DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Lagrange, Leon: Catalogue des dessins de maîtres exposés dans la Galerie des Ufficii, à Florence
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0292
CATALOGUE
DES
DESSINS DE MAITRES
EXPOS ÉS
DANS LA GALERIE DES UFFIZII, A FLORENCE 1
Andréa del Sarto. — 1488-1530.
L'art italien n'offre pas une figure plus attachante et plus antipa-
thique à la fois que celle d'Andréa del Sarto. Génie marqué d'un sceau
fatal, dominé par une passion aveugle, tout en lui est mystérieux et
énigmatique, pour ne pas dire équivoque. Le nommera-t-on un dessina-
teur ? Mais combien de fois a-t-il sacrifié la forme à un caprice ! Le ran-
gera-t-on parmi les coloristes? Ses tons ne marchent pas toujours d'ac-
cord, et leur gamme fondamentale appartient plutôt à la fantaisie qu'à la
vérité. Qui expliquera pourquoi cet homme, qui n'a jamais su trouver une
expression vraiment dévotieuse, n'a peint que des sujets sacrés? Ce qui
fait sa grandeur, c'est une distinction native, une individualité spontanée
qui ne doit rien à l'école. Il a la puissance et la grâce , il a le tempéra-
ment, la science, le sentiment : il a le charme. Que lui a-t-il manqué?
presque rien, l'élévation de l'âme. Voyez son portrait : c'est un homme
qui n'a jamais osé regarder au ciel.
315. Étude pour la Madonna del Sacco. Elle est à la sanguine, exécutée par
grandes hachures. Le saint Joseph se montre de face. A droite de la Vierge sont placées
sainte Élisabeth et sainte Anne. Dans la fresque de YAnnunziata,\e peintre a supprimé
les figures accessoires, et, conservant seulement le saint Joseph, il a réduit sa compo-
sition à la donnée la plus simple. Le dessin a déjà le caractère de grandeur qui fait la
beauté de la fresque.
316. Pielà, à la pierre noire.
317. Étude de draperie à la sanguine
318. Tête de femme inclinée, à la sanguine, étude pour la Madeleine de la Dépo-
sition de Croix que l'on voit au palais Pitti. Andréa s'est plu à y reproduire une
1. Voir la livraison du 1er juin.
DES
DESSINS DE MAITRES
EXPOS ÉS
DANS LA GALERIE DES UFFIZII, A FLORENCE 1
Andréa del Sarto. — 1488-1530.
L'art italien n'offre pas une figure plus attachante et plus antipa-
thique à la fois que celle d'Andréa del Sarto. Génie marqué d'un sceau
fatal, dominé par une passion aveugle, tout en lui est mystérieux et
énigmatique, pour ne pas dire équivoque. Le nommera-t-on un dessina-
teur ? Mais combien de fois a-t-il sacrifié la forme à un caprice ! Le ran-
gera-t-on parmi les coloristes? Ses tons ne marchent pas toujours d'ac-
cord, et leur gamme fondamentale appartient plutôt à la fantaisie qu'à la
vérité. Qui expliquera pourquoi cet homme, qui n'a jamais su trouver une
expression vraiment dévotieuse, n'a peint que des sujets sacrés? Ce qui
fait sa grandeur, c'est une distinction native, une individualité spontanée
qui ne doit rien à l'école. Il a la puissance et la grâce , il a le tempéra-
ment, la science, le sentiment : il a le charme. Que lui a-t-il manqué?
presque rien, l'élévation de l'âme. Voyez son portrait : c'est un homme
qui n'a jamais osé regarder au ciel.
315. Étude pour la Madonna del Sacco. Elle est à la sanguine, exécutée par
grandes hachures. Le saint Joseph se montre de face. A droite de la Vierge sont placées
sainte Élisabeth et sainte Anne. Dans la fresque de YAnnunziata,\e peintre a supprimé
les figures accessoires, et, conservant seulement le saint Joseph, il a réduit sa compo-
sition à la donnée la plus simple. Le dessin a déjà le caractère de grandeur qui fait la
beauté de la fresque.
316. Pielà, à la pierre noire.
317. Étude de draperie à la sanguine
318. Tête de femme inclinée, à la sanguine, étude pour la Madeleine de la Dépo-
sition de Croix que l'on voit au palais Pitti. Andréa s'est plu à y reproduire une
1. Voir la livraison du 1er juin.