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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 7, L'école ombrienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0133

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

J16

sur Albert Dürer, qui apportait à cette partie de son art la même
attention. Auprès des saintes figures, mais sur le côté, et reculés
à l’arrière-plan, apparaissent un jeune homme et une jeune femme.
La comparaison du jeune homme avec le célèbre buste de Mantegna
sur le tombeau du peintre, attribué (à tort) à Sperandio, me semble
prouver que Mantegna s’est ici représenté lui-mêrne, avec sa femme,
la fille de Jacopo Bell in i. D’après l’àge des personnages représentés,
ce tableau doit dater d’environ 1460 et appartient ainsi, comme les
précédents, aux premiers temps du maître.

IX.

ÉCOLE DE F E RR ARE.

Une des plus intéressantes, parmi les écoles locales, une école qui
doit essentiellement son origne à l’école de Padoue, et qui, durant
un siècle presque entier, a témoigné d’un développement très riche
et très varié, l’école ferraraise, n’est représentée dans aucune collec-
tion, pas même à l’Ateneo de Ferrare, aussi complètement et aussi
bien qu’au Musée de Berlin.

Au premier rang apparaît le superbe grand tableau d’autel de
Cosimo Tura, le véritable fondateur de l’école de Ferrare. Dans cette
composition, l’architecture contournée et fantastique du trône forme
un contraste piquant avec le calme solennel et la gravité des figures.
La lumière est pleine d’effet; il en est de même de la coloration
riche et harmonieuse des étoffes, et du contraste de celle-ci avec le
trône fait de pierres colorées, avec ses reliefs de bronze sur le fond
de mosaïque d’or. Aucun autre tableau, pas même les fresques du
palais Schiffanoja à Ferrare, ne montre d’une plus instructive façon
l’art avec lequel Bono d’Este et Idercule Ier ont orné de tout l’éclat
possible cette ville qu’ils créaient, Ferrare, la seule ville italienne
du temps de la Renaissance qui fut projetée et bâtie tout à fait
suivant le goût moderne, et conformément aux exigences modernes
d’espace et de lumière. Ce calme solennel dans le maintien et l’expres-
sion des figures, leur taille élancée, l’élégance presque maniérée de
leurs mouvements, les plis contournés de leurs somptueux vête-
ments, qui révèlent une scrupuleuse étude de la nature, l’architec-
ture fantastique faite de pierreries rares et bariolées de bronze et
de cristal, avec ses reliefs et ses inscriptions hébraïques, le paysage
 
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