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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 5
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Darcel, Alfred: Les nouveaux théatres
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0498

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GAZE T T Ë DES BEAUX-A RTS.

des disques en verre brillent dans la région moyenne de la coupole. Celle-ci figure
des bandes d'un vélum avec arabesques en relief. Médiocrement éclairée, la couleur
brun jaune dont elle est peinte y prend un ton foncé, plus foncé que le ton général de
la salle, de telle sorte que la couleur des supports est moins solide que celle de la
partie supportée.

La ventilation, exécutée par M. d'IIamelincourt, qui a également fait celle du nou-
veau Théâtre Lyrique, combine deux systèmes. En hiver, l'air extérieur chauffé par les
calorifères est lancé dans la salle à la base des balcons. L'appel de l'éclairage le fait
sortir par les trémies distribuées sur le sol du rez-de-chaussée et au fond des loges. En
été, le chauffage étant nécessairement supprimé, la différence de température entre
l'air extérieur et l'air intérieur étant peu sensible, l'appel est moindre ainsi que le tirage
dans la cheminée qui surmonte l'éclairage. Il f.mt donc augmenter la surface d'arrivée
de l'air. C'est à quoi M. d'Hamelincourt a pourvu en mettant l'air extérieur directe-
ment en communication avec l'encadrement de la scène. Cette ventilation est supprimée
en hiver. On a aussi fait disparaître le canal d'arrivée placé entre la rampe et l'or-
chestre dont nous avons dit les inconvénients possibles. En été, la quantité d'air sor-
tant de la salle par la cheminée d'appel est de 80,000 mètres cubes environ par heure,
soit 45 mètres cubes par spectateur.

Tandis que ces théâtres nouveaux se bâtissaient, on élevait une nouvelle façade à
la Comédie-Française ; mais là, M. Chabrol se bornait à copier les dispositions adoptées
par Louis sur la rue de Richelieu, en les enrichissant de quelques détails choisis avec
soin. Vraie façade de prison cellulaire, avec ses petites fenêtres et ses nombreux
étages, elle pouvait convenir pour une rue, mais elle n'est guère monumentale pour
figurer sur une place. Les nécessités des distributions intérieures, affectées à l'admi-
nistration et aux loges des acteurs, ont empêché de songer aux grandes divisions
nécessaires pour former un monument. M. Chabrol a dû s'y résigner avec peine, car,
dans les parties en retraite qui sont à l'angle de la rue de Richelieu et à la rencontre
du Palais-Royal, il s'est empressé de remplacer par un ornement plein les demi-
fenêties de l'entre-sol placé entre le premier étage et le second, et l'on peut reconnaître
quelle fermeté ces parties de la nouvelle façade ont immédiatement gagnée.

Mais sur le corps principal, il a fallu conserver ces mezzanines et couper même le
premier étage par un entre-sol. L'obligation où l'on a été de dissimuler l'épaisseur du
plancher a fait diviser par un «bois » très-épais et très-apparent le vitrage des grandes
fenêtres de cet étage. Un lourd balcon en cache, de plus, la moitié inférieure; de telle
sorte que tout est là en fractions d'étage, pesant lourdement sur les grêles colonnes
des galeries qui n'en peuvent mais sous cet entassement. Il nous semble qu'on a même
légèrement retaillé, c'est-à-dire diminué de diamètre, les colonnes de la rue de Riche-
lieu, lorsque l'on a mis l'ancienne façade en harmonie avec la nouvelle. Pour le Palais,
on s'est contenté d'un simple lavage.

Il serait temps de s'arrêter dans la voie déplorable des grattages, et de ne plus
appliquer de rajeunissement forcé à nos monuments. Pour peu que cela continue, les
colonnes, les chapiteaux, les corniches, les moulures changeront de module, de profil
et de dimensions. On n'a enlevé, dira-t-on, qu'un demi-centimètre sur la pierre, ce
qui fait déjà un centimètre pour chaque colonne. Mais recommencez, et de centi-
mètre en centimètre que deviendront ces colonnes et, qui pis est, toutes les propor-
tions ainsi que la solidité de l'édifice?

Il vaut mieux conserver que restaurer, restaurer que rebâtir, disaient avec une
 
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