DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Thoré, Théophile: Exposition de tableaux de l'école française ancienne tirés de collections d'amateurs, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0234
EXPOSITION DE TABLEAUX
DE L'ÉCOLE FRANÇAISE ANCIENNE
tirés de collections d'amateurs
Depuis nos articles sur l'Exposition de peinture française au boule-
vard des Italiens (livraisons du 1er et du 15 septembre), cette Exposition
s'est renouvelée en partie. On a enlevé quelques douzaines d'oeuvres, en
général peu significatives, et l'on a ajouté près cle cent tableaux et une
quarantaine de dessins. Malgré cette petite révolution intérieure,- d'ail-
leurs prévue, rien ne paraît changé dans ces lieux tranquilles. Les maî-
tres y sont toujours les mêmes maîtres, avec encore plus d'éclat et d'au-
torité. C'est toujours Watteau et Chardin, Fragonard et Boucher, Greuze
et Prud'hon, qui régnent sur leurs contemporains, sans avoir désormais
à craindre de chutes violentes. L'Exposition ainsi perfectionnée ne nous
apprend donc guère rien de plus sur l'histoire de l'école française au
xviii6 siècle, mais elle nous éclaire encore davantage sur les qualités de
plusieurs artistes de ce temps-là. t
Du neuf, il y en a cependant : Grimou, Jean-Baptiste van Loo, Yien,
et même des peintres qu'on ne rencontre point au Louvre, François de
Troy et Jean-Baptiste Nattier.
Ce Jean-Baptiste, fils aîné de Marc Nattier, est un pâle imitateur des
Romains et des Bolonais, de l'Albane surtout. Son Triomphe de Galathée
est signé : Nattier L'aisné, ÏT2l\. De son frère Jean-Marc, nous avons
aussi deux nouveaux portraits : celui de la comtesse de Neubourg, peint
en 17/i9, et celui du duc d'Acre, peint en 1739. Il est remarquable que
ce jeune duc d'Acre encuirassé reproduit encore le même type banal que
Jean-Marc Nattier stéréotypait toujours dans ses portraits de femme.
François de Troy manque aussi absolument d'originalité. Son tableau
représentant les portraits de la famille d'Avenne, le père, la mère et les
DE L'ÉCOLE FRANÇAISE ANCIENNE
tirés de collections d'amateurs
Depuis nos articles sur l'Exposition de peinture française au boule-
vard des Italiens (livraisons du 1er et du 15 septembre), cette Exposition
s'est renouvelée en partie. On a enlevé quelques douzaines d'oeuvres, en
général peu significatives, et l'on a ajouté près cle cent tableaux et une
quarantaine de dessins. Malgré cette petite révolution intérieure,- d'ail-
leurs prévue, rien ne paraît changé dans ces lieux tranquilles. Les maî-
tres y sont toujours les mêmes maîtres, avec encore plus d'éclat et d'au-
torité. C'est toujours Watteau et Chardin, Fragonard et Boucher, Greuze
et Prud'hon, qui régnent sur leurs contemporains, sans avoir désormais
à craindre de chutes violentes. L'Exposition ainsi perfectionnée ne nous
apprend donc guère rien de plus sur l'histoire de l'école française au
xviii6 siècle, mais elle nous éclaire encore davantage sur les qualités de
plusieurs artistes de ce temps-là. t
Du neuf, il y en a cependant : Grimou, Jean-Baptiste van Loo, Yien,
et même des peintres qu'on ne rencontre point au Louvre, François de
Troy et Jean-Baptiste Nattier.
Ce Jean-Baptiste, fils aîné de Marc Nattier, est un pâle imitateur des
Romains et des Bolonais, de l'Albane surtout. Son Triomphe de Galathée
est signé : Nattier L'aisné, ÏT2l\. De son frère Jean-Marc, nous avons
aussi deux nouveaux portraits : celui de la comtesse de Neubourg, peint
en 17/i9, et celui du duc d'Acre, peint en 1739. Il est remarquable que
ce jeune duc d'Acre encuirassé reproduit encore le même type banal que
Jean-Marc Nattier stéréotypait toujours dans ses portraits de femme.
François de Troy manque aussi absolument d'originalité. Son tableau
représentant les portraits de la famille d'Avenne, le père, la mère et les