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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 5
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Delécluze, Étienne Jean: Vases antiques chinois
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0444

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422

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

qu'elle se rapporte au règne d'un empereur chinois qui est né 259 ans
après J.-C. ( Tsin-ché-Hoang-ti). Ce prince, tyran effroyable, surnommé
l'incendiaire des livres, avait toutefois le goût des arts, et fît construire en
différents lieux de la Chine des palais d'une étendue immense et où tous
les genres de luxe furent prodigués. Superstitieux en outre, il crut voir
en songe douze personnages gigantesques qui lui donnèrent des conseils
pour sa conduite. À son réveil, il ordonna qu'on lui apportât toutes les
cloches et autres instruments de métal qui se trouveraient dans les palais
des princes dont il avait conquis les États. Ses ordres exécutés, il pré-
leva les objets qui étaient travaillés avec le plus de recherche, fît mettre
le reste à la fonte, et ordonna que l'on en fît douze statues représentant
les douze personnages qu'il prétendait avoir vus en songe. Le poids de
chacune de ces statues était, dit-on, de douze mille livres, et ces colosses
furent placés, six d'un côté, six de l'autre, dans la salle d'audience du
palais impérial. L'auteur de ce récit1, écrit en 1685, ne dit rien de la
conservation de ces statues, ni de leur caractère, en sorte que si cette
anecdote prouve que les arts étaient largement traités, relativement à
l'architecture et aux ornements qu'elle comporte, vers le i\e siècle de
notre ère, elle ne jette aucune lumière sur le degré de perfection donné
à l'imitation des formes humaines en sculpture.

L'auteur est plus explicite en ce qui concerne l'architecture. « L'em-
pereur Tsiu-ché-Hoang-ti, ajoute-t-il, fit construire une suite de bâti-
ments d'un goût extrêmement varié. Ils occupaient d'orient en occident,
sur les bords septentrionaux de la rivière Ouei-Choui, une étendue im-
mense de terrain ; et de l'un cà l'autre de ces palais, on communiquait au
moyen d'un magnifique périptère qui s'étendait sur tous, et formait, tant
en dessus qu'en dessous, une vaste et riche galerie où l'on était à cou-
vert en tout temps. »

Que sont devenus ces palais et les richesses de tous genres qui y
avaient été réunies? Il n'en est rien dit. On peut supposer qu'une partie
de ces choses curieuses faisait partie de celles qui se trouvèrent dans le
palais impérial de Pékin lors de la dernière prise de cette ville par les
Français et les Anglais; mais le goût scientifique et l'amour des lettres
et de l'art ont peu préoccupé les vainqueurs.

li - .1. D E L il C L l Z K •

I. Mémoires sur Les Chinois, L III, p. t-iS.
 
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