LE MUSÉE POLDI-PEZZOLI
A MILAN
(premier article.)
I.
l y a juste dix ans la ville de Milan,
déjà si riche en musées et en collec-
tions, voyait s’accroître encore son
patrimoine artistique par une géné-
reuse fondation. Gian-Giacomo Poldi-
Pezzoli d’Albertone, apparenté aux
plus illustres familles de la ville, par
un testament daté de 1871 , fondait
dans son palais un véritable musée;
les collections qui s’y trouveraient à
sa mort devaient être inaliénables à
perpétuité. Là ne s’arrêtaient pas les dispositions du bienfaiteur :
une rente était constituée pour assurer la bonne administration et
l’accroissement de cette fondation artistique, rente qui, bien que
modeste, a déjà permis de conserver à Milan plus d’une œuvre
intéressante.
Le donateur, initié dès son enfance aux choses d’art, élevé au
milieu des merveilles du palais Trivulce, avait consacré toute sa vie
à réunir des tableaux, des bronzes, des meubles, des armes, des
tapisseries, des émaux ou des porcelaines. Son intention n’avait
jamais été de faire, à proprement parler, un musée; ces œuvres,
disposées sans ordre méthodique dans les diverses salles de son
palais étaient destinées à embellir un intérieur que beaucoup souhai-
tent, mais que quelques-uns seuls peuvent posséder. Si certains des
A MILAN
(premier article.)
I.
l y a juste dix ans la ville de Milan,
déjà si riche en musées et en collec-
tions, voyait s’accroître encore son
patrimoine artistique par une géné-
reuse fondation. Gian-Giacomo Poldi-
Pezzoli d’Albertone, apparenté aux
plus illustres familles de la ville, par
un testament daté de 1871 , fondait
dans son palais un véritable musée;
les collections qui s’y trouveraient à
sa mort devaient être inaliénables à
perpétuité. Là ne s’arrêtaient pas les dispositions du bienfaiteur :
une rente était constituée pour assurer la bonne administration et
l’accroissement de cette fondation artistique, rente qui, bien que
modeste, a déjà permis de conserver à Milan plus d’une œuvre
intéressante.
Le donateur, initié dès son enfance aux choses d’art, élevé au
milieu des merveilles du palais Trivulce, avait consacré toute sa vie
à réunir des tableaux, des bronzes, des meubles, des armes, des
tapisseries, des émaux ou des porcelaines. Son intention n’avait
jamais été de faire, à proprement parler, un musée; ces œuvres,
disposées sans ordre méthodique dans les diverses salles de son
palais étaient destinées à embellir un intérieur que beaucoup souhai-
tent, mais que quelques-uns seuls peuvent posséder. Si certains des