Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Mouvement des arts e de la curiosité
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0204

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
192

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

teraient les enchères s'il s'agissait de Poussin, de Lesueur, de Claude Lorrain, et
même de Watteau ? Un tel engouement pour les cadets nous fait trembler pour leurs
grands frères.

LÉON LAGRAKGE.

M. Petitot, dont les funérailles ont été célébrées le 3 juin en présence d'une dépu-
tation de ses collègues de l'Institut et de l'École des beaux-arts, était né à Paris
en 1794. Son père, sculpteur habile, lui avait donné deux prénoms étranges : Messidor
et Lebon. M. Petitot semble s'être efforcé pendant toute sa vie à faire oublier, par l'or-
thodoxie de ses manières, ce que ces noms pouvaient avoir d'excessif. Élève de Car-
tellier, dont il devait plus tard épouser la fille, il obtint le premier prix de l'école
en 48-14, et, à son retour de Rome, il commença à produire avec fécondité, mais avec
sagesse. M. Petitot exposa au Salon de 4 819 Ulysse chez Àlcinoûs, statue de marbre
qui fut ensuite placée au château de Fontainebleau. Sans prétendre énumérer ses
ouvrages, nous rappellerons le Jeune chasseur blessé par un serpent ( 1827, Luxem-
bourg), la statue de Louis XIV, érigée à Caen, des bas-reliefs pour l'arc de triomphe
du Carrousel et pour le Louvre, et les deux figures allégoriques de Lyon et de Mar-
seille, qui étalent sur la place de la Concorde leur majesté un peu pesante. A Ver-
sailles, M. Petitot a fait le Louis XIV de bronze de la cour d'entrée (le cheval est de
Cartellier), deux bustes, celui du Maréchal Moncey et celui du Comte de Forbin, chef
d'escadre, et un grand bas-relief, Louis XIV couronné par la Victoire. Enfin, tout le
monde connaît les quatre figures si froidement symboliques qui décorent le pont des
Saints-Pères. M. Petitot avait été nommé membre de l'Institut en 1835. Le fauteuil
qu'il laisse vacant a été successivement occupé par Dejoux, par Lesueur et par Roman.

— Alexandre-François Caminade, peintre d'histoire, élève de Louis David, est mort
récemment. Il était né à Paris en 4 783. On voit cle lui : à l'église Saint-Élienne-du-
Montj une Adoration des Mages, 4 831 ; à la mairie de Bordeaux, la Duchesse d'Or-
léans visitant les blessés de juillet, '1834; à l'église Notre-Dame-de-Lorette, une
Sainte Thérèse, 1837; à Versailles, l'Entrée des Français à Anvers; au palais du
Conseil d'État, quatre dessus de porte : Numa, Moïse, Justinien et Charlemagne. Il
avait obtenu une première médaille en 1831, et la croix en 1833.

— On â encore à regretter la mort du sculpteur Nicolas-Bernard Raggi. Né à Carrare
en 1791, il étudia d'abord sous Bartolini, quitta les arts pour le commerce, et, repris
de la passion de l'art, il entra dans l'atelier de Bosio. 11 exposa pour la première fois,
en 1818, son Jeune Discobole. Il exécuta Henri IV pour la ville de Nérac; Louis XIV
pour Rennes; Louis XVI pour Bordeaux; La Pérouse pour Albi. A Paris, l'on pos-
sède de lui : Hercule pleurant Icare ; Mélabus, roi des Volsques, son meilleur mor-
ceau, exposé en 1855; Saint Michel et Saint Vincent de Paul, exécutés pour l'église
de la Madeleine. Versailles a aussi plusieurs de ses morceaux : Hugues Capet et le
Maréchal de Boucicault.

Le directeur : ÉDOUAUD HOUSSAVE.

P A B 1 S . —

IM PKIMËEIE DE J. CUÏE, RUE SAINT—BENOIT, 7
 
Annotationen