DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0183
MOUVEMENT DES ARTS EN ALLEMAGNE
L’Exposition de Munich. — Une Histoire générale de l’art allemand. — La Reconstitution
d’un groupe de tableaux de Francesco Gossa. — Pans et Dryades do Rubens. — Les
portraits égyptiens d’El-Faiyoum. — Une Collection de gravures allemandes retrouvée
à Bologne. — Le Maître anonyme L. Cz. — La Restauration de la Madone de
Darmstadt. — Un nouveau journal d’art à Vienne. — Les Premiers maîtres de
Raphaël. — Le Catalogue illustré des sculptures italiennes du Musée de Berlin. —
Albert Durer et Richard Wagner.
'exposition de Munich a été, en Allemagne, le grand évé-
nement artistique de ces mois derniers. Aussi bien cette
exposition aura-t-elle eu l’importance d’un document
considérable. Elle a fait ce que ne pouvaient faire ni
les musées modernes de Berlin, de Munich et de Dresde,
ni les expositions partielles des années précédentes : elle
a montré nettement les tendances actuelles de l’art alle-
mand. On peut même dire que cette Exposition a mar-
qué la mort définitive de la grande composition histo-
rique ou symbolique, que l’on pouvait croire destinée à survivre éternellement
dans la patrie de Cornélius et de M. de Kaulbach. On sait que, aujourd’hui encore,
a Nouvelle Pinacothèque de Munich et les galeries similaires sont remplies de
tableaux de ce genre, alternant avec des paysages alpestres imités de Calame.
A l’exposition du Palais de Cristal, à peine trouvait-on par salle une ou deux de
ces compositions, et encore d’une étonnante gaucherie. Les scènes de la guerre
de 1870, elles-mêmes, étaient devenues rares : l’influence de M. de Werner com-
mence décidément à faiblir; que dis-je? M. de Werner lui-même s'est converti à
la peinture de genre et à l’impressionnisme! Les peintres allemands s’inspirent
de plus en plus de Menzel, de Ivnaus, de M. de Uhde, ou plutôt encore de nos
nouveaux peintres de genre français. Ce que l’on voyait surtout, dans ces salles
de la section allemande, à Munich, c’étaient des intérieurs de fabriques, d’ateliers,
de cabarets ou de chaumières, des coins de rues, des invalides sur des bancs de
squares, tout ce répertoire de sujets que MM. Kuehl, Liebermann, etc., semblent
avoir, comme on voudra, emportés de chez nous ou importés chez nous. Même
facture minutieuse et discrète, mêmes effets de petit plein air, mêmes couleurs
L’Exposition de Munich. — Une Histoire générale de l’art allemand. — La Reconstitution
d’un groupe de tableaux de Francesco Gossa. — Pans et Dryades do Rubens. — Les
portraits égyptiens d’El-Faiyoum. — Une Collection de gravures allemandes retrouvée
à Bologne. — Le Maître anonyme L. Cz. — La Restauration de la Madone de
Darmstadt. — Un nouveau journal d’art à Vienne. — Les Premiers maîtres de
Raphaël. — Le Catalogue illustré des sculptures italiennes du Musée de Berlin. —
Albert Durer et Richard Wagner.
'exposition de Munich a été, en Allemagne, le grand évé-
nement artistique de ces mois derniers. Aussi bien cette
exposition aura-t-elle eu l’importance d’un document
considérable. Elle a fait ce que ne pouvaient faire ni
les musées modernes de Berlin, de Munich et de Dresde,
ni les expositions partielles des années précédentes : elle
a montré nettement les tendances actuelles de l’art alle-
mand. On peut même dire que cette Exposition a mar-
qué la mort définitive de la grande composition histo-
rique ou symbolique, que l’on pouvait croire destinée à survivre éternellement
dans la patrie de Cornélius et de M. de Kaulbach. On sait que, aujourd’hui encore,
a Nouvelle Pinacothèque de Munich et les galeries similaires sont remplies de
tableaux de ce genre, alternant avec des paysages alpestres imités de Calame.
A l’exposition du Palais de Cristal, à peine trouvait-on par salle une ou deux de
ces compositions, et encore d’une étonnante gaucherie. Les scènes de la guerre
de 1870, elles-mêmes, étaient devenues rares : l’influence de M. de Werner com-
mence décidément à faiblir; que dis-je? M. de Werner lui-même s'est converti à
la peinture de genre et à l’impressionnisme! Les peintres allemands s’inspirent
de plus en plus de Menzel, de Ivnaus, de M. de Uhde, ou plutôt encore de nos
nouveaux peintres de genre français. Ce que l’on voyait surtout, dans ces salles
de la section allemande, à Munich, c’étaient des intérieurs de fabriques, d’ateliers,
de cabarets ou de chaumières, des coins de rues, des invalides sur des bancs de
squares, tout ce répertoire de sujets que MM. Kuehl, Liebermann, etc., semblent
avoir, comme on voudra, emportés de chez nous ou importés chez nous. Même
facture minutieuse et discrète, mêmes effets de petit plein air, mêmes couleurs