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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 7, L'école ombrienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0125

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108

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ment de la peinture florentine; enfin ses successeurs, Melozzo da
Forli et Luca Signorelli, comptent, chacun à sa manière, au nombre
des plus glorieux artistes italiens du xve siècle.

Nous ne nous occuperons de Raphaël que lorsque nous aurons à
parler des œuvres du xvie siècle que possède la galerie de Berlin.
Les œuvres des autres grands peintres de l’Ombrie sont rares en
dehors de l’Italie; surtout les tableaux de Piero degli Franceschi et
de Melozzo da Forli, dont l’importance n’a recommencé que très
récemment à être appréciée. Du Pérugin, la galerie de Berlin ne
peut, malheureusement, offrir aucune œuvre authentique, tandis que
Londres, Munich et Paris possèdent dans leurs galeries quelques-
uns des plus excellents tableaux de ce maître. De Piero degli Fran-
ceschi, dont la National Gallery de Londres, seule de toutes les
collections publiques en dehors de l’Italie, possède quelques tableaux,
nous n’avons guère non plus, à Berlin, d’œuvre capable de faire
apprécier son importance. Mais il y a, au Musée de Berlin, du moins
à mon avis, un ouvrage de ce maître. C’est un petit tableau de peu
de mine, médiocrement conservé, et qui vient d’être récemment
donné à notre Musée : les Trois archanges voyageant avec le jeune
Tobie. Le jeune garçon, tenant un poisson dans sa main, marche à
petits pas, tandis qu’à ses côtés s’avancent, avec un calme solennel,
les trois figures angéliques, vêtues de longues robes colorées, en
forme de manteaux de chœur. Ces figures juvéniles, avec leurs jolis
visages de jeunes filles qui font songer déjà à Melozzo, nous font
voir ces chevelures toutes particulières, filiformes et d’un blond
cendré, que nous trouvons toujours dans les œuvres de Piero. Les
couleurs claires de leurs robes présentent aussi une harmonie par-
ticulièrement piquante, caractéristique de Piero. Les couleurs elles
mêmes trahissent la nature spécialement épaisse et visqueuse de la
substance huileuse que Piero employait pour lier ses couleurs : en
même temps qu’elles montrent, dans la facture des ombres, les
hachures que l’on retrouve dans toutes les parties sombres des
tableaux de ce maître. Assurément, celui qui n’aurait vu de Piero
degli Francheschi que son admirable cycle de fresques : l’Histoire
de la sainte Croix, dans l’église de San-Francesco à Arezzo, ou le
double tableau desUffizzi de Florence, songera difficilement à mettre
le nom de Piero degli Franceschi sur ce petit tableau de si peu
d’apparence. Mais on se sentira pleinement autorisé à cette attribu-
tion si l’on a vu d’autres tableaux, moins connus, de cet artiste, tels
que Y Annonciation, à Pérouse, ou le grand tableau d’autel du Brera,
 
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