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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
aux autres. L’entente du pittoresque est du moins manifeste, et
cette façon de commenter le sujet traité par l’orateur n’a rien de
banal. — A ces trois gravures nous préférons celle du verso de la
page cxxx. Au milieu est disposée la chaire, le long de laquelle pend
le chapeau de cardinal, et de chaque côté, vers le fond, se trouve un
arbre vigoureux. Saint Jérôme apparaît ici comme « le lion de la
polémique chrétienne, lion à la fois enflammé et dompté ; enflammé
par le zèle et dompté par la pénitence 1 ». Quant aux assistants, les
uns sont assis, les autres debout; un d’eux nous tourne le dos. Il
y a de la variété dans les poses et de l’animation dans les visages.
Les gestes de saint Jérôme ont de la justesse. On sent en quelque
sorte l’air circuler autour des figures — Malgré ces qualités, peut-
être doit-on préférer encore la planche qui représente en même
temps une prédication et une scène de piété intime, inspirée sans
doute par la prédication (f. lxxi) : au pied de la chaire, sous laquelle
on aperçoit le lion couché, est assise une femme qui attache ses yeux
sur le saint pour mieux se pénétrer de ce qu’il enseigne, et derrière
elle sont debout plusieurs hommes. Deux petites fenêtres cintrées
sont percées dans la muraille qui nous fait face. A droite, derrière
l’escalier conduisant à la cha:re, une femme est à genoux devant un
autel surmonté du crucifix.
Ami de Fabiola qui employa sa fortune à fonder le premier hôpital
qu’ait possédé Rome, saint Jérôme ne se montra pas moins sensible
aux souffrances physiques de ses contemporains qu’aux besoins de
I. De Montalembert, les Moines d’Occident, t. I, p. 158.
l’étude dans un cloître.
(Gravure tirée des « Epislole de Sancto Iiieronymo ». — Ferrare, 1497.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
aux autres. L’entente du pittoresque est du moins manifeste, et
cette façon de commenter le sujet traité par l’orateur n’a rien de
banal. — A ces trois gravures nous préférons celle du verso de la
page cxxx. Au milieu est disposée la chaire, le long de laquelle pend
le chapeau de cardinal, et de chaque côté, vers le fond, se trouve un
arbre vigoureux. Saint Jérôme apparaît ici comme « le lion de la
polémique chrétienne, lion à la fois enflammé et dompté ; enflammé
par le zèle et dompté par la pénitence 1 ». Quant aux assistants, les
uns sont assis, les autres debout; un d’eux nous tourne le dos. Il
y a de la variété dans les poses et de l’animation dans les visages.
Les gestes de saint Jérôme ont de la justesse. On sent en quelque
sorte l’air circuler autour des figures — Malgré ces qualités, peut-
être doit-on préférer encore la planche qui représente en même
temps une prédication et une scène de piété intime, inspirée sans
doute par la prédication (f. lxxi) : au pied de la chaire, sous laquelle
on aperçoit le lion couché, est assise une femme qui attache ses yeux
sur le saint pour mieux se pénétrer de ce qu’il enseigne, et derrière
elle sont debout plusieurs hommes. Deux petites fenêtres cintrées
sont percées dans la muraille qui nous fait face. A droite, derrière
l’escalier conduisant à la cha:re, une femme est à genoux devant un
autel surmonté du crucifix.
Ami de Fabiola qui employa sa fortune à fonder le premier hôpital
qu’ait possédé Rome, saint Jérôme ne se montra pas moins sensible
aux souffrances physiques de ses contemporains qu’aux besoins de
I. De Montalembert, les Moines d’Occident, t. I, p. 158.
l’étude dans un cloître.
(Gravure tirée des « Epislole de Sancto Iiieronymo ». — Ferrare, 1497.)