DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, 5
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
ont été fabriqués évidemment sur le modèle de ceux-ci. Comme dans tous
les produits de l’industrie phénicienne, on y constate l’influence d’un art
étranger : ici, les types égyptiens font presque entièrement défaut et Ton
voit dominer ceux de l’Assyrie. La ressemblance est frappante entre ces
figures et les bas-reliefs de l’époque des Sargonides, sculptés vers 700 avant
Jésus-Christ. C’est bien à ce siècle qu’il faut rapporter les boucliers de l’Ida
et sans doute aussi les poèmes homériques, qui ne sauraient être de beau-
coup antérieurs à 750, du moins sous la forme où ils nous sont parvenus.
FRAGMENT DE PEINTURE MURALE DÉCOUVERT A M Y CÈNE S.
Le spécimen que nous reproduisons figure un dieu phénicien, l’Hercule
Melkart, accosté de deux génies ailés dont le style est tout à fait assyrien.
Le dieu tient par les pattes un lion qu’il semble brandir en l’air et appuie
son pied gauche sur un taureau. On y reconnaît sans peine le prototype du
héros grec, vainqueur du lion de Némée et du taureau crétois. Les différents
attributs du Melkart phénicien ont donné naissance à autant de légendes
grecques sur les exploits d’Héraklès, comme le Melkart phénicien lui-même
n’est qu’un reflet de l’Izdoubar assyrien. Un autre bouclier de la même série
est remarquable par une belle tête de lion en relief qui en forme la bosse
centrale ou umbo. Sur des coupes ou patères métalliques de travail analogue,
qui ont été découvertes au même endroit, paraissent des motifs égyptiens
mêlés à ceux de l’Assyrie. Nous ne pouvons que signaler en passant une
curieuse figure d’Astarté nue, des sphinx androcéphales, rappelant ceux
d’hyouk en Gappadoce, des processions d’animaux comme sur les vases
corinthiens et chalcidiens. Toutes ces représentations, de valeur artistique
inégale, sont extrêmement intéressantes pour le problème des origines de
l’art grec. A côté d’objets d’importation phénicienne, l’antre de l’Ida a
donné de petites figures en bronze coulé qui appartiennent évidemment à
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
ont été fabriqués évidemment sur le modèle de ceux-ci. Comme dans tous
les produits de l’industrie phénicienne, on y constate l’influence d’un art
étranger : ici, les types égyptiens font presque entièrement défaut et Ton
voit dominer ceux de l’Assyrie. La ressemblance est frappante entre ces
figures et les bas-reliefs de l’époque des Sargonides, sculptés vers 700 avant
Jésus-Christ. C’est bien à ce siècle qu’il faut rapporter les boucliers de l’Ida
et sans doute aussi les poèmes homériques, qui ne sauraient être de beau-
coup antérieurs à 750, du moins sous la forme où ils nous sont parvenus.
FRAGMENT DE PEINTURE MURALE DÉCOUVERT A M Y CÈNE S.
Le spécimen que nous reproduisons figure un dieu phénicien, l’Hercule
Melkart, accosté de deux génies ailés dont le style est tout à fait assyrien.
Le dieu tient par les pattes un lion qu’il semble brandir en l’air et appuie
son pied gauche sur un taureau. On y reconnaît sans peine le prototype du
héros grec, vainqueur du lion de Némée et du taureau crétois. Les différents
attributs du Melkart phénicien ont donné naissance à autant de légendes
grecques sur les exploits d’Héraklès, comme le Melkart phénicien lui-même
n’est qu’un reflet de l’Izdoubar assyrien. Un autre bouclier de la même série
est remarquable par une belle tête de lion en relief qui en forme la bosse
centrale ou umbo. Sur des coupes ou patères métalliques de travail analogue,
qui ont été découvertes au même endroit, paraissent des motifs égyptiens
mêlés à ceux de l’Assyrie. Nous ne pouvons que signaler en passant une
curieuse figure d’Astarté nue, des sphinx androcéphales, rappelant ceux
d’hyouk en Gappadoce, des processions d’animaux comme sur les vases
corinthiens et chalcidiens. Toutes ces représentations, de valeur artistique
inégale, sont extrêmement intéressantes pour le problème des origines de
l’art grec. A côté d’objets d’importation phénicienne, l’antre de l’Ida a
donné de petites figures en bronze coulé qui appartiennent évidemment à