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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Les arts industriels à l'Exposition de Londres, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0332

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3U GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

entière. Eût-on raison aujourd'hui, qu'au train où nous semblent aller les
choses, on aurait tort demain. Pour tout dire, l'Angleterre marche à
grands pas clans la voie du progrès, et, usant de cette force de volonté
qu'on lui sait, elle nous laisse prévoir le jour où elle sera notre rivale
dans le domaine de l'art industriel, comme elle l'est dans celui de l'in-
dustrie pure. Pourvu qu'elle n'aille pas au delà!

Elle nous semble être aujourd'hui à notre égard dans la position où
nous nous trouvions, par rapport à l'Italie, à l'aurore de la Renaissance.
Barbares! disaient les Italiens, en parlant des Français qui marchaient à
la suite de Charles VIII et de Louis XII. Mais ces barbares, après avoir
quelque peu détruit autour d'eux, ont fini par appeler dans leur pays
les artistes et les ouvriers de l'Italie, et par y transporter les chefs-
d'œuvre auxquels ils s'étaient enfin laissé prendre. Ces barbares sont
devenus les maîtres, auxquels leurs initiateurs ont fini par demander des
leçons. Et les leçons durent encore.

Hommes sans goût! nous contentons-nous de dire en parlant des
Anglais. Mais ces hommes sans goût empruntent celui des gens qui
passent pour le posséder, et, à force de pratiquer les belles choses,
nous avons bien peur qu'ils ne finissent par l'acquérir, de telle sorte que
l'on soit un jour forcé de parler d'eux avec trop d'égards. Voyons d'abord
le point où ils sont arrivés, puis nous étudierons les institutions à l'aide
desquelles ils prétendent marcher plus avant.

Après avoir examiné et comparé les arts industriels de la France et
de l'Angleterre, tels qu'ils se présentent à l'exposition, — car c'est entre
ces deux peuples que la lutte existe surtout; — après avoir cherché en quoi
ils se rapprochent ou s'éloignent de ce que peuvent nous offrir les autres
pays, qui progressent aussi, et qu'il ne faut point négliger ; après avoir
indiqué quels exemples nous pourrons trouver chez ces derniers, nous
n'aurons accompli que la moitié de notre tâche. Il nous restera à parler
du musée de South-Kensington, et de l'ensemble des institutions qui se
groupent autour de lui.

Lorsque nous aurons développé la magnifique organisation de cet
établissement, nous espérons que plus d'un pensera que tout n'est pas
pour le mieux chez le plus spirituellement routinier de tous les peuples,
qu'il y a quelque chose à faire, et qu'il est grand temps de pousser le
cri : Caéeant consul es 1

D'autres viendront et sont déjà venus, qui nous diront par quels
moyens il faut transformer ce qui existe déjà, afin d'utiliser toutes les
forces vives que l'on a sous la main pour améliorer le goût de ceux qui,
par état, pratiquent les arts industriels, et de ceux surtout qui, par
 
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