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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
mation gratuite contre laquelle je m’inscris en faux. Dans l’excellent article
qu’il a consacré à ses sculptures l, M. Fougères, par modestie sans doute,
n’a pas cru devoir se prononcer nettement; pour moi, qui n’éprouve point
dans l’espèce le même scrupule, je pense, après mûre réflexion, qu’il est
permis d’être plus affirmatif. Tous les indices s’accordent à établir deux
faits : 1° ces bas-reliefs sont contemporains de Praxitèle, dont les travaux à
Mantinée se placent vers 360; 2° ils ont été exécutés, en partie peut-être, par
des auxiliaires, d’après les modèles et sous la direction du maître. Lorsque
EUROPE SUR LE TAUREAU, PEINTURE DE VASE DÉCOUVERT A SUESSÜLA.
Praxitèle était à Mantinée, c’était un jeune homme et il imitait encore,
comme lorsqu’il sculpta, vers la même époque, l’Hermès d’Olympie. Dans
l’Hermès, on l’a démontré depuis longtemps, il imita son père Géphisodote
et le sculpteur Myron2; eh bien! dans le groupe des Muses, l’imitation du
même Géphisodote, auteur d’un groupe de Muses resté célèbre, n’est pas
moins certaine que celle de Myron, auteur d’un Marsyas qui nous est connu
par des répliques nombreuses et qui ressemble assez exactement à celui de
1. Bulletin de correspondance hellénique, 1888, pl. i-iii, p. 103-128. Une gravure
d’ensemble de ces bas-reliefs a été publiée depuis dans Y Histoire des Grecs de M. V.
Duruy, t. III, p. 229.
2. Kekulé, Ueber den Kopf des praxitelischen Hermes, 1882. Je ne comprends
pas pourquoi M. Kekulé ne veut pas considérer l’Hermès comme une oeuvre de
la jeunesse de Praxitèle (voir son excellent résumé de l'histoire de l’art grec, publié
en tête du Guide en Grèce de Baedeker, p. cii) ; je crois, du reste, avoir rendu vrai-
semblable par d’autres raisons que cette statue est de 3G2. (Revue archéologique, 1888,
t. I, p. I et suiv.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
mation gratuite contre laquelle je m’inscris en faux. Dans l’excellent article
qu’il a consacré à ses sculptures l, M. Fougères, par modestie sans doute,
n’a pas cru devoir se prononcer nettement; pour moi, qui n’éprouve point
dans l’espèce le même scrupule, je pense, après mûre réflexion, qu’il est
permis d’être plus affirmatif. Tous les indices s’accordent à établir deux
faits : 1° ces bas-reliefs sont contemporains de Praxitèle, dont les travaux à
Mantinée se placent vers 360; 2° ils ont été exécutés, en partie peut-être, par
des auxiliaires, d’après les modèles et sous la direction du maître. Lorsque
EUROPE SUR LE TAUREAU, PEINTURE DE VASE DÉCOUVERT A SUESSÜLA.
Praxitèle était à Mantinée, c’était un jeune homme et il imitait encore,
comme lorsqu’il sculpta, vers la même époque, l’Hermès d’Olympie. Dans
l’Hermès, on l’a démontré depuis longtemps, il imita son père Géphisodote
et le sculpteur Myron2; eh bien! dans le groupe des Muses, l’imitation du
même Géphisodote, auteur d’un groupe de Muses resté célèbre, n’est pas
moins certaine que celle de Myron, auteur d’un Marsyas qui nous est connu
par des répliques nombreuses et qui ressemble assez exactement à celui de
1. Bulletin de correspondance hellénique, 1888, pl. i-iii, p. 103-128. Une gravure
d’ensemble de ces bas-reliefs a été publiée depuis dans Y Histoire des Grecs de M. V.
Duruy, t. III, p. 229.
2. Kekulé, Ueber den Kopf des praxitelischen Hermes, 1882. Je ne comprends
pas pourquoi M. Kekulé ne veut pas considérer l’Hermès comme une oeuvre de
la jeunesse de Praxitèle (voir son excellent résumé de l'histoire de l’art grec, publié
en tête du Guide en Grèce de Baedeker, p. cii) ; je crois, du reste, avoir rendu vrai-
semblable par d’autres raisons que cette statue est de 3G2. (Revue archéologique, 1888,
t. I, p. I et suiv.)