Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

DOI article:
Chanot, E. de: Statues iconiques du temple d'Athienau, dans l'île de Cypre
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0206

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
— 200 —

personnage tient par le pied une petite coupe ronde sans anses 5 il
porte en même temps une colombe posée sur son poing gauche. La
tête n’a pas le même accent individuel et iconique que dans les
statues de dimensions moins colossales 5 tout en y conservant le type
de race dont il avait l’habitude , l’artiste s’est visiblement préoccupé
de donner aux traits un caractère idéal. Les proportions insolites
données à la figure et dont approche seul l’Hercule découvert non
loin de là (publié dans notre planche 26) montrent sûrement qu’il
ne s’agit pas du portrait d’un simple mortel 5 c’est l’image sacrée
d’un dieu ou d’un héros, dominant de beaucoup toutes les statues
de ses adorateurs groupées autour de lui. Mais parmi les dieux ou les
héros de Cypre je n’en vois qu’un auquel convienne ce type de
représentation presque semblable par le costume et par les attributs
aux statues iconiques des simples prêtres. C’est Cinyras, l’ancêtre
mythique et le prototype héroïque du sacerdoce de Paphos (1). Son
image serait bien à sa place dans le téménos d’un temple dont le
culte s’adi’esse à une triade oh la déesse mère est Astarté-Aphrodite
et le dieu fils Rescheph-Apollon ; car Pindare (2) dit de lui :

.tov à ypvaoyaizaq 7xpocppovaç ÈçiXaa’ ’AttoXXmv ,

’hpéa. KTtXov 'Acppoàizuq.

Et le scholiaste du lyrique thébain, de même qu’Hésychius, en fait
un fils d’Apollon.

Quoi qu’il en soit de cette dernière conjecture, que nous 11e propo-
sons qu’en passant et avec une grande réserve, au sujet d’un colosse
qui sort de la série des autres figures, les statues du temple d’Athienau,
telles que nous venons de les étudier dans ce travail, sont certaine-
ment des images iconiques de prêtres, dont la suite a été continuée
sans interruption pendant une longue durée de temps à travers les
vicissitudes successives de l’art cypriote. Envisagées à ce point de vue,
elles prennent une très-réelle importance dans l’histoire de la sculp-
ture antique. Avec la belle tête d’athlète en marbre rapportée
d’Athènes par M. O. Rayet et publiée par son savant possesseur (3),
avec celle qui appartient à M. Rampin, qui était exposée au Palais du
Trocadéro, et qui paraîtra dans la prochaine livraison du Recueil de
monuments édité par l’Association pour l’encouragement des études
grecques, ce sont les seuls morceaux qui représentent jusqu’à présent

(1) Sur Cinyras et les Cinyrades, voy. Engel,
Kypros, t. I, p. 169; p. 203 et s. ; p. 478; t. II,
p. 94-136.

(2) Pyth., II, 16 ; cf. Schol. a. h. I.

(3) Monuments grecs publiés par l'Association des
études grecques, 1877, pl. i.
 
Annotationen