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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 7, L'école ombrienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0131

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS,

Tl 4

•l’Enfant, il semble rester en arrière de Donatello ; de même aussi
ses lointains ne montrent pas encore chez lui un sens du paysage
mûrement formé.

Le second tableau attribué à Squarcione, un des divers petits
tableaux d’autel du Musée de Padoue, n’égale ce tableau de Berlin, ni
par la grandeur de la conception, ni par la composition et le dessin.
Cavalcasselle suppose que ce tableau a été exécuté sous les yeux de
Squarcione par son disciple Gregorio Schiavone le Dalmate, et une
comparaison du tableau avec les œuvres de Scliiavone rend cette
supposition très vraisemblable. Comme le Louvre et la National
Gallery, la galerie de Berlin donne l’occasion de connaître les
ouvrages de ce peintre. Sans avoir aucun talent personnel, il ne fait
que tourner en caricature les défauts de son maître. Ses bambins
mal conformés ressemblent à de petits vieux, sa Vierge à une laide
paysanne affectant une vaniteuse pruderie. Cet artiste parait prendre
un plaisir tout spécial et exclusif à reproduire des pierres d’espèces
rares, des guirlandes de fruits et autres détails. Cependant un grand
tableau d’autel, sans doute une œuvre de jeunesse, et qui était récem-
ment en vente à Venise, apparaît plus libre que ses habituels tableaux
de Madones, parmi lesquels compte aussi le tableau de Berlin. Lorsque
le Schiavone se met en présence de la nature même, comme dans un
petit portrait d’homme que possède M. Edouard André, il devient
aussitôt l’égal des plus grands de son temps. L’exécution de cette
petite perle est celle d’une miniature; et cependant on y voit appa-
raître une personnalité qui agit librement et même avec grandeur.

Si l’école de Padoue n’avait à présenter que son maître Squarcione
et des disciples comme le Schiavone, on aurait peine à la considérer
comme ayant une telle importance. Sa renommée, son influence sur
les maîtres des écoles locales de l’Italie du Nord et même sur les
maîtres allemands, l’école de Padoue n’est redevable de tout cela
qu’au seul Mantegna. Il ne saurait être question ici de combattre la
gloire de cet artiste que tous les temps ont reconnu et célébré et que
d’ailleurs on peut connaître au Louvre d’une tout autre façon qu’au
Musée de Berlin. Mais je dois faire remarquer ici un fait que préci-
sément les trois tableaux de notre Musée peuvent très bien attester :
l’influence très vive et tout à fait directe exercée sur Mantegna par
Donatello. Déjà le portrait du cardinal Luigi Scarampi, dans son
effet sculptural, et avec la dureté de ses traits, produit l’impression
connue d’une transposition dans la peinture d’un buste en bronze
de Donatello : que l’on compare seulement ce portrait avec la tête du
 
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