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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Lenormant, François: Exposé des travaux exécutés à Éleusis pendant l'année 1860, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0078

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70

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de distance et de proportions avec cet édifice assez analogue au rapport
qui existe à l'Acropole d'Athènes entre le temple de la Victoire Aptère et
les Propylées. 11 était à antes, mais, par une disposition curieuse que je
crois sans autre exemple, les murailles saillantes de la cella se termi-
naient par deux demi-colonnes engagées au lieu de pilastres carrés. Nous
en avons trouvé au piecl de la tour, du sommet de laquelle ils avaient été
précipités lors de la destruction violente des sanctuaires d'Eleusis, des
fragments assez nombreux pour que les architectes puissent en produire
une restitution presque complète ; et afin que ces débris ne se confon-
dissent pas avec ceux de l'autre édifice corinthien dont j'ai parlé un peu
plus haut, je les ai fait reporter à leur site d'autrefois. En effet, la sorte
de temple d'assez basse époque qui terminait à gauche l'esplanade en
avant des Propylées, était situé presque au pied de la tour, de sorte que
dans le renversement général des édifices les débris s'en étaient mêlés
avec ceux de la chapelle plus petite qui surmontait ladite tour, et il
m'avait fallu une étude assez délicate, faite de compagnie avec notre ha-
bile compatriote M. Boulanger, architecte de la ville d'Athènes, pour
arriver à discerner ce qui appartenait à l'une et à l'autre construction.

Le mur du péribole à gauche des Propylées, au moins clans sa partie
inférieure que nous avons seule trouvée debout, ne se voyait pas de l'ex-
térieur. En effet, on avait appuyé à cette muraille une construction qui
venait rejoindre l'emmarchement des Propylées, avec lesquels une entrée
latérale ouverte dans la balustrade la faisait communiquer. Le mur de
façade de cette construction, décoré d'un faux portique de colonnes
ioniques appliquées contre la paroi, ne présentait sur celui de la tour que
90 centimètres de retraite, et le sol en était de 70 centimètres en contre-
bas du pavé de la place. Aucune trace de mur de refend ne se remarque
à l'intérieur, et le bâtiment semble avoir formé une seule salle de 8'" 30
de long sur 3m90 de profondeur. Un puits étroit, à orifice circulaire
inscrit dans une margelle carrée, existe dans cette salle. Le plafond était
en charpente et surmonté d'un toit de tuiles dont nous avons recueilli un
grand nombre, ainsi que des antéfixes ; en même temps, nos excavations
ont révélé des traces multipliées de l'incendie qui avait dévoré les
combles de ce bâtiment lors de l'invasion gothique.

J'avoue que j'ai quelque peine à me rendre un compte exact de la
destination du bâtiment dont je viens de parler. La seule conjecture vrai-
semblable me paraît être qu'il servait de séjour et de corps de garde aux
pylores ou gardiens des portes de l'enceinte sacrée.

(La fin prochainement.

FR VNÇOTS LENORMANT.
 
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