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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 13.1862

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Nr. 6
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Darcel, Alfred: Les arts industriels à l'Exposition de Londres, [3], L'émaillerie
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https://doi.org/10.11588/diglit.17332#0582

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5bk

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

bronze factice, a vu depuis quelques années considérablement augmen-
ter sa consommation : c'est le zinc. Ce n'est pas tant le bas prix de
la matière que la basse température de sa fusion, qui fait son succès.
Ceci demande quelque explication. Le bronze, fusible seulement à une
très-haute température, ne peut être coulé que clans des moules exécutés
en sable. Chaque pièce coulée exige un nouveau moule, et il est impos-
sible de se figurer ce qu'il faut cle soins, de précautions et d'habileté
pour établir ce moule formé d'une foule de petites pièces en sable soli-
difié par la pression, détachées d'autour du modèle et rapportées les
unes à côté des autres, cle façon à former un a creux » où le métal est
versé en fusion. C'est la façon cle ce moule qui fait surtout le prix du
bronze, cle telle sorte que l'établissement économique de cette chose,
détruite chaque fois que l'on s'en sert, a préoccupé beaucoup de fon-
deurs. L'ingénieux M. Collas, auquel les arts doivent tant d'inventions
utiles, avait résolu en partie le problème. Il faisait un « bon creux » du
modèle à couler, en tirait des épreuves en plâtre, revêtait celles-ci d'une
mince couche de barbotine en terre à modeler, puis les enveloppait de
sable cle fondeur fortement battu et comprimé. Le tout était soumis à la
haute température d'un fourneau; le plâtre se «cuisait, » c'est-à-dire
perdait son eau de cristallisation et en même temps sa cohésion; il tom-
bait en poussière. Alors on avait un « creux » dans lequel on coulait la
fonte. Mais les pièces ainsi faites, n'ayant point cle noyau intérieur,
étaient massives, et le poids du métal compensait les économies obtenues
sur le moule. L'obtention d'un noyau destiné à épargner le métal et à
donner au bronze cette légèreté qui est une de ses qualités, là est la seule
difficulté à vaincre, difficulté qui ne nous semble point insurmontable.

Alors on a cherché une autre solution du problème, solution par à
peu près. On s'est dit que si l'on pouvait trouver des moules en métal
moins fusible que l'alliage du bronze, on opérerait alors comme on fait
avec le plâtre clans un bon creux. C'est ainsi que faisaient les Gaulois
pour fondre leurs haches cle bronze, comme le prouvent les moules en
bronze, d'un autre alliage apparemment, que conservent le Critish
Muséum et le Musée d'antiquités cle Rouen. L'industrie moderne est
moins habile, à cet égard, que l'art de nos barbares ancêtres, et l'on
ne peut encore couler le bronze dans le bronze. Mais on y coule fort aisé-
ment le zinc, et la fonte cle zinc a pris un immense développement.
Puis, comme ce produit, à l'état naturel, est d'un fort désagréable
aspect, on le plonge dans un bain de sulfate cle cuivre, où il se revêt
d'une couche cuivreuse que l'on patine ensuite comme le bronze. C'est
des nombreuses officines cle toute une légion d'industriels voués au zinc
 
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