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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 20.1879

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Nr. 5
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Riaño, Juan Facundo: La fabrique de porcelaine du Buen-Retiro
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https://doi.org/10.11588/diglit.22840#0462

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^28 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d'envoyer à Madrid cinquante-trois artistes de Gapo di Monte avec tout
le matériel de la fabrication1, et ordonna d'y chercher un endroit conve-
nable pour la construction d'une fabrique de porcelaine. Le roi débar-
qua à Barcelone le 17 octobre de la même année. De là il se rendit à
Saragosse, où il s'arrêta plus de quatre semaines, à cause d'une maladie
de la reine et des infants, et ne put arriver à Madrid avant le 9 décembre.
Dans l'intervalle, de nombreux messages furent échangés entre le mo-
narque et don Richard Wall, marquis de Squilace et comte de Yalpa-
raiso, relativement à l'arrivée des ouvriers et au prompt établissement
de la manufacture. Telle fut l'activité déployée à ce sujet que, dix jours
après l'entrée de Charles III dans sa capitale, il avait entre les mains les
plans de l'édifice, qu'il approuva le 28 décembre, prescrivant de com-
mencer les travaux sans aucun délai.

L'emplacement désigné joignait l'ermitage de San-Antonio dans les
jardins du Buen-Retiro, non loin de l'observatoire astronomique. L'ar-
chitecte était Charles-Antoine de Borbon. De race nègre et capturé avec
cinq autres esclaves par le célèbre marin Barcelo, il avait été envoyé à
la reine mère, à Naples, et consacré par Charles III à la carrière des
beaux-arts. L'édifice coûta onze millions et demi de réaux, et les frais
d'exploitation s'élevèrent annuellement à deux millions de la même
monnaie.

La manufacture entra en activité en 1760. Gaétan Schepers, assisté
des artistes italiens et de dix jeunes gens choisis parmi les meilleurs
élèves de l'Académie de San-Fernando, prit la direction artistique. Lar-
ruga nous apprend que « Gaétan échouait dans la plupart des fournées,
moulages et autres opérations, chose qui l'étonnàit beaucoup, puisqu'il
possédait assurément à Madrid la même habileté qu'à Naples ». Ce genre
d'accidents se renouvela pendant toute la durée de l'établissement;
cependant on les surmonta, et les produits se perfectionnèrent avec plus
ou moins de rapidité. Les mécomptes provenaient généralement de riva-
lités entre les ouvriers nationaux et les ouvriers étrangers.

Un des premiers ouvrages menés à terme, et le plus important que
la manufacture exécuta, est le revêtement en porcelaine du cabinet
connu sous le nom de la China, qui se trouve au palais d'Aranjuez.
Production du sculpteur Joseph Gricci2, il représente une série de figures

1. M. le baron Davillier dit que Je personnel conduit en Espagne se composait de
deux cent vingt-cinq artistes, ouvriers, etc., et qu'il ne fallut pas moins de quatre
bâtiments pour transporter le matériel (L'Espagne, p. 744).

2. Joseph Gricci, sculpteur du roi Charles III et directeur en 1760 de l'Académie
de San-Fernando. mourut à Madrid vers l'an <!769. On conserve dans celte Académie
 
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