Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 1.1889)

EXPOSITIONS DIVERSES

PEINTRES — GRAVEURS
SOCIÉTÉ DES AQUARELLISTES FRANÇAIS

I

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L’exposition qui vient d’avoir lieu clans la galerie Durand-Ruel
a obtenu, tout juste, un succès d’estime. Ce n’est pas assez si l’on
tient compte de la valeur des artistes qui y ont pris part, c’est beau-
coup à considérer le peu de cas que nous faisons en France des
œuvres de « blanc et noir », principalement de celles où ne revit le
souvenir d’aucune œuvre déjà entrevue sous les espèces du marbre ou
du tableau. Les étrangers, particulièrement les Anglais et les Amé-
ricains, sont mieux avisés que nous : ils attachent un grand intérêt à
l’estampe originale. On n’a pas à leur apprendre que ces ouvrages de
prime-saut, rapidement éclos sous les doigts d’un artiste, ont parfois
des charmes dont on retrouverait vainement la trace dans les œuvres
accomplies sur lesquelles ce même artiste aura longuement peiné et
médité, lis ont la grâce et l’allure facile des lettres qu’écrivent les
gens d’esprit, quand elles ne sont pas destinées à la publicité :
l’auteur, sans le savoir, s’y livre tout entier; on comprend clairement
ce qu’il dit et on devine ce qu’il n’a pas pris la peine de dire. Qu'est-ce,
après tout, l’estampe originale? Un dessin multiplié par le miracle
de l’impression. Dans cette feuille de papier nous voyons une des