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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 4
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Burty, Philippe: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0398

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CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE

DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Tours, 20 septembre 1862.

Puisque notre collaborateur Léon Lagrange consent, mon cher Directeur, à remplir
par intérim ma place de chroniqueur des ventes, je souhaite, pour le profit de nos lec-
teurs et pour le mien, qu'il ait le plus d'occasions possible d'exercer sa spirituelle éru-
dition, et je puis jouir sans remords des vacances que la Gazelle m'accorde.

Aussi bien suis-je en pleine Touraine, et je puis, comme le héros de Rabelais,
Gargantua, accompagné de son professeur Ponocrates, « souventes fois aller visiter les
compagnies de genss lettrés ou de genss qui ont vu pays estrangers. »

Hélas! monsieur, l'un des plus aimables parmi ces « genss lettrés, » le colonel de La
Combe, si chevaleresque, si affable pour tous ceux qui s'intéressaient aux arts, la mort
est venue le surprendre au moment où il envoyait à l'exposition de Londres ses plus
belles aquarelles de Charlet, au jour où il allait se décider peut-être à livrer aux ama-
teurs la seconde édition de son livre, Charlet, sa vie, ses lettres et son œuvre litho-
graphique, livre aujourd'hui épuisé. J'ai eu sous les yeux le manuscrit à peu près
définitif de cette seconde édition, et j'admirai avec quel scrupule il avait revu la par-
tie de la correspondance qui avait soulevé quelques objections, avec quel soin et quelle
patience, en s'aidant de tous les conseils, il avait corrigé les erreurs de son premier
catalogue, refondu les divisions principales, remanié les descriptions, enfin mis dans
ce nouveau travail tous les scrupules d'une intelligence ouverte et loyale. Il serait
fâcheux que ce manuscrit restât longtemps inédit. — J'ai passé de longues heures dans
ce cabinet où j'avais été si gracieusement accueilli à mon premier voyage à Tours, peu
de mois après la fondation de la Gazelle, et j'ai feuilleté à loisir la plus intéressante col-
lection de lithographies que j'eusse encore vue. M. de La Combe n'avait pas seulement
recueilli les plus belles aquarelles de Charlet et de ses élèves Juhel, Canon ou Lalaisse,
des dessins importants de MM. Eugène Delacroix et Louis Boulanger, de Decamps, de
Francia ou de Cathelineau (un artiste tourangeau plein de talent); il avait encore acheté,
au moment où elles paraissaient chez Engelmann, chez Delpech, chez Motte, chez les
frères Gihaut, chez le marchand, chez l'éditeur, ou chez l'imprimeur, toutes les
lithographies que crayonnaient les maîtres, jeunes alors, de l'école contemporaine. J'ai
trouvé là, — outre l'œuvre de Charlet, qui est sans rival, et celui d'Horace Vernet, —les
œuvres partielles de Géricault, de Bonington, de Scheffer, de Decamps, d'Eugène Dela-
croix, de Lemud, de Raffet, d'Eugène Isabey, etc. Et puis les séries complètes, aujour-
d'hui introuvables, des albums de Grandville, d'Henry Monnier, d'Eugène Lamy, cari-
catures philosophiques ou mordantes, scènes d'intérieur ou de hight life, qui disent
si bien l'état des esprits ou de la société à de certains moments.

Mais les collections n'ont et ne peuvent avoir d'attraits que pour celui qui les forme.
Ce cabinet sera dispersé au commencement de l'hiver prochain. Cette vente sera pro-
 
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