Tanagra
une grande célébrité. L’ensemble est d’un effet agréable et gracieux ,
mais les traits des deux personnages sont vulgaires et communs, et les
détails sont exécutés avec négligence.
Remarquons d’abord la nature de la plante qui, formant treille,
abrite les deux amants. Dès le premier coup d’œil, on s’aperçoit que
ce n’est pas une vigne; c’est la cucurhite, telle que nous la voyons
dans les nombreuses peintures des catacombes , où est représenté le