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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 7, L'école ombrienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0129

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

dans l’Italie du Centre et du Nord qu’il a donné à son art la liberté
et l’énergie spéciales, que nous admirons dans son Adoration des
Mages, de l’Académie de Florence, tableau daté de 1423.

Mais dans ce tableau même la liberté du style est bien restreinte;
il y manque encore une reconnaissance ouverte du réalisme, une
intelligence, ou même un essai de la représentation naturaliste du
corps. C’est ce qui fait que l’exemple de Gentile est resté pour ainsi
dire stérile dans l’Ombrie méridionale. L’activité des artistes
florentins a seule, pour la première fois, déterminé la fondation,
vers le milieu du xve siècle, à Pérouse, d’une école originale, dont
les maîtres principaux, Pérugin et Pinturicchio, nous sont bien
connus. La galerie de Berlin possède depuis peu de temps un des
premiers produits de cette école de Pérouse, une œuvre de jeunesse
de Bonfigli : Marie sur un trône, servie par les anges. Dans cette
miniature admirablement conservée, l’artiste se montre comme le
successeur direct de Benozzo Gozzoli, dans la première période de
ce maître, toute dépendante encore de Fra Angelico. Peut-être
Bonfigli a-t-il travaillé à Montefalcone, ou même à Pérouse comme
aide de Benozzo, qui, depuis 1449, avait quitté Rome pour s’établir
dans l’Ombrie.

S’il est vrai que Bonfigli, par la délicatesse de ses figures, la
grâce de ses têtes et la sérénité de ses expressions, par la riche
clarté de son coloris, mérite d’être appelé le Frère Angélique de
Pérouse, le peintre Fiorenzo di Lorenzo, d’une date un peu ultérieure,
peut être rangé à côté des grands réalistes de l’école florentine. Dans
les œuvres de Fiorenzo, comme dans celles de Bonfigli, se laisse voir
manifestement l’influence immédiate de Fiorence. Son admirable
Madone du Musée de Berlin, datée de 1481, le désigne presque pou
un élève de Yerrocchio. Les figures ont les formes saillantes, dures,
précises, des statues de bronze. Les types, les costumes avec leurs
doublures, le ton clair des chairs, l’harmonie des couleurs sont telles
que nous les voyons dans les tableaux de Yerrocchio lui-même. Cet
ouvrage et la plupart des ouvrages de Fiorenzo di Lorenzo, à un
plus haut degré que les peintures de son célèbre compatriote
Pérugin, témoignent de l’influence du Yerrocchio.

Du Pérugin, qui est le plus illustre peintre de l’ecole d’Ombrie,
mais qui li a égalé que dans ses premières œuvres la fraîcheur
d’exécution, l’énergie et la vérité des œuvres de Fiorenzo, le Musée
n’est pas encore parvenu à se procurer quelque tableau. Pinturicchio
n’est, lui aussi, représenté que par deux petites choses : une Madone,
 
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